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Martinière (écoles la)

Des institutions portant le nom de Martinière ont été établies dans les villes de Lyon en France, de Lucknow et Calcutta dans l'Inde anglaise, au moyen des sommes léguées à cet effet par le génèral-major Martin (Voir l'article précédent). Par son testament, Martin avait légué environ 900 000 francs à la ville de Lucknow et 1 500 000 francs à la ville de Calcutta. Ces sommes furent consacrées à l'établissement d'écoles pour les enfants des deux sexes. L'organisation est exactement la même dans les deux villes : l'école des garçons et celle des filles, établies dans des bâtiments distincts, sont réunies sous une même administration et sous le même nom de Martinière. Ces établissements n'ont pas reçu de nouveaux legs depuis leur fondation. Chacun d'eux est administré par un conseil composé de hauts fonctionnaires du gouvernement. Les directeurs sont choisis parmi les gradués des universités anglaises. Le budget, qui atteint environ 200 000 francs, est alimenté par la dotation et par les élèves payants. Les pupilles de la fondation, ou foundationers, sont tous internes ; ils sont entretenus, nourris et instruits gratuitement. Ils doivent être chrétiens et appartenir à des familles dont les ressources sont restreintes ; aussi a-t-on pu comparer assez justement les Martinières de l'Inde à nos établissements de Saint-Cyr pour les filles et de La Flèche pour les garçons. A côté des foundationers, il y a des élèves payants, qui sont internes, demi-pensionnaires ou externes. Les enfants entrent à l'école vers dix ans et y restent jusqu'à seize ans au moins. Le nombre des élèves est d'environ 150 garçons et 100 filles à Calcutta. 200 garçons et 50 filles à Lucknow ; il y a à peu près autant de foundationers que d'élevés payants. Les garçons reçoivent un enseignement secondaire préparant aux examens universitaires, et se destinent presque tous aux carrières administratives. Pour les filles, l'enseignement est moins élevé ; il comprend surtout les connaissances pratiques et les arts d'agrément. A la sortie, les foundationers reçoivent un outfit de 100 fr. pour les garçons, une dot de 400 francs pour les filles.

La création de la Martinière de Lyon fut, lente et compliquée. Le 20 germinal an XI (19 avril 1803), l'Académie de Lyon était informée officiellement du devoir qui lui incombait aux termes du testament, et le 12 floréal (2 mai) le gouvernement français autorisait le corps municipal à accepter les différents legs faits par le général Martin en faveur de la ville. Le testateur avait exprimé la volonté que l'on établit « une institution pour le bien public » ; mais il n'avait rien précisé et l'Académie devait interpréter ses dernières volontés. De 1803 à 1825, pendant qu'on négociait avec les maisons de banque de Londres, chargées de l'administration de la succession, pour obtenir la remise des fonds, l'Académie nommait des commissions successives et étudiait des projets divers. Dès 1803 et plus tard encore, en 1822 et 1825, elle délibérait que nulle fondation ne pouvait mieux servir le bien public qu'un établissement d'instruction populaire. Elle était ainsi l'interprète fidèle des volontés du testateur ; elle devançait cependant, par là même, les idées de son temps, et la création d'une école gratuite, avec l'indépendance que lui assuraient son origine et ses ressources, se heurta à de vives résistances, venues d'en haut, mais qui devaient être finalement vaincues. A la suite d'une dernière délibération de l'Académie, du 1er février 1825, Tabareau, professeur de physique et membre de l'Académie, fut invité par la mairie, et autorisé par le ministre du commerce, à étudier, à Châlons et à Angers, les seules écoles d'arts et métiers alors établies en France et à rédiger un rapport sur l'institution à créer. Ce rapport, déposé le 2 novembre 1825, conclut à l'établissement d'une école d'arts et métiers, mais ce projet ne fut pas, par la suite, exactement réalisé. En 1826, après de longues difficultés, la somme léguée de 250 000 roupies fut touchée par la ville. Elle s'élevait à ce moment, en capital et intérêts, à environ 1 740 000 francs, en y comprenant la somme léguée pour la libération des prisonniers pour dettes, qui revint plus tard (en 1870) à la Martinière.

