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Lebrun

Charles-François Lebrun, jurisconsulte et homme politique, né en 1739 à Paint-Sauveur-Landelin (Normandie), fut le secrétaire et le bras droit du chancelier Maupeou pendant l'administration de celui-ci (1768-1774), vécut ensuite dans lu retraite durant quinze ans, fut élu député aux Etats-généraux, et siéga à la Constituante parmi les royalistes constitutionnels. En l'an IV, il devint membre du Conseil des Anciens, et après le 18 brumaire Bonaparte le nomma troisième consul. Sous l'empire, il reçut la charge d'archi-trésorier, et le titre de duc de Plaisance. La Restauration, à laquelle il se rallia, le créa pair de France. Lorsque Napoléon revint de l'île d'Elbe, Louis XVIII venait d'abolir l'Université par l'ordonnance du 17 février 1815, et Fontanes, le grand-maître, avait été mis à la retraite : Napoléon rétablit aussitôt l'Université impériale sur l'ancien pied. Lacépède en fut d'abord nommé grand-maître ; mais il céda bientôt la place (9 mai 1815) au duc de Plaisance, qui, malgré son grand âge et en dépit du serment qu'il avait prêté à Louis XVIII, consentit à servir de nouveau l'empereur. L'administration de Lebrun ne dura que quelques semaines, et se distingua, dans ces jours troublés, par un esprit de modération et de tolérance. « Des lycées, des écoles, écrivait Lebrun dans une circulaire, ne sont point des clubs: la religion, la morale, qui sont la base de l'éducation, doivent être enseignées dans tous les temps et sous tous les gouvernements. Le professeur chargé d'expliquer Virgile, Homère ou Cicéron, peut le faire sans être obligé de rendre compte de son opinion privée, pourvu qu'il ne cherche point à la manifester par des allusions indirectes. » le plus important parmi les actes peu nombreux au bas desquels se trouve sa signature est la circulaire du 29 mai 1815, autorisant les élèves des lycées à servir comme canonniers dans les villes mises en état de siège. La seconde Restauration rendit Lebrun à la vie privée, et l'exclut de la Chambre des pairs. Mais l'ordonnance de 1819 l'appela de nouveau à la pairie, et il retrouva quelque faveur auprès du gouvernement sous le ministère Dessolles. Il mourut en 1824.