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Fleury (X. ?)

 Professeur royal de mathématiques, de génie et d'artillerie, qui vivait vers le milieu du dix-huitième siècle. Il a publié en 1761 un projet d'école gratuite des sciences à établir dans les capitales de toutes les provinces du royaume. En 1764, il fit paraître (sans nom d'auteur) un second ouvrage intitulé Essai sur les moyens de réformer l'éducation particulière et générale, destiné à l'instruction des pères et mères, à celle des directeurs de collège, et de tous les éducateurs ; Paris, 1 vol. in-18, chez Guyllin et chez Duchesne, libraires. L'Essai de Fleury est un livre des plus médiocres ; mais on y retrouve quelques-unes des vues réformatrices qu'ont exposées à la même époque et avec bien plus de talent les La Chalotais, les Diderot, etc. Le passage suivant résume les idées de l'auteur : « Pour former des hommes qui aient de la religion, des moeurs et du savoir, je crois qu'on ne peut absolument se dispenser d'adopter les quatre moyens suivants, dont quelques-uns m'ont réussi plus d'une fois avec le plus grand succès ; ils sont :

« 1° L'éducation dirigée par le gouvernement ;

« 2° Ne jamais abandonner la jeunesse à elle-même ;

« 3° Changer la méthode d'enseigner la langue latine ;

« 4° Apprendre aux enfants plus de mathématiques, d'histoire, de physique expérimentale, de dessin, etc. »

Ce qu'il y a peut-être de plus intéressant dans le livre de Fleury, c'est une note qui nous apprend qu'en 1764 le mot éducateur était encore un néologisme pour l'emploi duquel un écrivain croyait devoir s'excuser auprès du lecteur : « Le mot éducateur, dit notre auteur dans cette note, n'est point encore reçu à l'Académie française ; mais un académicien célèbre que j'ai consulté n'a pu me donner un mot qui rendît aussi parfaitement mon idée ».