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Cuba

L'île de Cuba, découverte par Colomb en 1492, a une superficie de 118 832 kilomètres carrés et une population de près de 2 millions d'habitants (1908). Possession espagnole, Cuba formait une capitainerie générale divisée en trois départements ; chef-lieu : la Havane. Au cours du dix-neuvième siècle, les habitants réclamèrent des réformes que l'Espagne leur refusa ; un parti se forma pour la conquête de l'indépendance, et, en 1868, la république fut proclamée ; après dix années de luttes, toutefois, l'Espagne réussit à rétablir sa domination. En 1895, une nouvelle révolution éclata, et, a la suite d'une guerre entre l'Espagne et les Etats-Unis, l'indépendance de l'île fut reconnue (1898) : Cuba, constituée définitivement en république, se donna un gouvernement de son choix. En 1906, des trouble amenèrent une intervention des Etats-Unis, qui firent administrer Cuba par un gouverneur provisoire ; mais, à la fin de 1908, l'île, pacifiée, a recouvré son autonomie.

Dès le seizième siècle, l'administration locale autorisa la création d'établissements d'enseignement primaire, secondaire et supérieur ; ce dernier se donnait dans les séminaires et les couvents. En 1737, des religieux de l'ordre des Prédicateurs établirent l'université de la Havane ; mais cette université ne pouvant se développer, à cause de l'organisation défectueuse de l'enseignement secondaire et primaire, le gouverneur D. Luis de las Casas édicta un règlement d'instruction publique que la Société royale économique (Real Sociedaa Econômica) se chargea de faire exécuter. Les résultats furent satisfaisants, puisque, dès 1817, on comptait dans l'île 120 écoles primaires ; la Société organisa également l'enseignement secondaire, et créa un jardin botanique, une école nautique, un laboratoire de chimie, un institut agronomique, une académie de dessin, des musées, des bibliothèques, un observatoire, etc. Un règlement de 1842 sécularisa l'enseignement, en le déclarant officiel et le plaçant sous le contrôle du gouvernement civil. La loi organique espagnole de 1857, dont l'article 7 rendit l'instruction primaire obligatoire, fut étendue à Cuba en 1863. Les écoles primaires furent mises à la charge des provinces et des municipalités, aidées par des subventions du gouvernement ; l'enseignement secondaire était représenté par des institutos. Mais, par suite des troubles qui éclatèrent en 1868, le développement de l'instruction publique fut entravé. Au rétablissement de la paix, la marche en avant fut reprise, et en 1880 l'organisation était complète. L'instruction primaire fut déclarée générale et obligatoire pour tous, sans distinction de races ; il y eut des institutos dans les villes de la Havane, Matanzas, Puerto Principe, Santa Clara, Pinar del Rio et Santiago ; l'université, après plusieurs remaniements, fut divisée en trois facultés : faculté des lettres et sciences, comprenant l'école des lettres et philosophie, l'école de pédagogie, l'école des sciences, l'école d'ingénieurs, électriciens et architectes, l'école d'agronomie ; faculté de médecine, comprenant l'école de médecine, l'école de pharmacie, l'école de chirurgie dentaire ; faculté de droit, comprenant l'école de droit civil, l'école de droit public et l'école de notariat.

Depuis 1898, date de l'indépendance de l'île, il n'a pas été fait de changement notable dans l'organisation de l'instruction publique.

Dans l'enseignement primaire, aux matières habituelles du programme quelques branches nouvelles ont été ajoutées à partir de 1905 : les travaux manuels (garçons), les travaux à l'aiguille (filles), les exercices physiques, la musique. En 1907, le nombre des élèves inscrits dans les écoles primaires publiques était de 128 866, dont 86 560 étaient des blancs, et 42 306 des enfants de couleur ; sur ce nombre de 128 866, il y avait 69 563 garçons et 59 303 filles ; le chiffre de la fréquentation moyenne était de 97 987 élèves, soit 76, 07 % du nombre des inscrits. Le personnel enseignant des écoles primaires publiques était ainsi composé :

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Dans les écoles primaires privées, le nombre des élèves inscrits était de 13 046, dont 10 590 étaient des blancs, et 2456 des enfants de couleur ; sur ce nombre, il y avait 6486 garçons et 6560 filles ; le chiffre de la fréquentation moyenne était de 11097 élèves, soit 85, 06 du nombre des inscrits.

La surveillance des écoles est confiée à un corps d'inspecteurs.

On s'occupe sérieusement — dit un rapport officiel rédigé pendant l'occupation américaine — de la préparation professionnelle des maîtres, et un plan détaillé pour les high schools a été adopté par le comité des surintendants.

Il existe un institut secondaire au chef-lieu de chacune des six provinces ; ces établissements préparent leurs élèves au grade de bachelier. Les traitements des professeurs ont été augmentés par une loi du 11 juillet 1906. L'Etat a contribué aux dépenses des six instituts, dans l'année scolaire 1906-1007, pour une somme de 268 860 dollars.

L'université nationale a vu aussi les traitements de ses professeurs augmentés par la loi du 11 juillet 1906 ; de nouveaux bâtiments ont été construits. Les dépenses de l'Etat pour l'enseignement supérieur ont été les suivantes en 1906-1907 : université, 357 358 dollars ; Ecole des arts et métiers, 41 000 dollars ; Ecole des beaux-arts, 17 060 dollars ; Bibliothèque nationale, 11 660 dollars.