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Frayssinous

Denis-Luc Frayssinous naquit en 1765 à la Vayssière, dans le Rouergue. Son père était avocat au Parlement de Toulouse. Il étudia la théologie chez les sulpiciens, et fut ordonné prêtre en 1789. Durant la Révolution, il se tint caché dans les montagnes de son pays natal. Quelques années plus tard, appelé à Paris par l'abbé Emery, il inaugura, en 1801, dans l'église des Carmes, des conférences apologétiques qui commencèrent sa réputation, et qu'il continua jusqu'en 1809. Dans ces conférences, il s'efforçait de démontrer l'accord de la science et de la religion ; c'est ainsi que, voulant réfuter les attaques dirigées contre lès récits de la Genèse touchant la création et le déluge, il s'autorisait des leçons de Cuvier, à qui il fit un jour ce compliment : « Quand je parle de géologie, je vous cite comme un Père de l'Eglise ». Un moment, en 1807, le gouvernement impérial prit ombrage du zèle trop exclusivement catholique du conférencier, et Fouché menaça de lui interdire la chaire ; mais une phrase heureusement placée, dans la conférence qui suivit, sur « la main puissante qui avait miraculeusement relevé les autels », calma les susceptibilités du maître. En 1809, Fontanes, qui protégeait l'abbé Frayssinous, le nomma inspecteur de l'académie de Paris. Après la chute de l'empire, lorsque l'ordonnance du 15 août 1815 eut institué une Commission de l'instruction publique à laquelle furent remis les pouvoirs précédemment exercés par le grand-maître de l'Université, Frayssinous fut nommé l'un des cinq membres de cette commission. Mais il démissionna l'année suivante, s'étant trouvé en conflit avec Royer-Collard, et se consacra de nouveau à la prédication. Ce fut à cette époque qu'il remporta ses plus brillants succès d'orateur : aussi en 1821 Louis XVIII le nomma-t-il à la charge de grand-aumônier.

La Restauration, qui avait d'abord essayé de détruire l'Université) songeait maintenant à l'absorber â son profit. L'ordonnance du 1er novembre 1820 avait transformé la Commission de l'instruction publique en Conseil royal de l'instruction publique, et, le mois suivant, la présidence de ce Conseil fut donnée à Corbière. La « congrégation » triomphait ; le rapport qui accompagnait l'ordonnance du 27 février 1821 fit savoir à la France que désormais les bases de l'éducation seraient « la religion, la monarchie, la légitimité et la charte ». Nombre de prêtres avaient été successivement introduits dans les principales fonctions de l'Université ; l'abbé Eliçagaray et l'abbé Nicolle étaient membres du Conseil royal. Bientôt la congrégation osa faire un pas de plus : elle voulut que le chef suprême de l'Université fût un prêtre. Le 1er juin 1822, une ordonnance royale rétablit la charge de grand-maître, et y nomma « le sieur abbé Frayssinous, notre premier aumônier ». La même année, l'abbé Frayssinous était fait comte, grand-officier de la Légion d'honneur, pair de France, évêque in partibus d'Hermopolis. et devenait membre de l'Académie française.

Le nouveau grand-maître adressa aux recteurs, le 17 juin, une circulaire destinée à préciser la portée de sa nomination : « Sa Majesté, disait-il, en appelant à la tête de l'éducation publique un homme revêtu d'un caractère sacré, fait assez connaître à la France entière combien elle désire que la jeunesse de son royaume soit élevée dans des sentiments religieux et monarchiques. Je ne me suis pas abusé sur l'étendue des obligations qui m'étaient imposées ; mais, fort de ma conscience, des lumières de ceux dont j'ai l'avantage d'être entouré, comme de l'appui d'un gouvernement réparateur, qui sera d'autant plus ferme qu'il est plus sage, je ne cesserai de marcher avec confiance vers le but que je dois atteindre, celui de rendre meilleures les maisons d'éducation qui sont bonnes, et de rendre bonnes celles qui ne le seraient pas.

