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Honduras

 La république de Honduras, un instant réunie au Mexique lors de l'émancipation des colonies espagnoles de la mère patrie, fit ensuite partie de la confédération de l'Amérique Centrale (1824), dont elle se sépara en 1839 pour former un Etat indépendant. Son territoire a une superficie de 119820 kilomètres carrés ; sa population est d'environ 500000 habitants. Le pouvoir législatif est exercé par une Chambre des députés et un Sénat ; le pouvoir exécutif est confié à un président élu pour quatre ans. Il y a un ministère de l'instruction publique. La république est divisée en treize départements. Capitale : Tegucigalpa.

L'instruction primaire, au Honduras, est obligatoire, gratuite et laïque. Elle est régie par le Code d'instruction publique promulgué en 1880, et qui a été révisé par les décrets du 3 mars 1895 et du 8 février 1906.

Il y a, pour l'enseignement primaire, un directeur général de l'enseignement primaire, qui siège à l'université centrale de Tegucigalpa ; dans chaque département, la direction des écoles primaires appartient au préfet ; la direction locale de ces écoles incombe aux maires. Il y avait, en 1894, 449 écoles primaires élémentaires ; en 1898, 627 ; en 1902, 851 ; en 1909, il y en a plus d'un millier, savoir : environ 600 écoles de garçons, 300 écoles de filles, et une centaine d'écoles mixtes. Environ 35 000 enfants sont inscrits dans ces écoles, mais 27 000 seulement les fréquentent avec assiduité (17 000 garçons, 10 000 filles).

Dans chaque chef-lieu de département, il y a une école primaire supérieure, servant d'intermédiaire entre l'enseignement primaire et l'enseignement secondaire. En outre, une vingtaine de ces écoles sont annexées à des collèges.

On trouve à Tegucigalpa une école normale d'instituteurs et une école normale d'institutrices. Les collèges des départements ont en outre des sections normales destinées à la préparation des instituteurs.

Tegucigalpa possède une école supérieure de jeunes filles, dont le programme est celui de l'enseignement primaire supérieur.

L'enseignement secondaire est représenté, à Tegucigalpa, par l'Instituto national, établissement de l'Etat, et par deux établissements libres ; il y a en outre une douzaine de collèges libres dans les départements. Ces établissements, qui préparent aux baccalauréats ès lettres et ès sciences, sont fréquentés par environ 800 élèves, dont une quarantaine de boursiers.

L'enseignement technique et professionnel comprend l'Ecole de commerce, l'Ecole militaire, l'Ecole d'arts et métiers pour les jeunes gens, l'Ecole de broderie, couture, modes et fleurs artificielles pour les jeunes filles.

L'enseignement supérieur comprend la Faculté de droit et des sciences politiques et sociales, la Faculté des sciences, et la Faculté de médecine, chirurgie et pharmacie, qui forment l'université centrale, dans la capitale. Il y a aussi une école de droit à Comayagua.

L'Etat envoie de temps à autre des jeunes gens à l'étranger (aux Etats-Unis, au Chili) comme boursiers, pour leur permettre de s'y perfectionner dans les méthodes pédagogiques les plus modernes.

Les dépenses de l'instruction publique s'élèvent à 215 000 piastres environ, savoir : 140 000 piastres pour les écoles primaires élémentaires et supérieures, l'école supérieure des jeunes filles, les écoles normales ; 35 000 piastres pour l'enseignement secondaire ; 15 000 piastres pour les facultés, les écoles techniques et professionnelles, les boursiers à l'étranger ; 10 000 piastres pour les dépenses du ministère de l'instruction publique et la bibliothèque nationale ; 15 000 piastres pour l'école des arts et métiers. Ces dépenses sont minimes ; mais le Honduras ne dispose actuellement que de ressources très restreintes, à la suite des pertes que lui ont fait éprouver des emprunts contractés par l'intermédiaire de financiers peu scrupuleux. Lorsque les richesses de son sol et de son sous-sol seront mieux exploitées, et que le réseau de ses voies intérieures de communication sera développé, le Honduras pourra donner plus d'importance à son budget scolaire.

Les renseignements contenus dans cet article sont dus à une obligeante communication de M. Désiré Pector, consul général du Honduras à Paris.