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Instituteurs, institutrice

 Notre langue employait autrefois, à l'imitation du latin, le mot d'institution dans un sens équivalent à celui que nous donnons aujourd'hui au mot éducation. Tout le monde connaît le chapitre célèbre que Montaigne a intitulé De l'institution des enfants (Essais, livre Ier, chap. XXV). Le verbe instituer signifiait élever, éduquer ; on lit dans Rabelais : « Comment Gargantua feut institué par un sophiste ès lettres latines ; — Comment Gargantua feut institué par Ponocrates en telle discipline qu'il ne perdoit heure du jour ». Sans prétendre épuiser les exemples connus, nous citerons encore, au seizième siècle, la traduction du livre latin de Vivès, De institutione christianae feminae (1538), publiée à Lyon sans date sous le litre d'Institution de la femme chrétienne, tant en son enfance que mariage et viduité ; au dix-septième siècle une phrase de Descartes : « La bonne institution sert beaucoup pour corriger les défauts de la naissance », et au dix-huitième ces passages de La Chalotais (1763) ; « Si l'humanité est susceptible d'un certain point de perfection, c'est par l'institution qu'elle peut y arriver. Nier la force de l'éducation, c'est nier contre l'expérience la force des habitudes. Que ne pourrait point une institution formée par les lois et dirigée par des exemples! »

Il semblerait que des mots instituer et institution on eût du former de bonne heure celui d'instituteur. Cependant ce dernier terme ne parait pas avoir été employé avant la seconde moitié du dix-huitième siècle. Rabelais et Montaigne ne connaissent que les mots de pédagogue, précepteur, régent, ou maître ; Charron se sert du mot d'instructeur ; les mots usités au dix-septième siècle pour désigner les maîtres sont ceux de régent, escollier, recteur, maître écrivain, et dans les provinces du Nord coustre ou cuistre. Rousseau dans l'Emile, où il s'agit d'une éducation particulière, met en scène un gouverneur, qu'il appelle de ce nom plutôt que de celui de précepteur, « parce qu'il s'agit pour lui moins d'instruire que de conduire ».

Qui a le premier employé le mot d'instituteur? Nous l'ignorons. Mme de Genlis s'en sert dans son roman pédagogique d'Adèle et Théodore, qui parut en 1782. On le rencontre aussi dans un ouvrage anonyme, publié la même année (Essai sur l'éducation des hommes et particulièrement des princes par les femmes, Amsterdam et Paris), et nous constatons qu'à ce moment le mot d'institutrice n'était pas encore usité, car l'auteur a recours à cette périphrase : la femme-instituteur. Ce qui est certain, c'est que ces deux termes n'ont été introduits définitivement dans l'usage courant et dans la langue officielle qu'après 1789. Les hommes de la Révolution avaient à coeur de relever devant l'opinion la mission des maîtres et des maîtresses charges de l'éducation de l'enfance, et ce fut pour les honorer qu'aux termes anciens de régent et de régente, ils substituèrent ceux d'instituteur et d'institutrice. Le premier document officiel relatif à l'instruction publique, le projet de décret annexé au rapport présenté par Talleyrand à la Constituante, le 10 septembre 1791, n'emploie que le mot institutrice ; le mot instituteur n'y figure pas encore : Talleyrand se sert du terme de maître d'école primaire. Mais un an plus tard, Condorcet présenta à son tour son plan à la Législative (20 et '21 avril 1792), et on y lit à l'art. 2 : « Les maîtres de ces écoles (primaires) s'appelleront instituteurs. »

Les autres langues ne possèdent pas l'équivalent exact de noire mot instituteur. L'allemand emploie le mot Lehrer (de lehren, enseigner), l'anglais le mot teacher (de to teach, enseigner) ; le terme consacré en Italie est maestro élémentare ; en Espagne, maestro de primera ensenanza ; en Portugal, professor ; en Grèce, didaskalos ; en Hollande, onderwijzer ; en Danemark, skolelaerer ; en Suède, lärare ; en Russie, outchitel (de outchit, enseigner).

