c

Cet écrivain, né à Paris en 1741, mort à Auch en 1808, qui est connu surtout par sa grammaire espagnole-française, et par ses ouvrages d'histoire et de chronologie, nous intéresse particulièrement par deux brochures, qu'on omet souvent dans la liste de ses ouvrages. L une est son Essai didactique sur la forme que doivent avoir les livres élémentaires faits pour les écoles nationales, Paris, 1795 (cet ouvrage avait été présenté en manuscrit au Comité d'instruction publique le 25 thermidor an II) ; l'autre a pour titre: Vues sur l'amélioration des écoles primaires et centrales, présentées au conseil des Cinq-Cents, par le citoyen Chantreau, professeur d'histoire près l'école centrale du département du Gers (in-4°, 16 p.). Après avoir transcrit la loi du 3 brumaire an IV, l'auteur constate qu'il n'y a presque pas d'écoles primaires établies dans les campagnes, et que celles des villes « sont pour la plupart dans l'abjection», les écoles clandestines leur faisant une concurrence heureuse. Parmi les remèdes qu'il propose, on remarquera la proposition suivante:

« Pour subvenir aux frais de l'instruction publique, il sera levé sur toute la surface de la République un impôt sous la dénomination de denier paternel, de 5 centimes par franc, payé pour toute espèce de contribution foncière, mobilière, somptuaire, patentes et droits d'enregistrement. Il en sera formé une caisse à part dans chaque département, pour sur ladite caisse être payés les frais d'instruction du département, et le surplus versé dans la caisse générale pour venir au secours des départements dont les dépenses ne seraient pas couvertes par le denier paternel. »

En l'an II, Chantreau, déjà fixé à Auch, avait publié un journal «anti-fanatique» intitulé les Documents de ta Raison, qui a été analysé par M. A. Aulard dans son livre Le culte de la Raison et le culte de l'Etre-suprême.