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Cameristat

 Dans certains pays où la population vit disséminée sur de vastes territoires, dans des hameaux ou des fermes isolées situés à de grandes distances du chef-lieu communal, beaucoup d'enfants se trouveraient, surtout dans la mauvaise saison, dans l'impossibilité de fréquenter les écoles si les instituteurs et institutrices ne pouvaient les loger. Les caméristats ont pour objet de remédier à cet inconvénient. Les maîtres peuvent, avec l'autorisation des autorités préfectorales et académiques, recevoir dans la maison d'école un certain nombre d'enfants qui y couchent et y prennent leurs repas. Ces sortes d'institutions sont encore très répandues dans le Puy-de-Dôme, surtout dans les régions montagneuses. Les municipalités y sont fort attachées, et les maîtres ne considèrent pas comme négligeables les petits bénéfices qu'ils tirent de leurs pensionnaires.

Le régime des caméristats est des plus variables : dans la même école, tel camériste sera nourri avec le maître et la famille du maître ; tel autre apporte lui-même ou reçoit de sa famille le pain, le lard, les légumes qu'il doit consommer pendant huit ou quinze jours ; tel autre vient seulement coucher au caméristat et prend ses repas au dehors, etc.

L'installation matérielle de ces sortes de pensionnats laisse malheureusement fort à désirer, et dans bien des cas l'autorité académique serait en droit d'en requérir la fermeture.

Aussi doit-on souhaiter de voir disparaître peu à peu un pareil régime, si populaire qu'il soit encore dans certaines localités. Les services qu'il peut rendre ne compensent pas, à beaucoup près, les très gros inconvénients qu'il présente au point de vue de l?hygiène, de la propreté et même de la décence.