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Marguillier

Le mot de marguilher, anciennement marreglier, vient du bas-latin matricularius : on nommait ainsi, à l'origine, les clercs qui tenaient.

le registre (matricula) où s'inscrivaient les offrandes des fidèles et les aumônes faites par l'église aux pauvres de la paroisse. Ce nom de matricularii s'appliquait aussi aux pauvres inscrits sur le registre en question ; « entre ces pauvres, dit l'Encyclopédie, on en choisissait quelques-uns pour rendre de menus services, comme de balayer l'église, parer les autels, sonner les cloches ». Quand les paroisses eurent reçu une dotation et possédèrent des revenus réguliers, on appela marguilliers les administrateurs de ces revenus : ils étaient élus par les habitants, et devaient compte de leur administration à l'évêque ; ces administrateurs, dans les villes, devinrent des personnages considérés, choisis parmi les plus nobles paroissiens ; mais dans les petites paroisses de campagne, les marguilliers cumulèrent généralement les fonctions de membre du conseil de fabrique avec l'emploi de bedeau ou de sacristain.

Sous l'ancien régime, le contrat passé par la commune avec l'instituteur obligeait presque toujours celui-ci à balayer l'église, à allumer les cierges, à sonner les cloches, etc. ; il était donc marguillier, à Prendre ce mot dans l'acception que lui donnait usage des campagnes. Dans quelques provinces du nord de la France, Te marguillier-instituteur portait le nom de custode (du latin custos, gardien), en flamand koster ; la forme flamande a donné en français les deux mots de coutre (écrit aussi coustre ou coutour), depuis longtemps hors d'usage, et de cuistre, qui a pris dans la langue moderne le sens défavorable que l'on sait.