« Une grande autorité vient de m'être confiée ; j'en dois compte à Dieu, au roi, aux pères de famille, à mon pays, et l'on pourrait m'accuser avec justice de tous les abus qu'il serait en mon pouvoir de faire cesser.

« Je sais que mon administration doit être paternelle, et que la force sans modération se précipite et se brise d'elle-même ; mais je sais aussi que la vigilance est mon premier devoir, et que la modération sans force n'est que de la pusillanimité.

« Celui qui aurait le malheur de vivre sans religion ou de ne pas être dévouée la famille régnante, devrait bien sentir qu'il lui manque quelque chose pour être un digne instituteur de la jeunesse. Il est à plaindre ; même il est coupable: mais combien ne serait-il pas plus coupable encore s'il avait la faiblesse de ne pas garder pour lui seul ses mauvaises opinions ! Je n'ai pas le droit d'interroger les consciences ; mais certes j'ai bien celui de surveiller l'enseignement et la conduite ; et où sont les parents, quels que soient d'ailleurs leurs sentiments privés, qui n'attendent de moi une telle surveillance?

« C'est surtout aux agents principaux de l'Université qu'il appartient de donner à l'éducation publique une direction salutaire ; c'est aux chefs des établissements royaux et particuliers, c'est à tous les membres du corps enseignant, de bien faire comprendre à leurs élèves que l'homme de lettres doit être avant tout un homme de bien ; que le vrai Français ne sépare jamais l'amour de son roi de l'amour de sa patrie, ni l'obéissance aux magistrats de l'attachement aux lois et aux institutions que le roi a données à son peuple.

« Les maîtres pourraient-ils oublier que l'enfance et la jeunesse doivent être à leurs yeux des objets sacrés ; que le vrai moyen de leur donner des habitudes religieuses, c'est d'en avoir eux-mêmes, et qu'ici l'autorité sans l'exemple demeure sans force? Et les élèves pourraient-ils manquer de reconnaissance, de docilité, envers des hommes qui se dévouent pour eux à la carrière très honorable, il est vrai, mais en même temps si pénible, de l'enseignement? »

Une autre circulaire, adressée aux évêques, les invitait à se joindre au grand-maître pour « étendre leur influence. tant, sur les maisons principales où les enfants des classes plus riches et plus élevées reçoivent une éducation digne du rang qu'ils doivent occuper un jour, que sur ces écoles modestes où l'enfant de l'artisan et du pauvre trouve aussi l'instruction dont il a besoin ».

Le premier acte important de l'administration de Frayssinous fut, à la date du 7 septembre 1822, la suppression de l'Ecole normale de Paris, que devaient remplacer les écoles normales partielles d'académie instituées par l'ordonnance du 27 février 1821. D'un autre côté, les évêques répondaient à son appel ; de nouveaux séminaires furent créés, plusieurs sous la direction des Pères de la foi ou des Pères de la miséricorde, qui n'étaient autres que des jésuites ; dans les établissements laïques, on plaça des administrateurs « bien pensants » ; ce fut, pour les professeurs comme pour les élèves, le temps des communions publiques et des billets de confession obligatoires.

L'instruction primaire, sous le régime censitaire qui écartait du vote les petits bourgeois, les paysans et les ouvriers, n'avait pas, aux yeux des pouvoirs publics, l'importance qu'elle a aujourd'hui. On sait qu'elle était alors dotée, en vertu de l'ordonnance du 29 février 1816, d'une subvention budgétaire de 50 000 francs. Dans la discussion de budget de 1823, M. Alexandre de Laborde ayant demandé le doublement de cette subvention, particulièrement en vue de favoriser la propagation de la méthode de l'enseignement mutuel, Corbière, ministre de l'intérieur, fit échouer cette proposition à la Chambre des députés ; il est vrai qu'il ne soutint pas non plus l'amendement d'un membre de la droite aux termes duquel les 50 000 francs auraient été exclusivement consacrés aux établissements dirigés par les Frères des écoles chrétiennes, adversaires de l'enseignement mutuel. En ce qui concerne les écoles, tous les efforts des évêques et du gouvernement eurent pour objet la substitution aussi complète que possible de l'élément congréganiste à l'élément laïque, par la multiplication des associations religieuses existantes et par la création d'associations nouvelles. Sans parler de l'appui donné à la plus ancienne de ces associations, celle des Frères des écoles chrétiennes, ou Frères de Saint-Yon, comme on les appelait alors, nous voyons, de 1821 à 1826, huit ordonnances du roi, contresignées par Corbière, autorisant, dans quatorze départements, les Frères de l'instruction chrétienne, fondés en Bretagne par l'abbé J.-M. de Lamennais, les Frères de la doctrine chrétienne de Strasbourg, de Nancy, de Valence, les Frères de Saint-Joseph dans le département de la Somme, les Frères de l'instruction chrétienne du Saint-Esprit dans les cinq départements de l'Ouest.

