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Echange international des enfants et des jeunes gens

Il s'est constitué en 1903 une Société d'échange international des enfants et des jeunes gens, pour l'étude des langues étrangères. Cette Société, qui a pour but de faciliter les séjours à l'étranger par le moyen de l'échange entre familles de nationalité différente, est présidée (1909) par M. Pierre Baudin, sénateur, ancien ministre. Elle est dirigée par un Comité de patronage composé de MM. Gabriel Bonvalot, d'Estournelles de Constant, V. Lourlies et Jules Siegfried, anciens ministres et membres du Parlement ; MM. Bouquet, Collin Delavaud, II. Gabelle, Jules Gautier, directeurs de ministères ; MM. Michel Bréal et L. Liard, membres de l'Institut ; MM. Firmery, E. Hovelaque, A. Guillaume, Edouard Petit, Maurice Potel, Seignette, inspecteurs généraux de l'enseignement ; les professeurs G. Bonet-Maury et Charles Richet, etc.

La Société est subventionnée par l'Etat, la Ville de Paris, les Conseils généraux, les Chambres de commerce, etc.

Voici ce que M. Pierre Baudin disait dès 1905 au sujet de cette oeuvre :

« L'Echange international des enfants et des jeunes gens : sous ce titre, il faut voir l'une des idées les plus pratiques et les plus fécondes que la recherche individuelle ait apportée depuis longtemps à l'oeuvre de l'éducation nationale.

« De tous les moyens préconisés pour apprendre les langues, l'Echange international est de toute évidence le plus efficace.

« Nous avons gardé ce vieux préjugé que vivre hors de notre milieu, c'est courir 1 aventure, et que le péril augmente pour l'être faible à s'évader de la tutelle paternelle. Il y aurait sans doute quelque imprudence à le lancer sans regarder où il peut tomber. Tel est l'avantage de l'échange interfamilial, qui est aussi un échange d'autorité. Mais il n'est pas un simple déplacement, c'est mieux qu'un changement d'air. La famille anglaise ou allemande a une tenue excellente. La famille nombreuse, qui est le cas le plus fréquent chez nos voisins, mêle les caractères et les assouplit plus sûrement que l'application des meilleurs principes d'éducation. »

On lit, d'autre part, dans la Revue Universitaire, sous la signature d'André Balz :

« Nous croyons qu'il faut voir dans l'institution nouvelle une des idées les plus pratiques et les plus fécondes qui aient été appliquées à l'oeuvre de l'éducation nationale. Sans parler des avantages de toute sorte qui naissent de ce contact régulier avec l'étranger, nous estimons que l'échange, en se généralisant, contribuera à rénover et à vivifier chez nous l'enseignement des langues vivantes, et j'ajoute que cette oeuvre d'éducation mutuelle par delà les frontières pourrait avoir une portée sociale plus haute encore en modifiant heureusement dans l'avenir les relations de la France avec les pays voisins. »

Tel qu'il est organisé, l'Echange international répond à un besoin de notre époque, complète l'enseignement donné au lycée, au collège ou dans les écoles commerciales, offre toutes les garanties matérielles et morales, assure enfin un séjour utile et agréable à nos jeunes gens et aussi à nos jeunes filles dans une famille étrangère, car l'essence même de l'échange international est la réciprocité des soins et de la surveillance.

Le nombre des échanges réalisés a augmenté chaque année rapidement : de 25 en 1903, il s'est élevée à 173 en 1908, formant un total d'environ 600 échanges en six années, ayant donné satisfaction à près de 1200 familles françaises et à un nombre égal de familles anglaises, allemandes, autrichiennes, italiennes et espagnoles.

En résumé, suivant l'expression de M. Michel Bréal, l'échange international est le moyen le plus économique, le plus sûr, le plus rapide pour acquérir la connaissance pratique d'une langue étrangère.

Le siège social est 36, boulevard de Magenta, Paris. Des notices et des formules de questionnaires sont envoyées gratuitement sur demande.