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Luther

Martin Luther, le réformateur de l'Allemagne, naquit à Eisleben, en Thuringe, le 10 novembre 1483, d'une famille honorable, mais pauvre. Ses parents, voyant les heureuses dispositions de l'enfant, n'hésitèrent pas à lui faire donner une instruction savante. A quatorze ans, son père l'envoya étudier le latin à Magdebourg d'abord, à Eisenach ensuite. Luther connut là tous les vices du système scolaire alors en vigueur et toutes les misères de la vie d'écolier. Ses parents ne pouvant pourvoir à son entretien, il dut, comme beaucoup de ses compagnons d'études, mendier de porte en porte panem propter Deum. En 1501, il entra à l'université d'Erfurt ; il y étudia la philosophie scolastique, devint maître ès arts et se voua, d'après la volonté de son père, à la jurisprudence. Mais la piété craintive qu'il nourrissait depuis son enfance le poussa vers le cloître. En 1505, il se fit recevoir au couvent des Augustins d'Erfurt. Il s'y soumit aux règles les plus minutieuses, aux pratiques les plus sévères, sans trouver pourtant la paix de l'âme. L'influence de Staupitz, le vicaire général de l'ordre, et surtout l'étude de la Bible, ne l'amenèrent que peu à peu à une conception nouvelle du christianisme, à la certitude que le salut ne dépend de rien d'extérieur, mais uniquement de la foi.

Appelé, en 1508, à professer la dialectique et la physique à la nouvelle université de Wittenberg, Luther ne se rendit qu'à regret à cet appel. Déjà son attention s'était tournée ailleurs : il étudiait avec un zèle opiniâtre les Saintes Ecritures, d'où il allait tirer bientôt une théologie nouvelle. En 1509, il reçut le grade de bachelier ; trois années plus tard, il fut promu à celui de docteur en théologie. Il commença, des lors, à faire des cours sur les épitres pauliniennes. Il tenait les études classiques en haute estime ; il était lié avec les humanistes ; mais il suivait sa direction propre et, avec le siècle, se tournait de préférence vers les questions religieuses. Dès 1517, la vente des indulgences l'appela à l'activité militante du réformateur. Indigné de ce trafic, Luther afficha à la porte de l'église du château de Wittenberg ses 95 thèses contre l'abus des indulgences. C'était le commencement de la réforme ecclésiastique qui devait détacher de Rome une partie de la chrétienté et amener la fondation de l'Eglise protestante.

La réforme de l'Eglise, dont nous n'avons pas à poursuivre ici l'histoire, devait nécessairement entraîner celle de l'école. Luther s'adressait à la conscience individuelle, il revendiquait pour chaque chrétien le droit, voire même le devoir, de scruter les Saintes Ecritures, de les interpréter, d'y chercher la vérité : c'était du même coup proclamer la nécessite de l'instruction pour tous. Pour consulter les Ecritures, il fallait que le fidèle sût lire ; pour trouver et saisir la vérité, il fallait qu'il fût capable de comprendre et de juger. Or, sous le rapport de l'instruction du peuple, tout était à faire ou à refaire. Il existait peu d'écoles accessibles aux multitudes des villes et des campagnes, et celles que l'on possédait ne répondaient pas aux exigences les plus modestes. La lecture et l'écriture, le chant et la religion, tels étaient les objets sur lesquels devait porter l'enseignement ; mais cet enseignement était fait d'après une méthode absurde, dans une langue barbare, et avec des livres plus barbares encore, tels que le Calendrier Cisio-Janus, la Gemma gem-marum, le Mammetractus, etc. Enfin, les jeunes filles étaient partout exclues du bienfait de l'instruction.

