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Larousse

Pierre-Athanase Larousse, grammairien et polygraphe français, s'est fait connaître par de nombreux ouvrages sur l'enseignement de la langue française, et il a couronné ses travaux par la publication du Grand Dictionnaire universel du dix-neuvième siècle, qui est toute une encyclopédie des connaissances humaines.

Il naquit le 23 octobre 1817 à Toncy (Yonne). Son père, qui était charron-forgeron, n'avait que des ressources modestes, et Pierre Larousse ne reçut jusqu'à seize ans qu'une instruction très élémentaire. Son goût pour l'étude, son esprit curieux se manifestait déjà par une véritable passion pour la lecture. : il se jetait avec avidité sur les ouvrages de tout genre que recélait la balle des colporteurs. Ces dispositions lui valurent une bourse dans un établissement d'instruction à Versailles, et, à peine âgé de vingt ans, il fut placé à la tête d'une école primaire supérieure créée à Toncy, son pays natal. Il n'y resta que quatre ans: son caractère s'accommodait peu aux patients labeurs d'un enseignement nouveau, et à la mesure qu'il fallait garder pour le greffer sans mécomptes sur une instruction élémentaire mal assise. En 1840, il céda son établissement, et, muni de quelques milliers de francs, il vint à Paris suivre les cours des grands établissements d'instruction. Pendant huit années, il mena courageusement la vie d'un étudiant pauvre, assistant aux leçons du Collège de France, de la Sorbonne, du Conservatoire des arts et métiers, fréquentant les bibliothèques, et accumulant une quantité prodigieuse d'idées et de faits. Il voulait en faire profiter les instituteurs et les amener à des méthodes moins routinières que celles dont il avait souffert lui-même. En 1848, il devint professeur dans une des plus importantes maisons d'éducation de ce temps, l'institution Jauffret, et y resta trois ans. Il publia dans cet intervalle une Grammaire élémentaire lexicologique (184») et un Traité d'analyse grammaticale (1850). Mais ce fut à partir de 1851, après s'être associé à Auguste Boyer, que Pierre Larousse se consacra exclusivement à la publication des nombreux ouvrages classiques qui ont contribué à faire entrer l'enseignement de la langue française dans une voie nouvelle. Il propagea ses idées et appela sur elles la discussion au moyen de l'Ecole normale, journal de l'enseignement pratique, qui commença à paraître le 1er novembre 1850. Cette feuille n'eut d'abord que deux numéros par mois, mais après la première année elle devint hebdomadaire jusqu'à la fin de son existence (octobre 1865). La collection se compose de 13 volumes. En octobre 1862, Larousse y avait joint une feuille mensuelle destinée aux élèves, l'Emulation ; elle contenait des sujets de devoirs et publiait, les meilleures copies. Tous ces travaux ne formaient en quelque sorte que le préambule de ce qui devait être l'oeuvre principale de Pierre Larousse, le Grand Dictionnaire, dont pendant vingt années il avait réuni les matériaux.

« Ce sera, disait-il aux lecteurs de l'Ecole normale, le résumé et comme le panorama des connaissances littéraires, grammaticales, historiques, géographiques, scientifiques et artistiques du dix-neuvième siècle. » Il lui a fallu faire des recherches considérables et déployer une extraordinaire puissance de volonté pour mener à bonne fin une si vaste entreprise. Pour mieux en assurer le sucrés, Pierre Larousse fonda une imprimerie spéciale, rue Notre-Dame-des-Champs, 43 (aujourd'hui rue du Montparnasse, 19). Secondé par sa courageuse compagne et par son neveu, il la dirigea avec beaucoup d'habileté, mais ses forces le trahirent avant l'achèvement complet de son oeuvre, et il ne vit pas paraître le dernier volume du Grand Dictionnaire. Il mourut le 3 janvier 1875, et l'ouvrage ne fut terminé qu'en 1876.

En dehors de ses traités de grammaire, dont on trouvera la liste plus loin Pierre Larousse avait publié en collaboration avec Félix Clément un Dictionnaire lyrique, histoire des opéras, 1 vol in-8°(1869), et avec Alfred Deberle deux petits livres de lecture pour les écoles : les Jeudis de l'institutrice (1871) et les Jeudis de l'instituteur (1872), 2 vol. in-18.

