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Kindermann

 Ferdinand Kindermann (1740-1801), pédagogue autrichien, fut l'un des principaux auxiliaires de Felbiger dans le mouvement de réforme scolaire qui signala le règne de Marie-Thérèse. Après avoir fait ses études à l'université de Prague, Kindermann fut nommé en 1771 curé de Kaplitz, petite ville de Bohême, près de Budweiss. Pénétre de l'importance de l'éducation comme moyen d'améliorer la condition des classes populaires, il se mit en relations avec Felbiger, et se rendit à Sagan pour y étudier la méthode d'enseignement qui y était appliquée. A son retour, il introduisit cette méthode dans l'école de Kaplitz, dont il fit bientôt une école moderne. En 1774, Felbiger fut chargé par Marie-Thérèse de la direction générale de l'instruction publique, et l'année suivante son disciple Kindermann fut appelé aux fonctions d'inspecteur général des écoles allemandes en Bohême: il reçut en même temps la chaire de pédagogie du gymnase de la Kleinseite à Prague, et devint le directeur effectif de l'école normale qui venait d'être fondée dans cette ville. Il exerça la plus heureuse influence sur le développement de l'instruction primaire en Bohême pendant les dernières années de Marie-Thérèse et durant tout le règne de Joseph II. Parmi les innovations qui lui sont dues, il faut citer la création d'écoles industrielles où d'écoles de travail manuel, rattachées aux écoles primaires, et où les élèves étaient instruits dans les connaissances pratiques dont ils pouvaient ensuite tirer parti comme ouvriers. « Les créations de Kindermann dans ce domaine ne lui ont pas survécu, dit Helfert (Histoire des écoles autrichiennes sous Marie-Thérèse), mais les heureux résultats qu'elles produisirent se sont fait sentir jusque dans notre siècle ; et, si, parmi les Etats autrichiens, la Bohême occupe le premier rang au point de vue du développement industriel, c'est incontestablement aux efforts de ce grand pédagogue qu'elle doit en partie sa supériorité. » Marie-Thérèse avait reconnu les services de Kindermann en lui accordant le titre de chevalier et divers bénéfices ecclésiastiques ; Joseph II le nomma évêque de Leitmeritz. Sous les successeurs de Joseph II, le mouvement scolaire, que le gouvernement cessa d'encourager, s'arrêta, et Kindermann, comme les autres coopérateurs de la grande oeuvre de réforme, fut mis à l'écart par la réaction qui prit le dessus à partir de 1792.