Depuis longtemps Luther s'était préoccupé de la question pédagogique. Dès 1520, dans sa Lettre à la noblesse allemande, il insistait sur la réorganisation des universités et des écoles. En 1524, dans sa Lettre aux conseillers de toutes les villes d'Allemagne, il demandait la création immédiate d'écoles chrétiennes, et rappelait aux autorités qu'elles avaient l'obligation de veiller à la propagation des lumières et à l'amélioration de l'état intellectuel et moral du peuple. En même temps, il s'occupait d'élaborer un plan d'études, qui paraît d'ailleurs n'avoir jamais été publié. En 1525, il organisait lui-même l'école d'Eisleben, sa ville natale. La même année nous le voyons en instance auprès de l'électeur Jean le Constant afin d'obtenir ses secours pour la création d'écoles populaires et l'amélioration de l'instruction publique. Deux années plus tard, il faisait, de concert avec Mélanchthon, une tournée d'inspection, et constatait l'état déplorable des églises et des écoles. C'est à la suite de cette « Visitation » que parurent les Instructions des visitateurs aux pasteurs de la Saxe électorale, rédigées par Mélanchthon, mais approuvées par Luther, et contenant un plan d'études qui devait être introduit dans les écoles de l'électorat.

Luther lui-même, frappé de l'ignorance des pasteurs et des troupeaux, voulut donner aux uns et aux autres un livre où ils pussent apprendre « à épeler la religion ». C'est là l'origine du Grand et du Petit Catéchisme, qui parurent tous deux en 1529. Le dernier, véritable chef-d'oeuvre pour l'époque, fut aussitôt introduit dans les églises et les écoles, pour servir à l'instruction religieuse des enfants. On sait que dès 1521 Luther avait aussi entrepris une traduction de la Bible en langue populaire, ' qui fut achevée en 1534, et qui, avec le Petit Catéchisme, est restée la base de l'enseignement religieux dans l'Allemagne protestante jusqu'à nos jours. En 1530, le réformateur prit encore une fois la plume pour plaider la cause de l'éducation populaire et publia son Sermon sur la nécessité de mettre les enfants à l'école. C'est son dernier écrit « pédagogique » ; mais jusqu'à sa mort, arrivée en 1546, Luther ne cessa de se préoccuper des questions d'éducation, et ses différents écrits renferment une foule de passages qui s'y rapportent plus ou moins directement.

C'est dans sa Lettre à la noblesse allemande touchant la réforme de la chrétienté (An den christlichen Adel deutscher Nation von des christlichen Standes Besserung), datée de 1520, que Luther, nous l'avons dit, aborda pour la première fois la grave question de l'instruction publique. Il s'y plaint amèrement de l'état des universités, et réclame « de bonnes et solides réformes ». Aristote régnait alors en maître dans les écoles savantes. Luther demande que la Physique, la Métaphysique et l'Esthétique du Stagirite, ainsi que son Traité de l'âme, soient bannis des universités, avec tous les ouvrages qui prétendent enseigner les choses naturelles sans en rien savoir. Il ne veut conserver que la Logique, la Rhétorique et la Poétique d'Aristote, qui sont utiles pour exercer la jeunesse à parler et à discourir. Mais il recommande, avant tout l'étude des langues, du latin, du grec et de l'hébreu, ainsi que celle des mathématiques et de l'histoire. Enfin, il insiste pour que dans les écoles supérieures et primaires la lecture des Saintes Ecritures occupe la première place. Les jeunes garçons devront lire l'Evangile. Quant aux jeunes filles, il serait désirable qu'il y eût dans chaque ville une école où elles pussent entendre chaque jour pendant une heure la lecture de l'Evangile soit en allemand, soit en latin.