Un conflit déplorable s'éleva alors entre la ville, l'Académie et les exécuteurs testamentaires. La ville réclamait le droit exclusif à l'administration immédiate d'un établissement légué à la commune, et n'adoptait pas les délibérations académiques qui méconnaissaient ce droit ; d'autre part, les exécuteurs testamentaires et la famille du testateur avaient aussi des droits à faire valoir. Dans ces circonstances difficiles, un maire de Lyon, M. de Lacroix-Laval, sut répondre à l'appel qu'avait fait le général Martin lorsqu'il avait placé ses établissements de bien public sous la protection et le contrôle des magistrats. Il prit provisoirement la place de tous les mandataires dont les différends paralysaient les effets d'une généreuse donation, et, sur un nouveau rapport que lui présenta Tabareau, le 28 février 1826, il résolut la création immédiate d'une Martinière provisoire, qui fut installée au Palais Saint-Pierre. L'inauguration de cette institution eut lieu le 9 juin 1826, et elle fonctionna jusqu'au 2 décembre 1833. Elle comprenait : un cours de mathématiques élémentaires et de mécanique industrielle, un cours de chimie appliquée à la teinture et, à partir de 1829, un cours de dessin. Tabareau en était le directeur. Les élèves étaient externes, et l'externat est, depuis lors, resté la règle à la Martinière de Lyon. Le gouvernement, qui pouvait trancher toutes les difficultés administratives retardant la création définitive de la Martinière, n'intervint d'abord que comme médiateur. Il adressa un projet d'ordonnance à la ville, à l'Académie, a l'exécuteur testamentaire, Christophe Martin, neveu du général, et demanda les avis de tous sur la nature des droits que ce projet leur accordait. Il transmit ces avis au Conseil d'Etat, puis rendit l'ordonnance du 29 novembre 1831, qui dispose en substance ce qui suit : L'institution La Martinière sera une école gratuite de sciences et d'arts industriels ; ? l'Académie soumettra au gouvernement le plan de l'institution, indiquant la nature des études, le nombre des maîtres, les conditions d'admission et le régime intérieur ; ? ce règlement sera approuvé par le gouvernement, sur l'avis du conseil municipal ; ? l'école sera administrée, sous l'autorité du préfet, par une commission gratuite nommée par le conseil municipal et présidée par le maire ; ? le directeur sera nommé par le maire et le régisseur pris dans la famille du testateur ; ? le budget sera approuvé par le conseil municipal et réglé par le préfet. Conformément aux dispositions de cette ordonnance, l'Académie élabora un règlement organique qu'elle fixa dans sa séance du 25 août 1832. Ce règlement comprend quatre chapitres, qui traitent : de la nature des études, ? du personnel, ? des conditions d'admission des élèves, ? du régime intérieur de l'école et des principales dispositions réglementaires. Il fut soumis au conseil municipal le 20 septembre 1832, reçut la sanction du préfet le 27 octobre suivant, et finalement fut approuvé par l'ordonnance du 1er octobre 1833. A cette époque, les capitaux de la Martinière s'élevaient à 1 770 000 francs, dont un million dans les caisses de la ville, qui en servait l'intérêt à 5 %, le reste en rentes sur l'Etat ou encore en voie de recouvrement.

