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Dactylologie

 Ce terme, composé de deux mots grecs qui signifient langage des doigts, s'emploie généralement pour désigner un ensemble de signes manuels correspondant aux lettres de l'alphabet et employés par les sourds-muets pour traduire à la vue de leur interlocuteur, sans avoir besoin de recourir à l'écriture, les mots tels qu'ils se trouvent écrits d'après les règles de l'orthographe. On en attribue la première idée à deux Espagnols, Pedro Ponce, moine bénédictin qui vivait dans Ta seconde moitié du seizième siècle, et Juan Pablo Bonet, auteur de l'ouvrage intitulé : Réduction de las lettras y artes para ensenar a hablar à les mudos (1620). Après eux, divers alphabets s'écartant plus ou moins du premier ont été inventés par divers instituteurs de sourds-muets. L'Anglais Dalgarno en imagina un qui se différenciait du précédent en ce qu'il s'exécutait des deux mains. L'Espagnol Rodrigues Pereira en combina un autre qui contenait un plus grand nombre de signes et était destiné à représenter plutôt les sons de la langue que les lettres de l'écriture. On a imaginé encore d'autres alphabets plus ou moins compliqués pour arriver, sans grand succès, à représenter toutes les formes orthographiques des sons simples, ou toutes les unités syllabiques, par des positions différentes données à la main, formant des signes élémentaires.

En France, l'abbé de l'Epée et l'abbé Sicard, tout en employant l'alphabet dactylologique de Bonet, en ont réduit l'application, et ont surtout développé le langage mimique, en créant un système complet de signes idéographiques et grammaticaux.

Il ne faut pas confondre la dactylologie avec le langage des signes, langage mimique qui cherche à exprimer des idées par des gestes, sans donner aux signes aucune valeur phonétique. Pour employer la dactylologie, il est indispensable que le sourd-muet possède un commencement d'instruction : en effet, la dactylologie n'est appliquée et ne peut être applicable qu'à la représentation des lettres d'un mot, ou de certaines formes grammaticales. Elle serait sans signification pour un sourd-muet illettré, lequel, néanmoins, comprend toujours la pensée exprimée par le langage des signes. — Voir Sourds-muets.