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Charton

Edouard-Thomas Charton, né à Sens le 11 mai 1807, fit son droit à Paris, et, reçu avocat, se mêla aussitôt au mouvement en faveur de l'éducation populaire. Il fut chargé, en 1829, de la rédaction du Bulletin de la Société pour l'instruction élémentaire, et du Journal de la morale chrétienne ; en même temps, il s'affiliait à l'école saint-simonienne. En 1831, il se sépara des saint-simoniens, avec Hippolyte Carnot, Jean Reynaud, et quelques autres, pour affirmer ses croyances spiritualistes. En 1833, il fonda, à l'imitation du Penny Magazine anglais, le Magasin pittoresque, revue populaire de vulgarisation scientifique et d'enseignement moral, qui eut un très grand succès, et dont la direction, qu'il conserva jusqu'à sa mort, devint sa principale préoccupation.

En février 1848, Hippolyte Carnot, son ami, devenu ministre de l'instruction publique, le nomma secrétaire général du ministère. Dans ce poste, dit Carnot, « sa bienveillance faisait de nombreux amis à la République ; il avait l'art de renvoyer tout le monde satisfait, ceux-là même dont les demandes ne pouvaient être accueillies ». Il conserva ces fonctions jusqu'au moment où il fut élu (en avril) représentant du peuple par le département de l'Yonne. En avril 1849, il fut nommé conseiller d'Etat. Au 2 décembre 1851, il signa, avec dix-sept de ses collègues, une protestation contre le coup de force du président Louis Bonaparte.

Ecarté de la vie publique, il revint à ses travaux littéraires. Il publia (1854-1857) les Voyageurs anciens et modernes, en 4 vol. ; collabora à la publication (1858) d'une Histoire de France illustrée, écrite par M. IL Bordier: fonda, en 1860, le journal géographique le Tour du Monde, édité par la maison Hachette ; et dirigea, dans la même maison, la collection de la Bibliothèque des Merveilles. Lors de la proclamation de la République au 4 septembre 1870, il fut nommé préfet de Seine-et-Oise, mais n'exerça ses fonctions que peu de jours, à cause de l'occupation de Versailles par l'armée allemande. En février 1871, il fut envoyé par le département de l'Yonne à l'Assemblée nationale, où il fit partie de la minorité républicaine ; le même département l'élut sénateur en janvier 1876, et de nouveau en janvier 1882. Il est mort à Versailles le 26 février 1890.