Ces voeux n'occupent pourtant qu'une petite place dans l'écrit que nous venons de mentionner. C'est dans un écrit de 1524, intitulé Lettre aux conseillers de toutes les villes d'Allemagne pour leur demander de créer et d'entretenir des écoles chrétiennes (An die Rathsherren aller Städte deutschen Landes, dass sie christliche Schulen aufrichten und halten sollen), que Luther est entré dans le vif de la question scolaire. Cet écrit s'ouvre également par des plaintes amères sur l'état déplorable dans lequel se trouvent les écoles. Luther conjure les magistrats de ne pas rester indifférents en face d'une situation si grave. On dira peut-être que l'instruction des enfants est l'affaire des parents et qu'elle ne regarde pas les magistrats et le gouvernement. Cela est vrai, répond Luther ; c'est avant tout aux parents qu'incombe le devoir de faire instruire leurs enfants ; mais si, par insouciance, incapacité ou manque de loisirs, ils négligent ce devoir, c'est aux magistrats à prendre la chose en mains. N'ont-ils pas l'obligation de veiller à la prospérité de la ville ? Or la prospérité d'une ville ne consiste pas seulement à amasser de grandes richesses, à construire de fortes murailles et de belles maisons, à fabriquer des arquebuses et des cuirasses ; le vrai bien d'une ville, son salut et sa force, c'est de posséder beaucoup de citoyens capables, savants, honnêtes et éclairés. Puis donc que les villes ont besoin d'hommes capables, et. qu'on se plaint partout d'en manquer, il ne faut pas attendre qu'ils poussent tout seuls ; on ne peut pas non plus les tailler dans la pierre ou le bois ; c'est à nous de nous en occuper, de mettre notre argent et notre peine à les élever et i les former.

Voilà pour la nécessité de créer des écoles. Mais ces écoles une fois créées, qu'y enseignera-t-on? Tout d'abord les langues. Luther s attache à bien démontrer l'importance de ces études. A ceux qui lui disent: Que nous sert d'apprendre le latin, le grec et l'hébreu, et les arts libéraux en général? il répond : «Je m'étonne qu'on ne vienne jamais me dire : Que nous servent la soie, le vin, les épices, les marchandises étrangères, puisque nous avons nous-mêmes du vin, de la laine, du lin, du bois et des pierres en abondance. Eh quoi ! nous mépriserions les arts et les langues qui nous font honneur, qui nous sont d'une très grande utilité et ne nous causent aucun préjudice, alors que nous refusons de renoncer à ces marchandises étrangères qui ne sont ni utiles ni nécessaires?»

Luther envisage d'abord la question au point de vue religieux. Il montre que la chrétienté ne peut conserver l'Evangile sans le secours des langues.

« Mais, continue-t-il, lors même que nous n'aurions pas d'âme et que nous n'aurions pas besoin d'école, et de langues en vue des Saintes Ecritures et de Dieu, nous aurions une raison suffisante pour créer partout les meilleures écoles pour les garçons et les filles : c'est que le monde a besoin d'hommes et de femmes capables de remplir leur tâche, il a besoin d'hommes sachant gouverner les hommes et les choses, et de femmes sachant conduire leurs enfants, leur maison et leurs domestiques. Puis donc qu'il est nécessaire que les garçons deviennent de tels hommes et les jeunes filles de telles femmes, il est nécessaire aussi qu'on les élève pour cela.

« On veut que chacun se charge de l'instruction et de l'éducation de ses fils et filles. Mais qu'est-ce qu'une pareille instruction ou une pareille éducation? Si elle est poussée bien loin et si elle réussit, elle servira tout au plus à apprendre aux jeunes gens des manières honnêtes ; pour tout le reste, ils seront des bûches, ne sachant parler ni de ceci ni de cela, et ne pouvant aider ni conseiller personne. Qu'on les mette, au contraire, dans des écoles où il y à des maîtres et des maîtresses habiles, qui savent enseigner les langues, les arts et l'histoire, ils apprendront l'histoire du monde entier, ce qui est advenu à telle ville, à tel empire, à tel prince, à tel homme ou à telle femme, et ils arriveront ainsi à former leur jugement, à se conduire dans le monde avec piété et prudence, à distinguer ce qu'il faut faire de ce qu'il faut éviter, et aussi à conseiller et à guider les autres. « Pour moi, ajoute Luther, si j'avais des enfants et si je disposais des moyens nécessaires, je leur ferais apprendre non seulement les langues et l'histoire, mais le chant, la musique et les mathématiques. C'est en ces matières que les Grecs ont instruit autrefois leurs enfants, et c'est ainsi qu'ils sont devenus des gens habiles et aptes à toutes choses. Ah, combien je regrette aujourd'hui de n'avoir pas lu plus de poètes et d'historiens et de n'avoir eu personne pour me les enseigner! »