Ce n'est pas que Frayssinous, tout en travaillant ainsi à changer complètement les conditions de l'enseignement en France, fît personnellement partie de la fameuse « congrégation », au bénéfice de laquelle se faisaient toutes ces transformations. Relativement modéré dans sa politique monarchique, et partisan, au moins en principe, des libertés gallicanes, il avait contre lui les « ultras » du royalisme et ceux du romanisme alors naissant, au moins comme parti politique. C'est ainsi qu'il s'attira, à propos de soi-disant scandales qui se seraient passés dans des collèges, une lettre de Lamennais, alors le plus fougueux champion des doctrines ultramontaines, insérée dans le Drapeau blanc du 22 août 1823. « Je ne ferai point ici, disait le futur auteur des Paroles d'un croyant, l'histoire des hideuses institutions qui portèrent successivement le nom de prytanées et de lycées. Personne n'ignore ce que fut l'éducation publique sous la Convention, le Directoire et l'Empire. Le nouveau peuple qu'elle devait former naquit dans le sang, près de l'échafaud de Louis XVI et des autels de la déesse Raison. En détruisant le christianisme, l'anarchie s'était flattée de créer des hommes libres ; un despote vint et ne trouva que des esclaves. Le Christ seul affranchit les peuples, et tous les siècles d'incrédulité ont été des siècles de servitude, » Lamennais rappelait ensuite à Frayssinous que «tous les Français attachés au trône, à la religion, à la patrie, avaient applaudi au choix qu'on avait fait de lui pour assurer, en réformant l?éducation publique, le bonheur, la paix et l'existence même de la société ». Et il continuait : « Par quel enchaînement de circonstances a-t-on si peu fait encore pour atteindre ce but important? Quels obstacles arrêtent votre zèle ? De qui dépendent donc ces changements qu'il est si pressant d'opérer? Quelle force inconnue vous lie les mains? N'a-t-on voulu que placer le désordre sous la protection d'un nom respecté? Lorsqu'on attendait de vous de si grands biens, lorsque vous pensiez pouvoir réaliser toutes les espérances, comment se fait-il que vous ayez à gémir en secret de l'inefficacité de vos désirs et de l'état déplorable de la plupart des écoles? » Lamennais dénonçait au grand-maître la conduite de trente élèves « d'un de ces horribles repaires du vice et de l'irréligion », allant ensemble à la table sainte, gardant l'hostie consacrée, et, « par un sacrilège que les lois auraient autrefois puni », en cachetant les lettres qu'ils adressaient à leurs parents. L'archevêque de Paris, Mgr de Quélen, désavoua, par des lettres publiquement adressées à Lamennais et à Frayssinous, le zèle intempérant du journaliste ultramontain, et le gérant du Drapeau blanc fut condamné par le tribunal à quinze jours de prison et 150 francs d'amende. On a cité un mot de Frayssinous au sujet de cette affaire : « M. de Lamennais dit beaucoup de mal de l'Université : il ne connaît même pas tout. Mais comment remplacer cette institution qu'il voudrait détruire? Que faire de cent mille enfants?» Tels étaient les sentiments du grand-maître de l'Université de France.