C'est surtout par ses ouvrages sur la langue française que Larousse est connu des instituteurs. Il choisit pour caractériser sa méthode le mot de lexicologie, peu employé jusqu'à lui et qui désigne « cette partie de la grammaire qui s'occupe spécialement des mots considérés par rapport à leur valeur, à leur étymologie » (Littré). « L'idée dominante de cette méthode, dit Larousse, consiste à exercer constamment l'intelligence des élèves, non comme une faculté simplement passive, mais comme une faculté active et capable par elle même d'exprimer des idées, d'en créer même au besoin, quand on lui trace d'avance le champ limité dans lequel ces idées doivent être circonscrites. Avec la méthode lexicologique, l'élève apprendra non plus seulement à orthographier les mots, mais aussi à en peser la valeur, à en reconnaître l'étymologie, à déterminer les rapports d'opposition ou de synonymie, etc. Et cette double étude sera le fruit d'une règle de grammaire, qui n'avait eu jusque là pour conséquence qu'un devoir de dictée ou d'analyse. »

En un mot, Larousse veut, comme le P. Girard, substituer une grammaire d'idées à une grammaire de mots. Il cherche à éveiller chez l'enfant l'esprit d'observation, et à lui faire relier les uns aux autres les mots qui contiennent une même idée. L'orthographe, dont on faisait jusqu'alors la partie essentielle, dominante, de la grammaire, est reléguée au second ou même au troisième rang, cédant le pas d'abord au sens des mots, puis à la construction de la phrase. Mais le P. Girard refusa longtemps de publier son cours, et il ne voulait pas qu'on mît de livres aux mains des élèves, de crainte d'immobiliser un enseignement qu'il concevait plein de vie et de le faire ainsi tomber dans la routine. Larousse, au contraire, multiplia les livres, les développa, les gradua suivant l'âge des élèves et leur degré de culture. Il avait vu quelle difficulté éprouvaient la plupart des instituteurs à occuper utilement les diverses divisions de leur école, et la place que tenaient dans les écoles primaires les exercices de copie. Dès lors il s'attacha à remplacer les exercices dits cacographiques par un choix de devoirs plus intelligents, mieux faits pour ouvrir l'esprit et former le jugement. Il accompagna le livre de l'élève d'un livre du maître, afin de faciliter à celui-ci la correction des devoirs. Tout ce que lui suggérait son esprit ingénieux parut d'abord dans l'Ecole normale Larousse « s'y occupait peu de l'enseignement théorique ; il voulait, avant tout, fournir aux leçons des instituteurs de nombreux matériaux et se faire l'auxiliaire de leur enseignement pratique» (1er novembre 1858). Il voulait « meubler leur mémoire et leur esprit, convaincu que toute la réforme de l'enseignement est là ». C'était, à notre avis, ne pas considérer la question d'assez haut, et oublier que Montaigne demandait un précepteur « qui eût la tête bien faite plutôt que bien pleine ».

Quoi qu'il en soit, « les nombreux ouvrages de Pierre Larousse révèlent un sens très juste de ce qui convient à l'enfance, un art heureux de simplifier et d'animer l'enseignement oral et écrit. Le succès qui accueillit celte réaction contre la subtilité et la complication des anciennes grammaires ouvrit les yeux à beaucoup de maîtres et hâta le mouvement. » (F. Buisson, Rapport sur l'Exposition de Vienne, p. 170.) A-t-on dépassé Pierre Larousse, le dépassera-t-on par certains détails de mise en oeuvre, par des qualités d'agencement ou de rédaction? Peu importe ; ce que prouvait déjà la première édition de sa Grammaire c'est qu'il avait cherché, un des premiers en France, les moyens d'appliquer à la pratique scolaire quotidienne la maxime si juste que M. Bréal a depuis popularisée dans notre corps enseignant : « Il faut apprendre la grammaire par la langue, et non la langue par la grammaire. » (F. Buisson, lettre du 10 août 1880.)

Voici, dans l'ordre chronologique de leur publication, les divers ouvrages publiés par Pierre Larousse pour l'enseignement de la langue française :

Cours lexicologique de style, ou Lexicologie (1851) ; Traité complet d'analyse et de synthèse logiques (185*2) ; ? Grammaire lexicologique du premier âge (1852) ; ? Encyclopédie du jeune âge (1853) ; ? Méthode lexicologique de lecture (1856) ; ? Dictionnaire de la langue française (1856) ; ? Jardin des racines qrecques (1858) ; ? Jardin des racines latines (1860) ; ? La Flore latine des dames et des gens du monde (1861) ; ? ABC du style et de la composition (1862) ; ? Nouveau Traité de versification française (1862): ? Livre des permutations (1862) ; Petite Flore latine (1862) ; ? Les Fleurs historiques des dames et des gens du monde (1862) ; ? Miettes lexicologiques, 100 exercices sur la propriété des mots (1863): ? Grammaire littéraire, explications sur les phrases, les allusions de grands écrivains (1867) ; ? Grammaire supérieure (1868) ; ? Grammaire complète, syntaxique et littéraire (1869) ; ? Dictionnaire complet de la langue française (1869) ; ? Gymnastique intellectuelle: les Boutons (1870): 2° les Bourgeons (1871) ; 3° et 4" les Fleurs et les Fruits (1872).