Par l'ordonnance de 1831, la ville avait été autorisée, « en raison de l'impossibilité de la former sur la place Saint-Saturnin qui avait été désignée » par le testateur, à installer la Martinière, à titre définitif, dans l'ancien cloître des Augustins, que le département lui cédait pour 700 000 francs. L'édifice fut remis à l'administration de la Martinière le 2 janvier 1833, et les travaux d'appropriation commencèrent immédiatement ; ils coûtèrent 208 000 francs pris sur le million confié à la ville. Depuis lors, jusqu'à la conversion de sa dette, en 1880, la ville a servi l'intérêt à 5% du reliquat de 792 000 francs. D'ailleurs, de 1825 à 1836, les dépenses de l'institution furent notablement inférieures à son revenu ; il fut donc possible d'amortir une partie des sommes affectées à l'installation définitive. Lorsque, à la fin de 1836, l'immeuble et les travaux furent complètement payés, la fortune de la Martinière s'élevait à 1 170 000 francs, produisant un revenu de près de 60 000 francs. L'inauguration des nouveaux bâtiments eut lieu le 2 décembre 1833, sous la présidence de Prunelle, maire de Lyon. Tabareau résigna alors ses fonctions de directeur de l'école, mais il y resta professeur de mathématiques jusqu'à sa mort, en 1866. Le 26 novembre 1833, Èynard, administrateur de l'école, lui avait fait don d'une importante collection de machines et appareils divers, et il y avait ajouté le cabinet de physique de Tabareau qu'il avait acheté 20 000 francs de ses propres deniers. A sa mort, en 1837, Eynard légua à l'institution 380 000 francs. Après le règlement de toutes les questions litigieuses se rapportant à la succession du général Martin, et en vertu de l'art. 33 du testament, la ville de Lyon put toucher en 1842, en 1845, en 1850 et enfin en 1852, diverses sommes importantes, dont le total s'éleva, capital et intérêts, à 515 000 francs. A la suite de l'abolition de la contrainte par corps, un jugement rendu par la cour d'appel de Lyon, le 5 août 1870, attribua à la Martinière une somme s'élevant à plus de 20 000 francs de rentes et résultant du legs fait par Martin en faveur des prisonniers pour dettes. La Martinière toucha encore, en 1873, une somme de 550 000 francs provenant de la succession du docteur Gilibert, et, en 1876, 55 000 francs légués par le docteur Bonnaric. En 1885, Mme de Cuzieu, dépassant la générosité du fondateur lui-même, légua à la Martinière la somme de 2 650 000 francs. Le legs le plus récent date de 1901 ; il est dû à Mme Geneste et s'élève à 50 000 francs. Il est à prévoir que ce ne sera pas le dernier, car l'attachement des Lyonnais pointeur grande institution est indestructible, et le goût qu'ils ont pour l'indépendance et l'initiative privée les porte plus volontiers vers les oeuvres originales. La Martinière a d'ailleurs reçu des sommes nombreuses, dont le total dépasse 60 000 francs, pour la fondation de prix distribués annuellement aux élèves. Son budget s'élève, pour l'année 1909, à la somme de 248 590 francs.

On peut dire que ce qui a manqué le plus à la Martière, une fois définitivement installée, c'est un programme. Il n'y a pas eu de plan bien déterminé, et l'école s'en est ressentie jusqu'à nos jours. Il faut cependant se hâter d'ajouter que ce manque de cadres préconçus lui a permis d'évoluer et de s'adapter merveilleusement au progrès scientifique et social du dix-neuvième siècle, en suivant pas à pas son développement industriel si extraordinaire. Au début, il n'y a pas eu de plan d'ensemble, mais seulement des cours créés successivement et juxtaposés. Dès 1833, on ajoutait aux trois cours de l'école provisoire des cours d'écriture et de grammaire. En 1835 on ouvrait un cours de théorie du lissage, en 1840 un cours de morale, en 1842 un cours de modelage ; en 1850 on inaugurait les travaux manuels ; puis viennent, en 1865, un cours de comptabilité, en 1868 des cours facultatifs de troisième année, en 1869 un cours de physique, en 1870 des cours d'anglais, d'histoire et de géographie. Cette simple énumération met suffisamment en relief le manque d'homogénéité d'un pareil enseignement: la liaison entre les différents cours devait faire d'autant plus défaut qu'ils n'étaient pas tous également obligatoires et que certains d'entre eux avaient conservé un caractère facultatif. Cependant cet enseignement gardait une certaine unité, et tenait une profonde originalité des procédés pédagogiques particuliers qu'il employait. Tabareau, le premier organisateur de la Martinière, avait imaginé, pour l'enseignement des mathématiques, de la physique et de la chimie, des procédés qui devaient mettre un professeur à même de faire travailler simultanément les élèves d'une classe très nombreuse (cent élèves et plus). C'est ce qu'il avait appelé lui-même la «Méthode Tabareau », et il l'exposa plus tard dans un opuscule intitulé : « Exposé de la méthode Tabareau fondée à l'école La Martinière pour l'enseignement préparatoire des mathématiques » (Louis Perrin, Lyon, 1863). Il en résumait ainsi les avantages : acceptation facile du travail par tous, travail considérable sans fatigue, émulation et rapidité dans le travail, développement de la faculté d'attention. Ces résultats devaient être obtenus par un système d'interrogations, simultanées ou isolées, combinées avec des exercices faits par les élèves, sur des planchettes de bois et des ardoises, mises à leur disposition, exercices corrigés immédiatement par le professeur ou un répétiteur. Tout cela se passait pour ainsi dire à la baguette et au commandement. « Il y a dans le caractère français, dit Tabareau, une telle sympathie pour les manoeuvres d'ensemble, faites à l'imitation des manoeuvres militaires, que tous, élèves et professeurs, deviennent soldats et officiers à la Martinière. »