Luther ne veut pas d'ailleurs qu'on consacre à l'instruction des jeunes garçons et des jeunes filles plus de deux heures par jour ; il faut leur laisser le temps, aux uns d'apprendre un métier, aux autres de s'initier aux travaux du ménage. « Mon avis n'est pas, dit-il, qu'on crée des écoles semblables à celles que nous avons eues jusqu'ici, dans lesquelles on passait vingt ou trente ans à étudier Donat et Alexandre, sans pourtant rien apprendre. Je voudrais qu'on envoyât les jeunes garçons pendant une ou deux heures par jour à l'école et qu'on employât le reste du temps à les faire travailler à la maison ou à leur faire apprendre un métier, et qu'ainsi les deux choses marchassent de front. Car n'est-il pas vrai qu'ils ont dix fois plus de temps à donner au jeu de quilles, au jeu de paume et à la course? Quant aux jeunes filles, elles trouveront le temps nécessaire pour aller à l'école pendant une heure par jour et pour faire leur besogne à la maison, car elles consacrent plus de temps au sommeil, au jeu et à la danse. »

Dans celte Lettre aux conseillers, Luther insiste aussi sur la création, dans les grandes villes au moins, de bibliothèques publiques. Il voudrait qu'on y réunît non seulement les Saintes Ecritures dans les différentes langues, avec les travaux des meilleurs commentateurs, mais aussi les poètes et les orateurs grecs et latins, les livres qui traitent des arts libéraux et de tous les autres arts, les ouvrages de jurisprudence et de médecine, enfin et surtout les vieilles chroniques et les annales de tous les peuples.

Dans le troisième écrit du réformateur relatif à l'éducation, le Sermon sur la nécessité de mettre les enfants à l'école (Predigt, dass man die Kinder zur Schule halten solle), publié en 1530, Luther reprend la thèse qu'il a développée dans sa Lettre aux conseillers. Il gourmande les parents qui négligent d'envoyer leurs enfants à l'école, il leur retrace les avantages matériels et spirituels que procure une bonne instruction, il leur fait entrevoir la terrible responsabilité qu'ils assument par leur négligence et leur insouciance. « Si l'Ecriture et l'Art devaient péricliter, s'écrie-t-il, il ne resterait dans le pays allemands qu'une horde sauvage de Tartares et de Turcs. »

Dans ce dernier traité, Luther émet quelques idées que ne contient pas encore l'écrit de 1524. Il demande, entre autres, que l'instruction soit rendue obligatoire. « J'estime, dit-il, qu'il est du devoir du gouvernement de forcer les sujets à fréquenter les écoles. Le gouvernement doit, en effet, veiller à ce qu'il y ait des pasteurs, des prédicateurs, des jurisconsultes, des médecins, des instituteurs, etc., puisqu'on ne peut pas se passer d'eux. Or, s'il peut forcer les sujets qui y sont aptes à porter le mousquet et la pique, à monter sur les remparts et à faire autre chose semblable quand éclate la guerre, combien plus doit-il forcer les sujets à envoyer leurs enfants à l'école, puisqu'il s'agit ici d'une guerre autrement terrible. »

Mais la question de l'instruction obligatoire, surtout si l'obligation doit s'étendre pour quelques-uns aux études supérieures, en appelle une autre, celle des secours aux écoliers et aux étudiants sans fortune. Luther n'a pas négligé cette dernière question. Après avoir déclaré que l'autorité doit veiller à ce que tout jeune homme bien doué fasse des éludes, il ajoute immédiatement : « Si le père est pauvre, qu'on lui accorde un secours sur les biens ecclésiastiques. Les riches devraient aussi faire des legs avec cette destination spéciale ; cela s'appellerait avec raison donner son argent à l'Eglise. »

