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Islande

L'Islande, qui dépend politiquement du royaume de Danemark, a une superficie de 104 785 kilomètres carrés, et une population de 78 470 habitants (1901). La capitale, Reykjavik, est une petite ville de 6 682 habitants.

Depuis 1874, l'Islande jouit à l'égard du Danemark d'une autonomie presque complète. Elle a un Parlement, ou Althing, composé de deux Chambres: le Sénat compte douze membres, dont six nommés par le roi de Danemark et six élus par la Chambre des députés ; la Chambre des députés compte vingt membres nommés par le corps électoral. Il existe à Copenhague un ministère de l?Islande, qui forme une branche du ministère danois de la justice ; le ministère de l'Islande administre l'île par l'intermédiaire de sa succursale siégeant à Reykjavik.

L'île (dont le nom signifie Pays de glace) fut peuplée au neuvième siècle par des colons norvégiens, encore païens. Le christianisme y fut adopté en l'an 1000. Le premier évêque islandais fut installé en 1056, avec résidence à Skalholt, pour l'Islande du Sud ; un second évêque fut installé en 1106 à Holar, pour l'Islande du Nord: mais depuis 1801 l'Islande ne forme plus qu'un seul évêché, dont le siège est à Reykjavik.

Il y eut de bonne heure quelques écoles auprès des sièges épiscopaux et de quelques couvents (le premier couvent, celui de Pingeyjarklaustur, fut fondé en 1133), mais ce n'est qu'à partir de la Réformation (1541) qu'il existe des écoles de villes. Deux écoles lutines furent aussitôt (1552) ouvertes dans les deux villes épiscopales, Skâlholt et Holar. L'école de Skalholt fut transférée à Reykjavik en 1785, et celle de Hôlar fut réunie à l'école de Reykjavik en 1801. Depuis cette dernière date il n'existe qu'une seule école latine en Islande : elle est divisée en deux sections de trois années d'études chacune, l'école moyenne et le gymnase.

C'est dans les écoles latines qu'étaient formés les ecclésiastiques, sauf le petit nombre de ceux qui allaient faire leurs études à l'université de Copenhague. Mais en 1847 fut créé à Reykjavik le séminaire ecclésiastique (Prestaskôli) ; la durée des études y fut fixée à trois ans.

C'est en 1760 que s'établit le premier médecin en Islande. A côté de son activité professionnelle, il s'occupa, ainsi que le firent après lui ses successeurs, à instruire des élèves en médecine. Quelques élèves allaient achever leurs études à l'université de Copenhague. La loi du 11 février 1876 a créé l'Ecole de médecine (Laeknaskôli), dont le cours d'études dure cinq ans ; les candidats se rendent ensuite a l'université de Copenhague.

L'Ecole de droit (Lagaskoli) à Reykjavik a été créée par la loi du 4 mars 1904, mais elle n'est entrée en activité que le 1er octobre 1908. Jusqu'à ce moment, les juges, les avocats, etc., avaient été obligés d'étudier à l'université de Copenhague.

En ce même mois d'octobre 1908 s'est ouvert le premier séminaire d'instituteurs (Kennaraskoli). Auparavant, pour leur préparation pédagogique, les instituteurs pouvaient suivre un cours d'une année dans une école réale privée, à Havnefjord.

Une Ecole de navigation a été créée par la loi du 22 mai 1890.

La première école de jeunes filles a été ouverte à Reykjavik, en octobre 1874, par l'initiative privée. Une autre école a été fondée ensuite à Blönduos, dans l'Islande du Nord.

Deux écoles pour l'étude pratique et théorique de l'agriculture ont également été créées (Baendaskôlinn à Hvanneyri et Baendaskôlinn à Hàlum i Hjaltadal).

Enfin on trouve à Reykjavik une école de commerce (Verslemarskoli) et une école technique (IOnskolinn).

A Akureyri, dans le Nord, il y a une école réale de trois années, dont l'examen de sortie donne le droit d'entrer au gymnase de Reykjavik.

