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Comparet (Jean-Antoine)

Cet écrivain, né à Genève en 1722, a publié une Lettre à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève, sur son livre intitulé EMILE (1762), et un traité pédagogique intitulé Education morale, ou Réponse à cette question proposée en 1765 par la Société des arts et sciences de Harlem : « Comment doit-on gouverner l'esprit et le coeur d'un enfant, pour le faire parvenir un jour à l'état d'homme heureux et utile? » (Genève, 1770, 1 vol. in-8 de 432 pages).

L'Education morale de Comparet est dirigée contre la méthode suivie alors dans les collèges, et, en particulier, contre l'enseignement des langues mortes à tous indistinctement. Il appelle de ses voeux le moment où ce bagage inutile aux commerçants et aux industriels sera remplacé par des études d'un caractère plus pratique. Ces idées étaient conformes aux tendances de l'époque, et firent leur chemin. Cinq années ne s'étaient pas écoulées depuis la publication du livre de Comparet, lorsque de Saussure lança son projet de réforme pour le collège de Genève (17 mars 1774), où il posait les bases d'une bifurcation dans les études, et donnait une place assez considérable aux Realia.

Partisan déclaré de la méthode de Montaigne, Comparet a insisté sur les moyens de favoriser le développement des facultés organiques suivant les indications de la nature. II a montré plus de bon sens que de profondeur dans l'analyse qu'il présente des divers types de caractères, et dans l'exposé des règles qu'il croit applicables à chacun d'eux. Son ouvrage laisse beaucoup à désirer au point de vue de la composition et du style : le ton emphatique de l'écrivain et ses prétentions à l'élégance ne l'empêchent pas d'être fort incorrect. Il offre un spécimen curieux du style gene vois au dix-huitième siècle.

André Oltramare