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Médecine (école de)

 Il existait en France, avant la Révolution, des facultés et des collèges de médecine. « Sur dix-huit facultés, neuf seulement conservaient, à cette époque, plus ou moins d'activité ; toutes les autres n'avaient plus qu'un vain nom. Celles de Paris, Montpellier, Toulouse, Besançon, Perpignan, Caen, Reims, Strasbourg et Nancy, recevaient chaque année un certain nombre de médecins. Outre ces facultés, il y avait quinze collèges de médecine, situés à Amiens, Angers, Bordeaux, Châlons, Clermont, Dijon, Lille, Lyon, Moulins, Nancy, Orléans, Rennes, La Rochelle, Tours et Troyes. Ces collèges, sans enseignement et sans droit de réception, n'étaient que des corporations auxquelles étaient tenus de s'agréger les médecins reçus auparavant à l'une de ces neuf facultés. » Ainsi s'exprime Fourcroy dans l'exposé des motifs de la loi relative à l'exercice de la médecine (19 ventôse an XI).

Lorsque la Convention voulut établir à Paris une Ecole centrale de santé, le rapport lu par Fourcroy, au nom des Comités de salut public et d'instruction publique, le 7 frimaire an III, s'exprimait ainsi: « L'organisation de l'Ecole centrale de santé de Paris, substituée à l'enseignement de l'Ecole de médecine, qui est entièrement anéanti depuis plusieurs années, doit l'être également à celui de l'Ecole de chirurgie, qui, sans être totalement détruit, a cependant beaucoup souffert des circonstances ; mais en créant une institution complète pour les deux parties de l'art de fuérir, la Convention ne voudra pas être injuste envers e bons citoyens qui ont contribué, autant qu'il leur a été possible, à répandre l'instruction. Son Comité d'instruction publique placera dans l'Ecole centrale les professeurs distingués qui n'ont pas cessé leurs fonctions, et proposera à la Convention les moyens de reconnaître les longs services de ceux pour qui un âge avancé et des infirmités que la vieillesse traîne après elle rendent l'enseignement un fardeau trop pesant. »

Le décret du 14 frimaire an III, au lieu d'une Ecole de santé unique, en établit trois, à Paris, à Montpellier et à Strasbourg. La loi du 3 brumaire an IV changea le nom de ces institutions en celui d'Ecoles de médecine, et par un arrêté en date du 14 messidor an IV le Directoire sanctionna le règlement de l'Ecole de médecine de Paris.

Le Consulat porta de trois à six (en réalité cinq) le nombre des écoles de médecine (Loi du 11 floréal an X), et régla par une loi spéciale, du 19 ventôse an XI, tout ce qui était relatif aux examens des docteurs en médecine ou en chirurgie, et des officiers de santé. Enfin le décret du 17 mars 1808 incorpora les écoles de médecine à l'Université impériale, en leur rendant leur ancien nom de facultés.

Aujourd'hui, les établissements consacrés à l'enseignement de la médecine forment quatre catégories distinctes : 1° les facultés de médecine, au nombre de trois, à Paris, Montpellier et Nancy ; 2° les facultés mixtes de médecine et de pharmacie, à Bordeaux, Lille, Lyon et Toulouse ; 3° les écoles de médecine et de pharmacie de plein exercice, à Marseille et à Nantes ; 4° les écoles préparatoires de médecine et de pharmacie, au nombre de quinze, à Alger, Amiens, Angers, Arras, Besançon, Caen, Clermont, Dijon, Grenoble, Limoges, Poitiers, Reims, Rennes, Rouen, Tours.