Avec les deux petits ouvrages publiés en 1849 et en 1851, cela fait vingt-quatre traités qui se classent, pour l'enseignement, en trois catégories principales : 1° LECTURE : Méthode de lecture ; ? Encyclopédie du jeune âge ; ? Les Jeudis de l'instituteur ; ? Les Jeudis de l'institutrice ;

2° GRAMMAIRE : Petite Grammaire du premier âge ;

? Grammaire élémentaire (1" année) ; ? Grammaire complète (2° année) ; ? Grammaire supérieure (3e an née) ;

3° STYLE : ABC du style et de la composition ; ? Le livre des permutations (1re année) ; ? Cours lexicologique de style (2° année) ; ? Grammaire littéraire (3e année).

Les autres ouvrages forment des compléments aux diverses parties de ce cours de langue.

Pierre Larousse, qui d'abord ne voulait pas faire de théorie grammaticale, s'est laissé aller à en publier une dans la Lexicologie des écoles ; puis il a été amené à faire trois grammaires spéciales qui pèchent plutôt par excès que par défaut. Celle de la 2e année (Grammaire complète) a 392 pages ; elle traite des synonymes, de l'analyse grammaticale et logique, de la prononciation, de la versification, de la rhétorique, et donne sous le nom de grammaire littéraire l'explication de locutions courantes, de phrases proverbiales empruntées à nos grands écrivains et surtout à nos grands poètes. Quant à la grammaire de 3° année (Grammaire supérieure), qui n'a pas moins de 544 pages, elle reprend les matières de la 2e année, et elle donne en plus une histoire de la langue française, des principes de formation des mots par préfixes et suffixes, et un résumé historique de la littérature française. Nous aurions préféré que Larousse fût resté fidèle à ses premières idées et eût moins sacrifié aux goûts de sa clientèle féminine. Ce n'est pas dans l'étude des règles détaillées que l'on acquiert la connaissance de la langue, ni par les définit ions des figures de rhétorique que l'on apprend à écrire avec goût, mais bien par une lecture attentive de nos grands auteurs faite sous la direction d'un maître judicieux, versé dans la connaissance de ce qui est vraiment de bonne marque. Il y a place aussi, dans l'étude de la langue, pour les notions intuitives : l'esprit s'ouvre et le goût se forme dans de bonnes lectures, au contact d'un esprit sain, bien mieux que par les préceptes des grammairiens subtils ou des rhéteurs prétentieux.

Pierre Larousse reprit dans ses exercices lexicologiques et développa beaucoup une forme employée avant lui par l'abbé Gaultier : elle consiste à retrancher d'une phrase certains mots en demandant à l'élève de les rétablir. Nous apprécions peu ces devoirs d'invention quand ils prennent la forme suivante :

« L'or ouvre toutes les ?, éblouit tous les ?, aplanit tous les ?, donne de la beauté aux ?, de l'esprit aux ?, de l'honneur aux ?, l'innocence aux ?, de la sagesse aux ?, de la science aux ?, de la bravoure aux ?.

« On demande quatre choses à une femme : que la vertu habite dans ?, que la modestie brille sur ? que la douceur découle de ses ?, et que le travail occupe ses ?.

(Cours lexicologique de style, 45e leçon.)

Un devoir semblable ne constitue pas un véritable exercice de pensée et ne forme pas le jugement. Quelquefois le sens moral s'y trouve froissé. D'ailleurs, s'il est bon de provoquer la réflexion de l'enfant, de l'obliger à penser par lui-même, on réussit rarement à l'intéresser quand on l'oblige à entrer dans la pensée d'autrui. Il se lasse vile et oppose une certaine résistance, en contestant la justesse d'une expression qui ne s'explique souvent que par le contexte.

Pour les exercices de rédaction, Larousse a fait, sous le titre de Gymnastique intellectuelle, un ouvrage en trois degrés : les Boutons (élèves de moins de douze ans), les Bourgeons (élèves de douze à quatorze ans), les Fleurs et les Fruits (élèves au-dessus de quatorze ans). Ce n'est pas sans étonnement que, dans le livre du 1" degré, nous trouvons 38 pages de définitions et de préceptes de rhétorique, tels que la définition du style, les différentes sortes de style avec des allusions à des ouvrages de Cousin, de Paul-Louis Courier et de George Sand, la clarté duslyle, etc. Tout cela dépasse de beaucoup la portée des jeunes esprits auxquels on veut apprendre à écrire.

Au 2e degré, le livre commence par tout un traité de rhétorique classique. Il y a d'abord la distinction entre l'éloquence et la rhétorique, puis l'invention avec les preuves, les lieux communs, les moeurs et les passions (l'ithos et le pathos), ensuite la disposition, l'élocu-tion, et enfin l'action, soit 68 pages d'un texte compact. Quant aux sujets des narrations données comme exercices, ils sont presque tous pris hors de la vie pratique, et l'on ne saurait demander à des élèves de douze à quatorze ans de les traiter convenablement, même avec un canevas développé.