En ce qui concerne l'instruction des enfants, une ordonnance du 22 avril 1635 pourvut à leur instruction chrétienne par les pasteurs sous la surveillance du prévôt. Une ordonnance du 29 mai 1744 prescrivit qu'outre l'instruction chrétienne, il serait enseigné aux enfants à lire ; une lettre épiscopale du 29 mai 1749 ordonna que les enfants préparés pour la confirmation devaient apprendre à lire et que les leçons devaient leur être données à cet effet pendant l'hiver par une personne sachant lire. Mais ce n'est qu'en 1790 que la connaissance de la lecture devint une obligation de laquelle dépendit l'admission à la confirmation (Lettre de l'évêque Hannes Finnsen, à Skalholt, du 2 juillet 1790).

La loi du 9 janvier 1880 ordonna que l'écriture et le calcul seraient une branche d'enseignement obligatoire pour tous les enfants normaux, et que leur connaissance serait une condition nécessaire pour l'admission à la confirmation.

Pour une organisation convenable de l'école populaire par un acte législatif, il fallut attendre jusqu'au 22 novembre 1907. A cette date a été promulguée une loi aux termes de laquelle, pour les enfants âgés de moins de dix ans, l'instruction n'est que facultative au gré des parents ; de l'âge de dix ans à celui de quatorze, les enfants doivent recevoir l'enseignement officiel ; toutefois un chef de famille qui ne voudrait pas envoyer ses enfants à l'école officielle peut, avec l'autorisation de la commission scolaire, les instruire à la maison.

Dans les villes et dans les districts de campagne les plus peuplés, il y a des écoles fixes. Dans les autres districts on a recours à des écoles ambulantes, sous des formes variées. Dans les écoles fixes, la durée de la fréquentation est de six mois à sept mois et demi par an ; dans les écoles ambulantes, elle varie de huit à seize semaines par an pour chaque élève. Les écoles sont les unes gratuites, les autres payantes.

Le territoire est divisé en districts scolaires, au nombre d'environ 200, dont chacun a sa commission scolaire. L'Etat prend à sa charge un tiers ou deux tiers des dépenses d'entretien des écoles dans chaque district ; le reste de la dépense est supporté par les communes.

Tous les enfants de l'âge de dix ans à celui de quatorze, aussi bien ceux qui reçoivent l'instruction dans la famille que ceux qui sont inscrits dans les écoles officielles, sont astreints à subir un examen annuel, sous le contrôle d'un délégué nommé par le ministère. Si un enfant, arrivé à l'âge de quatorze ans, n'a pas subi d'une manière satisfaisante les examens annuels, il est tenu, de se présenter à l'examen pendant deux années encore, jusqu'à l'âge de seize ans.

La direction supérieure de toute l'instruction publique appartient au ministère de l'Islande. Les écoles supérieures sont placées immédiatement sous son autorité ; les écoles primaires sont surveillées par un inspecteur scolaire nommé par le ministère.

Une loi a été présentée en 1909 pour l'érection d'une université (Haskoli) à Reykjavik, avec quatre facultés : théologie, droit, médecine et philosophie. Les trois premières de ces facultés remplaceront la Prestaskoli, la Lagaskôli et la Laeknaskoli ; à la faculté de philosophie seront enseignées la philosophie, la philologie islandaise, l'histoire islandaise, ainsi que la littérature ancienne et moderne de l'Islande.

Les renseignements contenus dans cet article nous ont été obligeamment fournis par l'Islands Ministerium à Reykjavik.

Bibliographie. ? Bekendtgôrelse angaaende forelôbigt Reglement for den laerde af deling i den hôjere Almenskole i Reykjavik. (Islanda Ministerium, den 13. Marts 1908 ; Kjöbenhavn, 1908.) ? Sammendrag af statistiske Oplysninger om Island, udgivet af Statens Statistiske Bureau ; Kôbenhavn, 1907.