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Crouzet

dont il devint principal en 1791 ; cet établissement reçut à cette époque le nom de collège du Panthéon français. Crouzet ut chargé par le département de Paris, dans l'été de 1793, avec son collègue Mahérault, de rédiger un plan d'études pour les collèges qu?il s?agissait de réorganiser ; ce projet fut publié sous ce titre : Plan d'études provisoires, par les citoyens Crouzet, principal du collège du Panthéon français, et Mahérault, professeur au même collège. Imprimé par ordre du département de Paris, l'an sec Pédagogue et écrivain français, né à Saint-Waast en Picardie, en 1723. Il débuta comme professeur au collège Montaigu (1780), ond de ta République. Ce plan comprend dix cours distincts, destinés les uns aux enfants, les autres aux adolescents. Les cours destinés à l'enfance sont les suivants : Langue française, géographie, histoire ancienne, mathématiques et physique ; à l'adolescence sont réservés les six autres cours : Histoire moderne ; littérature ; langue latine ou grecque ; éloquence ou art de persuader ; morale sociale et politique ; économie rurale, commerciale et industrielle.

Le plan d'études de Crouzet et Mahérault dut être trouvé insuffisant, car il n'y fut pas donné suite ; les programmes annexés à la pétition présentée le 15 septembre 1793 à la Convention par les autorités du département de Paris, pour l'organisation des degrés supérieurs d'études, sont rédigés sur une base toute différente et conçus dans un esprit plus large et plus scientifique (Voir Convention, p. 391).

En l'an III (1795), Crouzet fut appelé à une mission difficile. Le conventionnel Léonard Bourdon venait d'être décrété d'arrestation à la suite des événements du 12 germinal ; l'Institut des Jeunes Français, fondé par lui, se trouvait en conséquence privé de son directeur. Crouzet fut chargé par le gouvernement de prendre la direction de cet établissement, et de le réorganiser en le transportant à Liancourt, où il fut incorporé, ainsi que l'institut de Popincourt (Voir Paulet), à l'école des Enfants de l'armée. Crouzet resta pendant plusieurs années à la tête de l'école nationale de Liancourt. En butte à des accusations mal fondées, il publia pour sa défense des Observations justificatives sur l'école nationale de Liancourt depuis son origine jusqu'à ce jour, Ier vendémiaire an VII (1798). Nous détachons de cet écrit quelques passages : « Arrivé à Liancourt avec 750 enfants, dont plusieurs attaqués de la teigne, du scorbut et de la gale, je ne trouve que des lits pleins de punaises ; les enfants couchent sur la paille. » Toutefois il ne perd pas courage ; le linge, les souliers manquent ; il fait face à toutes les difficultés. Un médecin prédit qu'il mourra plus du quart des enfants : « Il n'en est mort que quinze sur 650 qui ont passé dans l'établissement ». On reprochait à Crouzet d'avoir envoyé des élèves garder les troupeaux ; mais, dit-il, « j'avais aussi gardé les boeufs jusqu'à l'âge de douze ans, et cet emploi de mes premières années n'a pas altéré la dignité de mes sentiments ». Il reconnaît que, dans les classes inférieures, qui se sont trouvées encombrées d'élèves, l'enseignement a laissé à désirer. Toutefois, il cite les rapports favorables faits par le ministre Bénézech, par le préfet de l'Oise. « Je serai toujours heureux, dit-il en terminant, de pouvoir me dire : J'ai cimenté de mes sueurs un monument utile. Mon nom restera caché sous la première pierre ; je n'avais pas l'orgueilleuse prétention de l'afficher sur le frontispice. J'ai toujours éprouvé le besoin d'être utile, rarement celui d'être connu. »

En 1799, Crouzet devint directeur de l'école de Compiègne, et, en 1801, directeur du prytanée de Saint-Cyr. En 1809, il fut nommé proviseur du lycée Charlemagne, et ce fut dans ces fonctions qu'il termina sa laborieuse carrière, en 1811.