L'année suivante, l'ordonnance du 8 avril 1824, qui décentralisait de plus en plus l'enseignement secondaire en donnant aux recteurs d'académie la nomination des professeurs agrégés, maîtres d'études et régents de leur ressort, le grand-maître gardant d'ailleurs le droit d'institution et, de révocation, créait une organisation nouvelle du personnel de l'instruction primaire. Les comités cantonaux, auxquels l'ordonnance du 29 février 1816 avait attribué la plus grande part d'influence dans la nomination des instituteurs, étaient supprimés, et les écoles étaient partagées en deux catégories. Pour les écoles dotées, soit par les communes, soit par les associations, et dans lesquelles seraient admis cinquante élèves gratuits, l'autorisation d'exercer était délivrée à l'instituteur par un comité local que présidait l'évêque diocésain ou l'un de ses délégués, dont le maire de la commune faisait nécessairement partie, et composé en outre de quatre notables, moitié laïques, moitié ecclésiastiques, les premiers à la nomination du préfet, et les seconds à la nomination de l'évêque. Ce comité était chargé de surveiller ou de faire surveiller les écoles ; il pouvait révoquer l'autorisation spéciale des instituteurs qui, pour des fautes graves, s'en seraient rendus indignes. Le recteur de l'académie pouvait aussi, « en connaissance de cause », retirer le brevet de capacité. Pour les écoles non dotées, l'autorisation spéciale d'exercer était délivrée par l'évêque diocésain à qui revenait le droit de surveiller ou de faire surveiller ces écoles, jusques et y compris la révocation du titulaire, que le recteur, de son côté, pouvait aussi provoquer, comme pour les écoles dotées. L'ordonnance ne changeait rien au régime antérieur des écoles confiées aux Frères de Saint-Yon et autres congrégations régulièrement formées. Ils pourraient être appelés par les évêques diocésains dans les communes qui feraient les frais de leur établissement. Il n'était rien changé non plus à l'organisation des écoles protestantes.

On comprend ce que pouvait être la liberté de conscience dans les écoles laïques ainsi réglementées.

Quelques mois plus tard, d'ailleurs, le président du conseil des ministres, M. de Villèle, consacra officiellement ; en ce qui concerne l'instruction publique, cette association de plus en plus intime de l'Eglise au gouvernement de l'Etat ; l'ordonnance du 26 août 1824 établit que « les affaires ecclésiastiques et l'instruction publique seraient dirigées à l'avenir par un ministre secrétaire d'Etat qui prendrait le titre de ministre secrétaire d'Etat au département des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique », les attributions du nouveau ministre comprenant « la présentation des sujets les plus dignes d'être promus aux archevêchés, évêchés et autres titres ecclésiastiques du royaume, les affaires concernant la religion catholique et l'instruction publique, les dépenses du clergé catholique, des édifices diocésains, des collèges royaux et des bourses royales » ; les facultés de théologie protestantes restaient sous la juridiction spéciale du ministère de l'intérieur. Une ordonnance du même jour nomma le comte Frayssinous, évêque d'Hermopolis, pair de France et premier aumônier du roi, « ministre secrétaire d'Etat au département des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique ».

Cette nomination fut un des derniers actes de Louis XVIII, qui mourut le 16 septembre 1824. Dans son oraison funèbre, prononcée à Saint-Denis le 25 octobre suivant, l'évêque d'Hermopolis trouva le moyen de ne pas même prononcer le nom de la charte ; il parla, en revanche, de cette « sauvage Déclaration des droits, qui n'était propre qu'à étouffer le sentiment des devoirs et qu'à faire de la France un amas de ruines » ; il s'éleva contre « la circulation de cette multitude de livres funestes qui portent dans les familles, avec les mauvaises doctrines, la corruption qu'elles justifient », et contre les résultats « de tous ces enseignements qu'on a tant de soin de faire descendre jusqu'aux dernières classes du peuple » ; il présenta Louis XVIII comme ayant fait, faute de pouvoir mieux, la part de l'esprit de son époque. « Louis, dit-il, sait que si la politique, comme la morale, a ses maximes inviolables, leur application n'a rien d'absolu. Rien ne le fera fléchir devant ces doctrines d'anarchie qui, en déplaçant le pouvoir pour le confier aux caprices de la multitude, mettent dans la société un levain éternel de révolutions ; mais en même temps, dans ce qui est commandé par l'intérêt de tous, il comprendra qu'il doit plier devant la force des choses. D'après la maxime d'un ancien, il donnera à la France les institutions qu'il la croit capable de porter et qui ne seront à ses yeux que le développement indispensable de celles qu'il était dans la pensée de Louis XVI de lui donner ; il laissera au temps ce qui n'appartient qu'au temps, le soin de révéler les avantages comme les imperfections de son ouvrage. »

