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Chabrol de Volvic (Gilbert-Joseph-Gaspard)

 Un des cinq fils du constituant Chabrol, né à Riom en 1773, mort à Paris le 4 mai 1843. Il avait fait partie de l'expédition d'Egypte comme membre de la commission des arts et sciences, et en avait rapporté des travaux savants qu'il publia. Sous-préfet à Pontivy, puis préfet à Montenotte, il fut distingué par Napoléon a cause de son habileté d'administrateur et de son esprit de modération. Il fut nommé préfet de la Seine en 1812 et déploya dans ces fonctions les mêmes qualités. Au retour des Bourbons, après quelque hésitation, il consentit à reprendre son poste, non sans avoir, dans son adresse de félicitations au roi, fait entendre le mot de « conciliation ». Il se tint à l'écart pendant les Cent Jours, et reprit ses fonctions à la rentrée du roi. Cette fois encore, ses premières paroles furent un appel à l'amnistie : « Le ciel, dit-il au roi, s'est chargé de la vengeance, il ne vous rend à nous que pour pardonner ». Ces conseils valurent à Chabrol l'inimitié des ultra-royalistes, qui demandèrent sa destitution ; ils n'obtinrent que cette réponse du spi rituel monarque : « Messieurs, M. de Chabrol a épousé la ville de Paris, et j'ai aboli le divorce ». En effet, le comte de Chabrol (il était comte depuis 1814) resta préfet de la Seine jusqu'en 1830, et sa longue administration a laissé des traces ineffaçables.

Nous n'avons pas à énumérer ses grands travaux pour l'assainissement et l'embellissement de la capitale, non plus que les encouragements qu'il sut donner aux beaux-arts tout en laissant le modèle d'une administration financière très économe. Mais l'instruction publique lui doit une mention toute particulière de gratitude. En même temps qu'il prenait une part active à la réorganisation des lycées, à la restauration de la Sorbonne, il se préoccupait de reconstituer ou plutôt de constituer l'enseignement primaire. Il établit une « école mutuelle » dans chaque arrondissement, ainsi que plusieurs « écoles simultanées » tenues par les frères des écoles chrétiennes et par les frères Saint-Antoine: nomma un délégué chargé de l'organisation et de l'inspection des écoles primaires de la Seine, et une dame déléguée pour les écoles de filles ; créa dans différents quartiers de Paris des classes d'adultes et des cours de dessin pour les ouvriers ; favorisa de tout son pouvoir les diverses sociétés d'enseignement populaire ; fonda une école normale destinée à former des maîtres pour l'enseignement mutuel ; introduisit l'enseignement du chant ans les écoles primaires et encouragea les premières réunions de l'Orphéon ; organisa un gymnase normal pour l'enseignement de la gymnastique, commença 'établissement des premières salles d'asile, etc.