Il va de soi qu'un pareil procédé ne pouvait viser à autre chose qu'à rompre les élèves aux calculs numériques, à exercer leur mémoire sur des énoncés, des définitions, des règles simples. Ce que Tabareau a voulu, c'est « faire comprendre, sans démonstrations, la signification exacte des règles du calcul mathématique et le sens nettement défini des vérités géométriques, réduites en un simple cours d'énoncés ». Il avait dit lui-même qu'il s'agissait d'une méthode préparatoire à l'enseignement des mathématiques. Elle nécessitait d'ailleurs un matériel très important : ardoises, planchettes, tableaux de récitation, formulaires si détaillés que l'auteur en compare la rédaction « aux minutieux détails du maniement des armes que présente l'exercice de la charge dite en douze temps ». La Martinière de nos jours n'a conservé de la « méthode » que l'emploi des ardoises et des planchettes, qui servent encore aux exercices de calcul. Mais elle a gardé pour Tabareau un culte fervent et justifié ; il fut l'organisateur qui sut lui donner la première impulsion et imprimer à son enseignement le caractère scientifique et pratique qui a lait sa force et sa grandeur.

L'enseignement du dessin, organisé dès le début de la Martinière par Louis Dupasquier, avait aussi un caractère d'originalité très marqué. La voie qu'il a. tracée fut suivie plus lard par les programmes universitaires de l'enseignement secondaire et par certaines écoles à l'étranger.

En 1879, tous les cours furent rendus obligatoires pour tous les élèves, qui durent faire trois années d'études avant d'obtenir le diplôme. On se proposa non de spécialiser les élèves en vue de certaines professions, mais de leur donner un enseignement général, quoique essentiellement pratique. Mais le problème de l'enseignement scientifique se posait déjà, pour une école technique, dans des conditions toutes nouvelles et bien différentes de ce qu'elles avaient été cinquante ans auparavant. Le domaine élémentaire s'était singulièrement élargi avec le développement industriel et le progrès scientifique. Le besoin de nouvelles réformes ne tarda pas à se faire sentir. Une année préparatoire facultative fut créée en 1888, puis, en 1898, on procéda à des réformes plus radicales. La troisième année fut divisée en trois sections spéciales et entièrement distinctes : Génie civil et électricité, ? Chimie industrielle, ? Commerce. De vastes ateliers mécaniques, des laboratoires d'électricité et de chimie furent construits.

Actuellement, la durée des études est de quatre années ; en quatrième année, les élèves sont répartis en deux sections : commerciale et industrielle. L'école n'admet que des externes. L'enseignement est gratuit, mais les fournitures scolaires sont remboursées trimestriellement par les parents. Les élèves, au nombre de six cents environ, sont recrutés par voie de concours, et peuvent entrer directement dans l'une ou l'autre des quatre années ; pour la première année ils doivent être âgés de douze ans au moins. Les examens de sortie, à la fin de la quatrième année, sont passés devant des jurys spéciaux et donnent lieu à la délivrance de diplômes de première et de deuxième classe. Les élèves diplômés sont placés par les soins de l'administration.

