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Giraud

Charles Giraud, jurisconsulte français, est né à Pernes (Vaucluse) le 20 février 1802, et mort à Paris le 13 juillet 1881. Nommé, en 1830, professeur suppléant à la Faculté de droit d'Aix, et, en 1835, professeur titulaire de droit administratif à la même faculté, il devint, en 1842, inspecteur général du droit, et membre de l'Académie des sciences morales et politiques ; à partir de 1845, il fit partie du Conseil royal de l'Université. En janvier 1848, il avait accepté les fonctions de vice-recteur de Paris : il donna sa démission le 25 février, au lendemain de la proclamation de la République. Lorsque M. de Parieu quitta le ministère de l'instruction publique, ce fut Ch. Giraud qui lui succéda (24 janvier 1851). Il ne garda son portefeuille que trois mois à peine, et se retira le 10 avril pour être remplacé par Crouseilhes. A la retraite de celui-ci, il redevint ministre (26 octobre), mais pour quelques semaines seulement : les événements du 2 décembre l'obligèrent à se retirer de nouveau. Il accepta toutefois de faire partie de la Commission consultative, au lendemain du coup d'Etat, et fut compris dans la première composition du Conseil d'Etat. N'ayant pu se résoudre à donner son approbation à la confiscation des biens de la famille d'Orléans, il quitta le Conseil d'Etat en août 1852, pour rentrer dans l'enseignement. Il occupa d'abord une chaire de droit romain à la Faculté de Paris, qu'il échangea quelques années plus tard pour la chaire de droit des gens. Il fut nommé en outre inspecteur général de l'enseignement supérieur, ordre des lettres, puis inspecteur général du droit. En mars 1852, il avait été appelé par Fortoul à faire partie du Conseil supérieur de l'instruction publique, et il resta jusqu'à sa mort un des membres les plus actifs et les plus éminents de cette assemblée. Voici en quels termes Jules Ferry appréciait Je rôle de Ch. Giraud au Conseil supérieur depuis sa réorganisation en 1880 : « M. Giraud était un homme de 1830 : c'est dire qu'il fut un libre esprit, un libéral, un universitaire. Universitaire, il le fut en quelque sorte par essence. Sa vie s'est en réalité confondue avec l'existence et les vicissitudes de l'Université elle-même pendant cinquante ans. Quand la reconstitution du Conseil supé rieur eut assuré l'émancipation de ce grand corps et rendu l'Université aux universitaires, M. Giraud reconnut sans peine et salua avec joie l'Université d'autrefois, celle que sa jeunesse avait, de 1830 à 1850, aimée et servie. Elu par l'Académie des sciences morales et politiques, il vint siéger dans cette haute assemblée. Vous savez quelles lumières, quels trésors d'expérience il y apporta, quel esprit conciliant et ferme, aimable et solide, avec ces fortes traditions de légiste qui faisaient de lui un défenseur éloquent et convaincu des droits de l'Etat. »

Ch. Giraud a laissé de nombreux ouvrages de droit, d'histoire et de littérature.