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Charles X

Charles X succéda à son frère Louis XVIII le 16 septembre 1824. Le cabinet Villèle était aux affaires, avec Mgr Frayssinous comme ministre des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique. Rien ne parut d'abord changé à la marche des choses ; le parti de l'Eglise et du droit divin devenait de jour en jour plus audacieux ; il fit voter la fameuse loi du sacrilège (avril 1825) ; l'existence des jésuites, rentrés en France depuis 1800, fut avouée à la tribune de la Chambre (mai 1826) par Frayssinous. Mais l'opposition libérale voyait ses forces s'accroître ; elle fit rejeter (1826) la loi rétablissant le droit d'aînesse, puis obligea le ministère à retirer (avril 1827) un projet de loi, dit ironiquement a loi de justice et d'amour », contre la liberté de la presse. Les élections générales (novembre 1827) donnèrent la majorité aux libéraux, et le cabinet Villèle fut contraint de se retirer. Il fut remplacé par le cabinet Martignac (4 janvier 1828), qui essaya d'une politique «de bascule», accordant quelques satisfactions aux libéraux sans abandonner complètement ce qu'on avait appelé « le système ». L'ordonnance du 4 janvier 1828 décida qu'à l?avenir l'instruction publique ne relèverait plus du ministère des affaires ecclésiastiques, qui restait confié à Mgr Frayssinous ; une seconde ordonnance (10 février 1828) établit que l'instruction publique serait dirigée par un ministre secrétaire d'Etat, qui exercerait les fonctions de grand-maître de l'Université de France : le ministre de l'instruction publique fut M. de Vatimesnil. Les actes les plus importants de l'administration de M. de Vatimesnil sont l'ordonnance du 21 avril 1828, qui remit en vigueur, avec quelques modifications, celle du 19 février 1816, et les deux ordonnances du 16 juin 1828, concernant les écoles secondaires ecclésiastiques.

Le cabinet Polignac (8 août 1829) réunit de nouveau l'instruction publique aux affaires ecclésiastiques ; les deux derniers grands-maitres de l'Université, sous la Restauration, M. de Montbel et M. de Guernon-Ranville, portèrent, comme Mgr Frayssinous, le titre de ministres des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique. M. de Guernon-Ranville fit rendre (14 février 1830), pour l'amélioration des écoles primaires, une ordonnance qu'il n'eut pas le temps de mettre à exécution.

On sait comment, à la suite d'élections hostiles au ministère Polignac (juin et juillet 1830), Charles X signa les ordonnances du 25 juillet, prononçant la dissolution de la Chambre qui venait d'être élue, abolissant la loi électorale, et suspendant la liberté de la presse. A cette violation dé la Charte, Paris répondit par une révolution, et Charles X reprit le chemin de l'exil.