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Ecolatre

 Nom donné, avant la Dévolution, à un auxiliaire de l'évêque chargé de la direction et de la surveillance des écoles, et dont l'autorité s'étendait généralement à tout le diocèse. Claude Joly donne, dans son curieux ouvrage intitulé Traité historique des écoles épiscopales et ecclésiastiques, 1678, des détails sur l'institution des escholastres et leurs attributions. Dans les commencements de l'Eglise catholique, le grand-chantre, souvent appelé primicerius, était chargé de la direction des écoles épiscopales et abbatiales :

« Mais nous avons vu, ajoute-t-il, que cette intendance et conduite si importante a été discontinuée par la négligence de ceux qui y étaient préposés. C'est pourquoi il a fallu enfin que les pasteurs de l'Eglise se soient réveillés, et qu'ils aient préposé des officiers nouveaux au lieu de ces grands-chantres, qui avaient négligé en beaucoup d'églises cette intendance ; lesquels on a appelés de divers noms dont celui de scolastique, ou ecolâtre, est le plus commun, comme le plus convenable à l'office qu'on leur avait donné d'avoir soin des écoles.

« Ces scholastiques ont été appelés diversement dans les églises, savoir écolâtres ou maîtres-école, comme à Orléans, Amiens, Arras, Soissons et autres lieux, et capischols en Gascogne. Ils ont été aussi nommés chanceliers en quelques églises, principalement aux villes où il y a université.

Cette charge d'écôlàtre était autrefois comme un degré pour parvenir plus haut, et souvent aux évêchés. Ainsi Alcuin, précepteur de Charlemagne, fut ecolâtre, et après abbé de Saint-Martin de Tours ; Gerbert, précepteur d'Othon III, fils d'Othon II, empereur, et encore de Robert, fils de Hugues Capet, roi de France, fut ecolâtre, depuis archevêque de Reims, et de Ravenne, et enfin pape sous le nom de Sylvestre II, lequel Gerbert fait voir en ses épîtres qu'il tenait cette qualité d'écolâtre à honneur, se la donnant plusieurs fois en ses épîtres. Saint Bruno, fondateur de l'ordre des chartreux, avait été ecolâtre de Reims. Marbod, évêque de Rennes, avait été ecolâtre d'Angers. Honoré fut ecolâtre et après évêque d'Autun : Adelme, et Vato ou Wazo, de Liège ; Anseaume, de Laon ; Fulbert, de Chartres ; Gilbert, de Poitiers ; et autres en grand nombre.

«. Mais il y a encore d'autres personnes dans l'Eglise, qui ont été instituées pour enseigner, lesquelles il ne faut pas confondre avec les précédents comme aucuns font. Il faut faire distinction entre les chantres et les écolâtres des églises cathédrales, qui sont d'ancienne institution pour avoir intendance et gouvernement sur les écoles des diocèses, et entre les théologaux, et les autres ecclésiastiques qui ont des prébendes préceptoriales, établis seulement pour enseigner par eux-mêmes de vive voix, sans juridiction ni conduite générale sur les écoles publiques. » ? Voir Chantre, Prébende préceptoriale.