Le Dictionnaire a retracé brièvement, à l'article France, l'histoire des maîtres d'école sous l'ancien régime. Notre intention n'est pas de l'écrire ici une seconde fois. Quand aux améliorations apportées à la condition matérielle et à la position sociale des éducateurs de la jeunesse par la Dévolution et par les régimes politiques qui, à des degrés divers, se sont inspirés de son esprit, elles sont indiquées sommairement dans l'article général France, et avec plus de détails dans nombre d'articles, dont nous ne ferons pas l'énumération détaillée.

Il nous reste à dire en peu de mots quelle est, aujourd'hui, en France et sous la constitution républicaine que notre pays s'est donnée, la situation des instituteurs et des institutrices de nos écoles publiques, quels sont les devoirs que leur mission leur impose et les services que le pays attend d'eux.

Cette étude peut être faite au double point de vue de leur situation professionnelle et de leur situation sociale.

Au point de vue professionnel ou pédagogique, il est évident que la notion même des fonctions de l'instituteur est depuis quelques années en voie de se transformer profondément. Théoriquement, on pourrait même dire que la transformation est accomplie. Après avoir commencé, il y a quelques siècles, par être ce qu'on a appelé avec quelque brutalité, mais non sans justesse, le « manoeuvre de l'alphabet », l'instructeur chargé d'apprendre le plus humble des arts, le maître de lecture et puis d'écriture, peu à peu à peu l'instituteur a vu ses prérogatives s'étendre, ses attributions se relever, sa responsabilité croître. Le clergé, sans avoir l'intention de l'émanciper, a contribué pourtant à préparer son élévation en l'associant à l'instruction religieuse des enfants, en le prenant pour auxiliaire dans l'étude du catéchisme, dans la préparation ou l'accomplissement des devoirs religieux, dans les cérémonies du culte. A l'époque de la toute-puissance de l'Eglise, c'était être quelqu'un au village que d'être le secrétaire de M. le curé ; c'était surtout sortir du rôle un peu mesquin de magister que d'avoir à demi charge d'âmes et de coopérer, ne fût-ce que par l'explication littérale des mots ou la récitation machinale du catéchisme, à cette forme d'instruction à laquelle l'opinion attachait la principale importance. La force des choses a successivement étendu ce domaine de l'instituteur : à mesure que le programme de l'instruction primaire est devenu plus vaste, la tâche du maître et sa dignité ont grandi d'autant. L'établissement du suffrage universel, en obligeant à donner au futur électeur le minimum des connaissances nécessaires à tout citoyen, ouvrait presque inévitablement à l'instituteur des horizons nouveaux : il n'aurait plus seulement à instruire les écoliers, il allait préparer les jeunes générations, exercer une action directe sur leur esprit, sur leur caractère, sur leur future direction morale et même politique. Si ces perspectives nouvelles avaient un instant, comme on la prétendu, surexcité l'ambition des instituteurs et fait naître chez quelques-uns d'entre eux des illusions ou des prétentions exagérées, la réaction de 1850 et le second Empire se sont chargés d'y mettre ordre, et au delà. Il suffit de relire tes règlements scolaires de 1852 et des années suivantes pour voir avec quelle dureté on ramenait les instituteurs au sentiment de la réalité, c'est-à-dire de la servitude. Il faut arriver jusqu'à Duruy pour leur entendre adresser quelques paroles viriles et pour les voir commencer à relever la tête. La République, après de longues années de tâtonnement, maîtresse enfin de ses destinées, n'a pas eu de plus pressant souci que de reprendre la tradition libérale et de rendre à l'instituteur le rôle que lui assigne la constitution de l'école moderne. C'est Jules Ferry qui, ministre de l'instruction publique, a dit le premier publiquement et officiellement ce que devait être, ce qu'est désormais, en principe, l'instituteur français : un « éducateur », l'éducateur laïque par excellence, celui qui, dans chaque commune, représente non pas tel parti dominant, non pas telle opinion ou telle croyance, mais la société elle-même en tant qu'elle s'occupe de préparer ses enfants pour l'avenir, en tant qu'elle les veut intelligents, instruits, libres, égaux et mûrs pour la vie civique. Les deux discours de Jules Ferry aux congrès pédagogiques de 1880 et 1881 ont à cet égard une importance historique, car c'est là que se trouve le commentaire autorisé des lois et des règlements nouveaux, et l'exposé sans détour ni réticence du programme que le ministre résume lui-même par cette formule : « la transformation de l'instituteur en éducateur ». Les lois du 16 juin 1881 et du 28 mars 1882, en faisant de l'instruction primaire un service public dans toute la force du terme, en la rendant gratuite, obligatoire et laïque, ont consommé cette révolution : le maître d'école d'autrefois est devenu l'instituteur au sens moderne, du moment qu'à tous ses enseignements anciens et quelque peu mécaniques s'ajoute aujourd'hui cet enseignement bien autrement délicat, cet enseignement qui ne peut être que personnel et n'a de valeur que celle que l'homme même lui donne, l'enseignement de la morale. Si l'on remarque que ce maître, à qui Duruy disait en vain : « Faites des hommes », et qui n'en pouvait faire, n'étant pas lui-même traité en homme, se voit aujourd'hui, par la loi et par les règlements universitaires, investi d'une sorte de magistrature morale, garanti dans sa liberté de conscience, chargé de communiquer aux jeunes générations non seulement tout ce qu'il sait, mais tout ce qu'il aime et tout ce qu'il honore, invité à être en quelque sorte leur premier gouverneur et le représentant attitré auprès d'eux de l'État moderne, il est facile de mesurer le chemin parcouru et de s'expliquer par la différence même des fonctions celle des situations entre l'ancien instituteur et celui d'aujourd'hui. Au point de vue social, un progrès correspondant s'est accompli ou plutôt s'accomplit sous nos yeux. Ce n'est pas seulement la quotité des ressources qui doit s'augmenter pour lui, c'est surtout leur nature, leur origine, leur caractère qui a changé.

