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Girault-Duvivier (Charles-Pierre)

 Grammairien français, né à Paris le 13 juillet 1765, mort le 11 mars 1832. Girault-Duvivier avait exercé d'abord la profession d'avocat ; ruiné par la Révolution, il entra clans une maison de banque, dont il devint l'associé. Le soin de l'éducation de ses filles le conduisit à s'occuper de questions grammaticales, et, après avoir employé plusieurs années à amasser les matériaux nécessaires, il publia sa célèbre Grammaire des grammaires, ou analyse raisonnée des meilleurs traités sur la grammaire française, Paris, 1811, 2 vol. in-folio. Cet ouvrage eut beaucoup de succès, et reçut l'approbation de l'Académie, ainsi que le Traité sur les participes, publié en 1815.

Girault-Duvivier n'est pas un novateur ; il s'honore au contraire de rester fidèle à la tradition. « En composant cet ouvrage, dit-il dans sa préface, je n'ai pas eu la présomption d'établir des principes nouveaux, ni de vouloir infirmer de mon autorité ceux qui ont été posés, soit par les anciens grammairiens, soit par les nombreux philologues modernes qui ont enfanté et enfantent tous les jours de nouvelles méthodes, de nouveaux systèmes ; je me suis renfermé dans un rôle plus modeste : j'ai cherché à réunir en un seul corps d'ouvrage tout ce qui a été dit par les meilleurs grammairiens et par l'Académie, sur les questions les plus délicates de la langue française. J'ai indiqué avec une scrupuleuse exactitude les sources où j'ai puisé ; j'ai mis en parallèle les opinions des différents auteurs, mais j'ai laissé aux lecteurs le droit de se ranger à tel ou tel avis, lorsque la question restait indécise ou que la solution n'en était ni indiquée par l'analogie ni donnée par l'usage le plus généralement adopté:

« J'ai cru devoir adopter, ajoute-t-il, la marche suivie par les anciens grammairiens, soit pour les grandes divisions de la grammaire et de la syntaxe, soit pour les dénominations données aux différentes parties du discours, aux différents temps des verbes. Je n'ai point voulu créer, je n'ai point eu l'intention d'être auteur, j'ai donc dû me servir des termes les plus généralement employés et les plus usités. J'ai laissé aux idéologues et aux métaphysiciens le soin de démontrer ce qu'ils trouvent de vicieux ou de faux dans les anciens termes, et la gloire d'en proposer de nouveaux ; j'ai suivi les sentiers battus par les anciens maîtres, bien sûr de ne pas m'égarer et de n'égarer personne avec moi sur leurs traces. »

La Grammaire des grammaires n'est pas un livre qui puisse être utilisé dans l'enseignement primaire ; mais elle demeure un répertoire utile à consulter pour la solution de certaines difficultés grammaticales.