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Il ne peut être question d'horticulture dans ce Dictionnaire qu'au point de vue de l'organisation du jardin scolaire dans les écoles rurales. Ce jardin n'est pas celui de l'instituteur, destiné à lui fournir des ressources alimentaires et à le distraire : c'est exclusivement un élément d'instruction pour renforcer les indications fournies aux élèves dans les leçons relatives à l'agriculture.

Le jardin scolaire est donc consacré à des cultures démonstratives, qui portent sur les plantes principales cultivées dans la région. Il renfermera, en même temps, un certain nombre de représentants des principales familles botaniques que le cultivateur a intérêt à connaître. Il ne sera pas inutile qu'une petite partie, principalement le long des murs et en bonne exposition, soit consacrée à la vigne et à quelques arbres fruitiers.

Les cultures démonstratives peuvent porter sur deux séries de faits : 1° comparaison de différentes variétés d'une espèce de plante ; 2° résultats de l'emploi des engrais méthodiquement appliqués. D'autres séries d'observations sont encore à signaler, comme, par exemple, l'influence de la propreté du sol sur les rendements des récoltes, ou bien celle de l'époque du semis sur ces rendements, etc. Mais les deux premières séries sont fondamentales, et surtout la seconde : car il importe d'inculquer dans l'esprit des enfants que la terre ne donne que proportionnellement à ce que le cultivateur lui aura avancé.

Les cultures démonstratives sur les engrais consistent à répartir le sol en un certain nombre de parcelles, généralement quatre. Ces quatre parcelles auront reçu une égale quantité de fumier. La première ne recevra pas d'engrais minéral et servira de témoin. La deuxième recevra de l'engrais azoté, la troisième de l'engrais phosphaté, la quatrième les deux engrais ensemble. La même variété de plante, par exemple de blé, sera cultivée sur les quatre parcelles, et les rendements obtenus seront pesés pour établir la comparaison démonstrative.

A ces cultures démonstratives en pleine terre s'ajoutent avec avantage des cultures en pots, qui sont destinées surtout aux leçons en classe. D'autre part, quelques bandes de terrain peuvent être consacrées aux plantes fourragères, afin de les faire connaître aux élèves. Quant aux arbres fruitiers, ils servent surtout pour apprendre à ceux-ci les principes généraux de la taille et de la greffe.

Avec une surface d'une centaine de mètres carrés, dont un quart consacré aux allées, on peut organiser un jardin scolaire, dans lequel il sera possible de donner aux élèves les démonstrations fondamentales.

Le jardin de l'école normale doit être plus complet ; il importe, en effet, que les expériences et les démonstrations y soient multipliées devant les élèves-maîtres. A côté des applications de culture propre ment dite, une place importante y sera ménagée à l'arboriculture et à la culture potagère. Il est très utile que le futur instituteur soit initié d'une façon sérieuse à la conduite des arbres fruitiers et à la production des légumes : il apprendra ainsi à tirer le meilleur parti du jardin que la commune devrait toujours mettre à sa disposition, et à en faire un modèle pour les cultivateurs qu'il instruira par son propre exemple.