Après avoir été tour à tour un maître pris à gage ou à bail par une réunion de familles, par la fabrique ou par la paroisse, puis un petit employé demi-salarié par la commune, demi-indemnisé par les parents, le tout de gré à gré, puis enfin un maître d'école assuré d'un traitement fixe de six cents et plus tard de neuf à douze cents francs, l'instituteur public est sur le point aujourd'hui de pouvoir s'appeler à la lettre un fonctionnaire d'Etat. De quelque façon qu'il soit nommé, il le sera non plus par les autorités locales, mais directement par une autorité centrale ; il n'est déjà plus dans la dépendance, ni du conseil municipal, ni du château, ni de l'église. Le chiffre de son traitement fixe s'est grossi de l'équivalent de toutes les menues recettes qui lui provenaient de diverses fonctions accessoires, toutes assujettissantes, quelques-unes compromettantes, que sa nouvelle position légale lui a interdites. Enfin, ses titres de capacité, les garanties que la nouvelle loi lui assure contre tout acte d'arbitraire ou tout caprice administratif, la certitude de voir son traitement et ses droits à l'avancement le suivre partout au lieu de dépendre du hasard, de l'importance de la commune qu'il habite, du nombre de ses élèves ou de leur état de fortune, sont autant de conditions d'indépendance et de sécurité qui ne peuvent manquer de lui donner auprès des populations tout le surcroit d'autorité nécessaire pour que sa situation extérieure soit à la hauteur de sa tâche professionnelle. Aussi croyons-nous en toute sincérité, et avec la conviction de ne point être aveuglé par l'amour-propre national, que, d'ici à très peu d'années, aucun autre pays ne pourra présenter un corps enseignant dont l'organisation soit plus conforme aux principes et aux besoins de la démocratie moderne.