Pour les Fleurs et les Fruits (3° degré), le livre s'ouvre par une histoire abrégée de la littérature française (89 pages), extraite en grande partie des ouvrages de Géruzez. On trouve, à la première page, des citations de Bonald, de Napoléon, de Lamartine, de Lemercier, de Mme de Girardin, de Voltaire, de Guizot et de Nisard. Les exercices indiqués sont des dissertations sur des sujets comme ceux-ci : La tombe fait les grands hommes. ? Sacrale au moment de mourir console ses amis. ? Faut-il ressentir les passions pour les peindre? ou bien des discours sur les données suivantes : Défense d'un jeune chrétien devant le proconsul pendant la persécution. ? Agathocle à son armée après avoir incendié sa flotte.

Toute cette imitation de la rhétorique classique ne saurait convenir à l'éducation pratique qu'avait en vue Pierre Larousse. II était pénétré de cette idée que, pour cultiver l'esprit, on pouvait substituer à l'étude des langues anciennes une étude approfondie de la langue française, et il cherchait à imiter tous les devoirs des classes de latinité. Il substituait les exercices dits de permutations aux versions ; il faisait faire des vers français sur le modèle des vers latins ; enfin il allait jusqu'à donner l'explication des expressions latines les plus courantes en demandant à l'élève de les faire entrer dans certaines phrases. C'est là, croyons-nous, une erreur pédagogique. Non que nous contestions la possibilité de cultiver largement l'esprit par une étude solide de la langue maternelle, ? nous sommes à cet égard de l'avis de Vinet ?, mais la méthode ne doit pas être calquée servilement sur celle des langues anciennes. La comparaison des mots et leur groupement par familles, l'analyse des principaux préfixes et suffixes, l'agencement des propositions subordonnées dans la phrase pour exprimer les divers compléments, tels sont les principaux degrés à parcourir. Quant aux sujets de devoirs, il faut les prendre dans le champ d'observations de l'enfant, et se garder de lui ouvrir des horizons factices où sa vue manquerait de netteté.

L'auteur était parti d'une idée juste, mais il a manqué de largeur de vues et faussé sa méthode en l'exagérant. Le succès lui était venu après la publication de son Cours lexicologique de style, et il a cru qu'il pouvait poursuivre sa route et y entraîner le personnel enseignant. Nous croyons qu'il s'est trompé, et que ses premiers ouvrages resteront la meilleure partie de son oeuvre pédagogique.

Larousse, qui avait quitté l'enseignement primaire public en 1840, ne cessa pas de s'intéresser à la position des instituteurs. Il vit avec douleur la réaction de 1850 menacer les écoles normales et priver les instituteurs des garanties d'indépendance qu'ils tenaient de la loi de 1833. Quand Rouland devint ministre de l'instruction publique, des jours meilleurs s'annoncèrent et Pierre Larousse les salua avec bonheur. Lors du concours ouvert entre les instituteurs, en décembre 1860, sur les moyens d'améliorer les conditions matérielles et morales de l'enseignement primaire, il publia sous ce titre : Un mot sur la question proposée aux instituteurs des communes rurales, une lettre au ministre. Il y demande que l'instruction primaire y soit rendue obligatoire, sans devenir entièrement gratuite ; que l'instituteur ait une instruction solide des honoraires suffisants, et des garanties de stabilité. Il admet l'élément congréganiste dans le personnel enseignant, et il va jusqu'à dire qu'il y aurait plus que de l'injustice, qu'il y aurait de l'inhabileté à supprimer les écoles des Frères des écoles chrétiennes. « Les frères, dit-il, par l'organisation même de leur société, peuvent rendre et rendent de grands services à l'instruction populaire. » Mais il demande qu'une loi juste exige que les frères assistants soient pourvus du brevet de capacité que, le plus souvent, possède seul le frère instituteur.

Par sa vie et par ses travaux, Pierre Larousse a reflété cette généreuse ardeur qu'avait excitée en beaucoup d'hommes de sa génération la loi de 1833 par les perspectives qu'elle ouvrait à leur activité. L'instituteur se sentait alors appelé à une grande mission, et beaucoup de jeunes gens s'élancèrent avec zèle dans la carrière ; quelques-uns ne tardèrent pas à éprouver des mécomptes et se tournèrent vers des professions plus lucratives ou plus indépendantes. Pierre Larousse, lui, voulut continuer d'enseigner par la plume ; il ouvrit à l'enseignement primaire des horizons nouveaux, et ses travaux lui valurent la popularité et la fortune. C'est toujours d'un bon exemple dans une société comme la nôtre que de rester fidèle à sa vocation et de suivre cou rageusement la voie où l'on est entré dans sa jeunesse.

Bonaventure Berger