Tout ce qui précède concerne la « Martinière des garçons » Le général Martin exprimait dans son testament la volonté formelle de faire participer à ses bienfaits les enfants des deux sexes. Aussi le règlement organique de l'Académie, approuvé par l'ordonnance de 1833, stipulait il à l'article 28 : « Une somme de 4000 francs est réservée toutes les années sur les ressources de l'institution pour être appliquée à une fondation en faveur des jeunes filles indigentes, et qui sera ultérieurement déterminée par l'Académie ». En 1833, après l'organisation de l'école des garçons, l'Académie songea à la création d'une école de filles, et elle s'en occupa à plusieurs reprises. De son côté, la commission administrative de la Martinière discuta plusieurs fois cette création. Pourtant rien ne fut fait jusqu'en 1872, en raison surtout du désaccord de ces deux pouvoirs rivaux. Le fonds de dotation de la « Martinière des filles » fut même incorporé au budget général de l'école, et ce n'est qu'en 1876 qu'on procéda à la reconstitution de cette dotation, en y portant les excédents des budgets de 1874 et 1875. Depuis lors on y a ajouté régulièrement chaque année 4000 francs. Mais la plus grosse partie des ressources de la Martinière des filles provient de l'attribution à la Martinière, en 1870, de la somme léguée par Martin pour la libération des prisonniers pour dettes. Le mouvement d'opinion en faveur de la création de l'école des filles s'accentua vivement à partir de cette époque. Aussi la commission administrative décida-t-elle, le 27 décembre 1872, l'ouverture de deux cours pour les jeunes filles, l'un de physique, l'autre de chimie. Ces deux cours restèrent isolés pendant six ans. En 1878, la commission résolut d'utiliser, pour l'installation provisoire de l'école des filles, un immeuble appartenant à la Martinière (rue Royale), et compléta l'enseignement par la création de cours de mathématiques, de comptabilité, de dessin, de littérature et de couture. Enfin en 1879 tous les cours furent rendus obligatoires, et l'école reçut l'organisation qu'elle a encore aujourd'hui et qui semble devoir être définitive. Le legs de Mme de Cuzieu permit d'entreprendre la construction d'un immeuble spécial pour l'école des filles en 1905 ; cette école y a été installée à la rentrée d'octobre 1906, et l'inauguration officielle a eu lieu en mai 1907, en présence du président de la République.

La Martinière des jeunes filles (Ecole professionnelle et ménagère) n'admet que des élèves externes. La durée des études est de trois années. L'enseignement est gratuit, mais les fournitures scolaires sont remboursées trimestriellement par les parents. Les élèves, au nombre de trois cents, sont recrutées par voie de concours et ne sont admises qu'en première année ; elles doivent être âgées de douze ans au moins. L'enseignement se compose d'un enseignement général et ménager, commun à toutes les élèves, et d un enseignement professionnel qui diffère selon les sections. L'enseignement général et ménager comprend les matières suivantes : mathématiques, sciences usuelles, grammaire, histoire, géographie, écriture, économie domestique, hygiène, cuisine, blanchissage, repassage et dégraissage. Les élèves d'une même année travaillent ensemble, le matin, dans les cours de l'enseignement général. L'après-midi les sections sont séparées et constituent alors de véritables ateliers d'apprentissage, organisés de manière à réaliser autant que possible les conditions mêmes de la pratique. L enseignement professionnel comprend trois sections : Commerce, ? Confection, ? Broderie. En se faisant inscrire, les élèves doivent opter pour l'une de ces trois sections. Tous les cours sont obligatoires ; aucune élève n'est admise à suivre les cours généraux sans suivre, en même temps, l'enseignement professionnel de l'une des trois sections. Les examens de sortie ont lieu à la fin de la troisième année d'études, et donnent lieu à la délivrance de diplômes de première et de deuxième classe. Les élèves diplômées sont placées par les soins de l'administration.

Pour l'administration de l'école des filles, le directeur de la Martinière est assisté d'une sous-directrice. La sous-directrice ainsi que le personnel des deux écoles sont nommés par la commission administrative. Le directeur de la Martinière est nommé par le maire de Lyon, conformément aux dispositions de l'ordonnance de 1831.