Ce n'est pas seulement dans les écrits que nous venons d'analyser que Luther a consigné ses idées sur l'éducation. Il les a semées partout en passant, dans ses sermons, ses traités, ses lettres, etc., et l'on pourrait citer un grand nombre de passages où il s'est prononcé non seulement sur l'utilité des sciences et des arts et sur l'importance des études historiques, mais sur la manière dont il faut développer l'esprit des enfants et sur les moyens disciplinaires dont il faut user envers eux. Jusque-là on avait eu recours aux traitements les plus rigoureux pour maintenir la discipline dans les écoles : Luther voulut qu'à une juste sévérité on alliât l'amour et la douceur ; jusque-là on ne s'était guère adressé qu'à la mémoire des enfants : Luther demanda qu'on leur donnât une explication claire et simple de tout ce qu'on leur faisait apprendre. Il insiste également sur la nécessité des exercices gymnastiques, « qui donnent la souplesse aux membres et conservent la santé du corps ». Enfin, il recommande la musique comme un objet nécessaire de l'enseignement. « Il faut absolument maintenir la musique dans les écoles, dit-il. Il faut qu'un maître d'école sache chanter, autrement je ne le regarde point. » Et il ajoute : « Après la théologie, j'accorde volontiers à la musique la première place et le plus grand honneur ».

Telles sont, en résumé, les opinions pédagogiques de Luther. Quant à la manière dont le réformateur essaya d'appliquer ses idées, nous la connaissons par les instructions des visitateurs aux pasteurs de la Saxe électorale (Unterricht der Visitatoren an die Pfarrherren im Churfürstenthume Sachsen), rédigées en 1527 à l'occasion de l'inspection faite dans les églises et les écoles de la Thuringe. Les Instructions, comme nous l'avons dit, sont sorties de la plume de Mélanchthon, mais Luther les approuva ; il y ajouta une préface en 1528 et en publia une nouvelle édition en 1538. Elles peuvent donc être considérées comme l'expression de sa pensée.

Les Instructions des visitateurs se composent de dix-huit chapitres. Les dix-sept premiers renferment un abrégé de doctrine, des règles générales pour le culte public, et des conseils relatifs au gouvernement de l'Eglise: le dix-huitième est spécialement consacré aux écoles: il contient un plan d'études qu'on appelle ordinairement le Plan d'études saxon (Sächsischer Schulplan). Adopté d'abord dans les écoles de Saxe, il devint dans plusieurs pays la base de l'organisation scolaire. Luther conseillait aux pasteurs de répartir les enfants en trois groupes d'après leur degré d'instruction, et leur indiquait de quelle manière ils devaient graduer l'enseignement des langues anciennes ? latin, grec, hébreu ? et de l'allemand. Sans entrer dans plus de détails, remarquons en passant que ce plan ne répondait pas complètement aux idées libérales que Luther avait exprimées ailleurs. Et pour ne citer qu'un seul point, il n'accorde aucune place à l'histoire et aux mathématiques, dont le réformateur recommandait si instamment l'étude. Evidemment, les auteurs du plan d'études ont dû tenir compte de la situation, de l'absence de tous livres, de la pénurie de maîtres capables ; ils ont dû prendre en considération ce qui existait déjà pour y attacher l'organisation scolaire nouvelle. On peut le regretter ; maison ne doit pas oublier que ce plan, si imparfait, si défectueux, était un progrès immense, et surtout qu'il ouvrait la voie à des progrès ultérieurs.

C'est à ce point de vue surtout qu'il faut envisager l'oeuvre pédagogique de Luther, comme la manifesta tion puissante d'un nouvel esprit. Il a, sur ce terrain, comme sur le terrain religieux, donné le branle et ouvert une voie féconde, dans laquelle sont entrés après lui les hommes distingués qui ont préparé la pédagogie moderne.

Théodore Gerold