En 1825, dans la discussion d'un projet de loi sur les congrégations religieuses de femmes, présenté par le ministre de l'instruction publique à la Chambre des pairs, et ayant pour objet d'investir le roi du droit de les autoriser, droit jusqu'alors réservé aux pouvoirs parlementaires, Frayssinous trouva encore devant lui l'opposition de Lamennais, qui lui reprocha dans une brochure de vouloir faire prononcer contre les religieuses « une sorte de sentence de mort ». Dans un discours où il constatait que le nombre des communautés s'élevait alors à 1800 environ, Frayssinous répondit indirectement aux objurgations pressantes de Lamennais : « Laissons faire le temps, disait-il, le plus puissant des législateurs ; tout renaît, tout se répare dans notre patrie ; tout recommence : la magistrature, la noblesse, le clergé ; pourquoi voudrait-on qu'il n'en fût pas de même des établissements religieux? A peine ils reparaissaient depuis quelques années ; contentons-nous de concourir à leurs progrès, et laissons à ceux qui doivent nous succéder le soin de compléter notre ouvrage. »

L'année suivante, à l'occasion de la discussion du budget (mai 1826), Frayssinous commit l'imprudence, que ne lui a jamais pardonnée un certain parti, 'avouer à la Chambre l'existence de la « congrégation », qui avait toujours été audacieusement niée par ceux-là mêmes qui en faisaient partie, et la présence en France des jésuites : il confessa que ces derniers dirigeaient un certain nombre de séminaires. Cette déclaration du ministre fournit à l'opposition libérale des armes nouvelles contre le gouvernement, et ne contribua pas peu à la chute du ministère Villèle.

Au commencement de 1828, lors de l'arrivée aux affaires du ministère Martignac, le département des cultes fut séparé de celui de l'instruction publique. Ce fut M. de Vatimesnil qui devint grand-maître de l'Université, tandis que Frayssinous gardait quelque temps encore, dans le nouveau cabinet, le portefeuille des cultes: mais bientôt il dut se retirer définitivement des affaires, et fut remplacé au ministère des cultes par Mgr. Feutrier, évêque de Beauvais (3 mars 1828).

« Le sort, remarque Guizot à propos de Frayssinous et de sa nomination aux fonctions de ministre, a des combinaisons qui semblent se moquer de la prévoyance humaine : ce fut sous un ministère regardé, non sans motif, comme hostile à l'Université, et au moment où elle en redoutait le plus les coups, qu'elle sortit de sa situation embarrassée et monta à son rang dans l'Etat. » (Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, tome III, ch. xv.) En définitive, ce fut à la combinaison tentée par M. de Villèle, en faveur de Frayssinous, pour asservir, par son moyen, l'Université au clergé, que l'Université a dû d'être-reconnue comme un des grands services administratifs.

Après la révolution de Juillet, Frayssinous vivait dans la retraite, lorsqu'en 1833 Charles X lui confia une partie de l'éducation du duc de bordeaux. Il ne revint en France qu'en 1838, et mourut à Saint-Geniez, le 12 décembre 1841.

On a une Vie de Mgr Frayssinous, évêque d'Hermopolis, par M. le baron Henrion, Paris, Adrien Leclère, in-8 de 868 p. en 2 tomes.

Charles Defodon