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Lainé

Joseph-Henri-Joachim Lainé, homme d'Etat français, né à Bordeaux en 1767, fut d'abord avocat. Entré au Corps législatif en 1808, il y fut, à la fin de 1813, le président de cette commission dont le rapport sur les négociations avec les puissances étrangères en vue de la paix irrita si violemment Napoléon. Au retour des Bourbons, il fut d'abord préfet provisoire de la Gironde, puis président de la Chambre des députés. Il occupa de nouveau ces fonctions dans la Chambre introuvable, jusqu'au printemps de 1816, puis devint ministre de l'intérieur dans le cabinet Richelieu, en remplacement de Vaublanc. Ce fut lui qui rétablit l'Ecole polytechnique (4 septembre 1816), que Vaublanc avait licenciée. En décembre 1818, il dut céder son portefeuille à Decazes ; mais le duc de Richelieu, redevenu président du Conseil après l'assassinat du duc de Berry, le nomma président de la Commission de l'instruction publique le 4 octobre 1820. Quelques semaines plus tard, l'ordonnance du 1er novembre donnait à la Commission de l'instruction publique le titre de Conseil royal de l'instruction publique, et restituait au président de ce conseil une partie des prérogatives autrefois attribuées au grand-maître de l'Université. Lainé ne resta pas longtemps à la tête du Conseil royal ; le 21 décembre, il reçut, en même temps que Corbière et de Villèle, le titre de ministre sans portefeuille, et le même jour, alléguant que sa santé ne lui permettait pas de se livrer au travail journalier d'une administration, il résigna la présidence du Conseil de l'instruction publique, qui fut donnée à Corbière.

Parmi les actes de l'administration de Lainé, nous citerons l'arrêté du 31 octobre 1820 sur les cours de philosophie et de rhétorique des collèges royaux de Paris, qui contient entre autres cet article : « Le professeur d'histoire ancienne s'appliquera spécialement à faire chérir aux élèves le gouvernement monarchique sous lequel ils ont le bonheur de vivre. Le professeur d'histoire moderne, qui s'occupera principalement de l'histoire de France, s'attachera à fortifier de plus en plus, dans le coeur des élèves, les sentiments d'amour pour la dynastie régnante, et de reconnaissance pour les institutions dont la France lui est redevable. » On remarque, en outre, une circulaire du 14 novembre, qui recommande aux recteurs de veiller à ce que les examens pour la délivrance des brevets de capacité aux instituteurs primaires, « soient faits avec soin et sévérité », et annonce l'envoi de feuilles d'examen sur lesquelles doivent être portées en détail les notes obtenues par le candidat pour chacune des connaissances exigées ; et un arrêté du 5 décembre, relatif aux formalités que doivent remplir le instituteurs primaires qui désirent obtenir la faculté d'avoir des pensionnaires.

Après sa renonciation aux fonctions de président du Conseil de l'instruction publique, Lainé demeura ministre sans portefeuille jusqu'au 14 décembre 1821. Il cessa «lors de faire partie du cabinet, et deux ans plus tard fut nommé pair de France avec le titre de vicomte. Sous Charles X, il fit opposition au parti de la Congrégation. Après la révolution de Juillet, il se rallia au nouveau régime. Il était devenu membre de l'Académie française en 1815. Il est mort à Paris en 1835.