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Chrétiennes (Écoles)

En 1678, un religieux de l'ordre des Minimes, le P. Barré, réunit, à Paris, des personnes de l'un et de l'autre sexe destinées à instruire les unes les garçons, les autres les filles. Telle est l'origine des écoles dites « chrétiennes » ; aux termes des statuts volontairement acceptés par les membres de l'association, ils vivent en communauté sans faire de voeux, sous la direction d'un supérieur auquel ils ont promis obéissance. Le but des maîtres et des maîtresses est de travailler à leur sanctification, de combattre l'erreur ; leur emploi principal est de « tenir des écoles pour les enfants pauvres et indigents et de leur enseigner le catéchisme et la religion ». Les frères ne peuvent recevoir, en leurs écoles, de filles de quelque âge qu'elles soient, ni les soeurs de garçons si jeunes qu'ils puissent être ; il est interdit aux frères comme aux soeurs d'aller dans les maisons pour enseigner à lire, à écrire, à travailler, sous quelque prétexte que ce soit ; ils changeront de résidence et « ils iront faire école aux lieux et aux personnes que les supérieurs jugeront à propos ; à l'imitation du Christ, qui enseignait dans les bourgs et les villages, partout où l'appelait la gloire de son Père ». L'instruction sera gratuite, on ne recevra rien des parents riches ou pauvres, à plus forte raison on ne demandera rien ni directement ni indirectement. Les dimanches et fêtes, les frères feront des conférences chrétiennes pour les hommes et les garçons âgés qui voudront y venir ; les soeurs en feront aussi pour les filles et les femmes. Quoiqu'on ne fasse ni voeu d'obéissance ni voeu de pauvreté, on ne peut rien posséder à l'insu des supérieurs, ni disposer de rien sans leur permission.

En 1686, à la mort du fondateur, il y avait un grand nombre de ces écoles charitables et chrétiennes, à Paris, au faubourg Saint-Germain, et dans les provinces du Centre et de l'Est surtout. On remarquait particulièrement le zèle et l'intelligence des religieuses : aussi lorsque Louis XIV fonda l'établissement de Saint-Cyr (1686), Mme de Maintenon choisit-elle quelques-unes des soeurs du P. Barré pour y diriger l'éducation des jeunes demoiselles.

Louis Maggiolo