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Lambruschini

Le Père Raphael Lambruschini, fondateur des salles d'asile de Florence, né à Genève le 14 août 1788, mort à Rome en 1873, étudia la théologie à Rome, puis à Orvieto, et fut ordonné prêtre en 1811. Quelques années plus tard, sa famille s'étant rendue à Florence, il l'y accompagna, et se livra à l'étude des sciences naturelles, de l'agronomie, de l'économie politique. A partir de 1830, il se voua entièrement à la cause de l'éducation de la première enfance, qu'il soutint de sa parole, de sa plume et de ses deniers. Ce fut à cette époque (1836) qu'il publia la Guida dell' Educatore, journal mensuel, qui parut à Florence jusqu'en 1863, et fut si hautement apprécié de tous ceux qui s'occupaient d'éducation en Italie. En 1848, il avait été élu député à l'Assemblée nationale ; en 1860, lors de la constitution du royaume d'Italie, il fut appelé par Victor-Emmanuel à siéger au Sénat.

Lambruschini a écrit divers ouvrages didactiques, parmi lesquels nous citerons : De l'influence des femmes sur la direction des écoles de l'enfance (1835) et De V Education (1840) ; mais c'est surtout comme fondateur des Ecoles de la première enfance de Florence qu'il a rendu d'éminents services. Membre de l'Académie des Géorgophiles, c'est au sein de cette assemblée qu'il lut, au mois de juin 1833, un rapport remarquable, où il établissait les besoins des classes pauvres, la nécessité d'une régénération morale, et proposait la création d'écoles semblables à celles qu'avait déjà élablies Aporti à Crémone. Un établissement de ce genre fut ouvert à Florence en 1834 ; mais, vu l'insuffisance des ressources financières, l'asile ne fut destiné qu'aux garçons. La conduite de la nouvelle école fut, selon les vues de Lambruschini, confiée à une directrice, et l'on y admit d'abord huit élèves, dont le nombre fut augmenté, à mesure que la souscription, ouverte en permanence, procurait de nouvelles ressources. On enseignait aux enfants la lecture, suivant le système de Laffore modifié, les éléments de l'histoire naturelle, diverses connaissances usuelles d'après les procédés employés actuellement en France pour les leçons de choses. Les leçons de morale se donnaient sous la forme d'entretiens et de récits. Bientôt après, un Comité de dames surveillantes reçut la direction de l'école. Ce premier établissement prit une rapide extension, et devint le modèle des autres Asili infantili qui s'ouvrirent bientôt à Florence même et dans les principales villes d'Italie.

Simon Maire