Nos instituteurs sont-ils en état de faire honneur à ces destinées nouvelles? Sauront-ils résister à leur propre fortune, fermer l'oreille aux flatteries intéressées, aux suggestions de la vanité, à la fièvre de l'ambition, à l'ardeur même des passions généreuses qui les animent?

Après avoir été si longtemps condamnés à un excès de subordination, se garderont-ils de l'excès opposé? Trouveront-ils assez de satisfactions dans leur rôle d'éducateur pour ne point en chercher d'autres dans les petites victoires de la politique militante et quotidienne, de la politique municipale surtout? Se tiendront-ils fermes et inébranlables sur le terrain de la neutralité, également éloignés du fanatisme d'hier et du contre-fanatisme de demain, heureux, honorés de n'être ni un parti, ni une caste, ni une corporation fermée, mais d'être simplement les hommes du pays, les chargés de pouvoirs de la nation pour un seul office, celui d'instruire la jeunesse?

Nous l'espérons de toute notre âme. Et il nous semble que cet espoir peut "s'appuyer sur de sérieuses vraisemblances. Ceux qui nous présentent les instituteurs comme une tourbe indisciplinée, qui, se ruant à la liberté, ne s'arrêtera que dans la licence, comme une multitude longtemps contenue et qui, tout à coup émancipée, sera trop enivrée de ses premières conquêtes pour n'en pas réclamer de nouvelles, ceux-là oublient que l'instituteur français est en quelque sorte le type de cette classe moyenne, nourrie dans le travail et dans l'épargne, toute pleine de l'esprit de 1789, toute faite de courage, de sobriété et de bon sens. Si l'on affranchissait tout à coup, si l'on portait aux honneurs une réunion quelconque de quarante ou cinquante mille individus pris parmi les ignorants et les déclassés, les craintes qu'on témoigne se pourraient aisément comprendre. Mais il s'agit d'hommes et de femmes habitués par l'étude même et par l'expérience de la vie à se rendre compte avec sang-froid de leurs droits et de leurs devoirs, de leurs besoins et de leurs espérances ; il s'agit de pères et de mères de famille qui n'ont ni ressentiment contre la société, ni haine farouche contre les autorités même dont le joug a été dur, qui n'ont surtout ni passion, ni intolérance à substituer à celles dont ils ont gémi.

S'il y a un pays au monde, s'il y a un régime où semblable expérience peut être faite avec des chances de plein succès, nous croyons fermement que c'est la France républicaine, et s'il y a une classe d'hommes qui mérite qu'on ait cette confiance dans sa raison, et qu'on l'appelle sans hésiter à ce rôle nouveau, c'est le corps des instituteurs français. Quelques exceptions, quelques surprises, quelques défaillances individuelles, n'ébranleront pas notre opinion sur l'ensemble. Disons-le en terminant, nous ne pouvons nous empêcher de penser que ceux-là mêmes qui peut-être aujourd'hui liront ces lignes avec quelque scepticisme, les relisant dans quelques années, nous sauront gré de n'avoir pas douté de l'avenir : témoins du plein épanouissement de cet enseignement laïque aujourd'hui à peine naissant, ils seront forcés de convenir que les instituteurs ont tenu toutes nos promesses et que la République a eu raison de se fier à eux.

(Ecrit en 1882.)

Qu'avons-nous à ajouter aux lignes qui précèdent, après plus d'un quart de siècle écoulé?

L'instituteur est toujours l'homme de confiance de la République. Mais à mesure qu'il avançait dans sa tâche, un travail s'est accompli en lui, et de nouveaux horizons se sont ouverts à son activité.

