bannière

l

Lamennais

L'abbé Jean-Marie-Robert de Lamennais, frère du célèbre philosophe et publiciste, né à Saint-Malo, en 1775, mort à Ploërmel, en 1861, fut successivement vicaire général de Saint-Brieuc, puis de la grande aumônerie, et enfin chanoine honoraire du diocèse de Rennes. Il est l'auteur de divers ouvrages sur la religion, écrits en collaboration avec son frère, et d'un opuscule intitulé : De l'enseignement mutuel (Saint-Brieuc, 1819). Il a fondé la congrégation des Filles de la Providence de Saint-Brieuc, et celle des Frères de l'instruction chrétienne, appelés aussi Frères de Lamennais.

Le livre De l'enseignement mutuel n'est qu'un pamphlet qui contient en 22 pages les attaques les plus violentes contre le système d'enseignement patronné alors par la Société pour l'instruction élémentaire. Tout d'abord, Lamennais reproche au mode mutuel « d'avoir été introduit en France par des protestants », et d'inspirer à la jeunesse l'orgueil de la domination et le goût de l'indépendance ; ce système est « l'oeuvre des démagogues et des impies à qui la France doit tant de malheurs », et sa pernicieuse influence a produit de si déplorables résultats, que l'on peut constater depuis 1815 « un accroissement du nombre des crimes parmi les jeunes gens et même parmi les enfants ». Lamennais voudrait organiser une croisade « contre cette méthode défectueuse dans ses procédés, dangereuse pour la religion et pour les moeurs, puisqu'elle sépare dans ses résultats l'éducation de l'instruction, et établie par des gens qui, las de gouverner les empires, se sont mis à régenter les écoles ». Rien dans le nouvel enseignement n'échappe à sa critique. Il réprouve les procédés d'écriture sur l'ardoise et sur le sable, les leçons de lecture aux groupes, les mouvements fréquents « qui convertissent les garçons en soldats et les filles en amazones ». Les moniteurs ne sont à ses yeux que des despotes qui veulent satisfaire leur vanité ; et le maître n'est qu'une machine indigne du nom d'instituteur.

Le Règlement des filles de la Providence établies à Saint-Brieuc (Rennes, 1846, in-12) détermine surtout les devoirs religieux de la congrégation, et consacre quelques articles seulement à ce qui concerne l'enseignement qu'elle doit donner. Quant à la congrégation d'hommes fondée par Lamennais, ce Dictionnaire lui consacre un article spécial auquel nous renvoyons le lecteur : Voir Frères de l'instruction chrétienne.

Simon Maire