Tant que les éducateurs de l'enfance étaient restés isolés, inconnus ou indifférents les uns aux autres, la fermentation d'idées qui faisait surgir en eux des aspirations plus hautes a pu demeurer inaperçue. Mais du jour où la liberté d'association a permis à tous ces petits foyers épars de se rejoindre, on a dû constater qu'une force nouvelle était née, grâce au stimulant mutuel et à la puissance communicative que donne aux individus le groupement par associations, aux associations elles-mêmes le groupement en fédération.

Ce mouvement corporatif s'est manifesté sous deux formes que nous avons décrites ailleurs : Voir les articles Amicales d'instituteurs (Associations) et Syndicats d'instituteurs.

Chez quelques-uns, les plus jeunes, sans doute, les plus ardents et les plus aventureux, la première pensée fut que, chargés d'instruire les enfants du peuple, ils devaient se rapprocher du peuple, c'est-à-dire de ses groupements professionnels organisés. D'où le projet de se constituer eux-mêmes en un syndicat prenant place, dans chaque centre, à l'Union des syndicats, à côté des autres syndicats de travailleurs.

La majorité enferma ses ambitions dans un cadre beaucoup plus restreint : elle rêva seulement de constituer une corporation ou association professionnelle de l'enseignement primaire, distincte de tous les autres groupements de fonctionnaires ou de salariés.

On a pu craindre un moment de voir les instituteurs se diviser entre ces deux tendances, au lieu d'unir leurs efforts pour le bien de tous. Les ennemis de l'école se félicitaient déjà que la discorde vînt servir leurs projets. Craintes vaines, heureusement. Le dernier congrès des instituteurs, à Nancy (1909), les a montrés unanimes, conscients, réfléchis. La querelle entre « Amicalistes » et « Syndicalistes » n'a pas abouti à une rupture : les deux camps se sont fondus ; il n'y a eu ni vaincus, ni vainqueurs ; nul n'a fait amende honorable, tous se sont rendu justice.

Les instituteurs forment aujourd'hui un grand corps en voie d'organisation, sinon organisé. Ce corps n'agira pas à la légère, mais il agira. Il aura sa politique, sa doctrine, son idéal, et il les servira avec esprit de suite. Ce n'est pas, sans doute, et ce ne sera jamais, un Etat dans l'Etat, pas plus que ne le seront les autres associations de fonctionnaires en voie de formation. Mais chacune d'elles est ou sera une petite république professionnelle, se développant et agissant dans les limites de son autonomie. Et, dans ce monde nouveau, la corporation de l'enseignement populaire restera à l'avant-garde, sans jamais perdre le contact avec le gros de la nation.

Dans l'évolution de la démocratie, les instituteurs de demain continueront à peu près le même office qu'avaient rempli ceux d'hier à l'égard de la République naissante. Ceux-là avaient frayé la voie aux réformes politiques ; ceux-ci l'ouvriront aux réformes-sociales.

Comme il faut bien qu'elles se fassent, coûte que coûte, ces réformes sociales avec toutes leurs conséquences, la nation en prendra son parti, ou plutôt elfe l'a déjà pris. Si les instituteurs y poussent un peu plus vite que d'autres, elle ne leur en saura pas mauvais gré Qu'ils pensent plus à l'avenir qu'au présent, qui donc le leur reprochera? Ne faut-il pas qu'il en soit ainsi? Songez que ces milliers d'hommes et ces milliers de femmes doivent vivre toute leur vie avec les enfants et pour les enfants : qui s'étonnerait si leurs rêves se portent avec complaisance vers les temps futurs où leurs élèves seront la nation française?

Entre eux et les familles, il n'y aura jamais de durable malentendu. Elles laisseront avec confiance instituteurs et institutrices — pères et mères de famille, eux aussi — souffler au coeur des jeunes l'espoir et la volonté de vivre une vie plus heureuse dans une société meilleure. Elles trouveront naturel et légitime, de la part des éducateurs, de penser plus aux générations qui viennent qu'à celles qui s'en vont, et de marcher les yeux fixés sur un but très lointain, que les parents ne voient pas, mais qu'atteindront les enfants.