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Boniface (Alexandre)

Instituteur, né à Paris le 22 décembre 1790, fut élève du célèbre grammairien Urbain Domergue. Il se fit connaître par la publication en 24 livraisons du Manuel des amateurs de la langue française, continuation du Journal de Domergue, et par un Cours analytique et pratique de la langue anglaise, Paris, 1812. Voulant répandre en France les bonnes méthodes d'enseignement, il se rendit en 1814 à Yverdon, dans l'institut de Pestalozzi, et là, tour à tour disciple et maître pendant trois ans, il étudia à fond la pédagogie. Après plusieurs années de réflexions, de travaux et d'essais, il fonda en 1822, à Paris, rue de Touraine Saint-Germain, une institution destinée à l'application des principes du célèbre éducateur suisse. Transportée rue de Tournon, cette institution eut une grande renommée ; elle était patronnée par les journaux de l'opposition. Boniface dirigea avec succès son établissement jusqu'au 26 mai 1841, époque de sa mort ; il avait attiré l'attention du public sur son institution par une brochure in-12 de 24 pages, intitulée : Notice sur l'école de 1er degré fondée et dirigée par Alexandre Boniface, disciple de Pestalozzi. Outre son Manuel des amateurs de la langue française (2e édition, in-12, 1824), on doit à Boniface divers ouvrages pédagogiques : un Cours élémentaire et pratique de dessin linéaire d'après les principes de Pestalozzi (1824), le premier ouvrage de ce genre qui ait introduit les notions du dessin linéaire dans nos écoles ; une Méthode de lecture très bien graduée et comprenant deux parties : ortho graphe régulière et orthographe irrégulière ; des Ephémérides classiques, présentant jour par jour les événements de l'histoire universelle (1825, in-12) ; une Grammaire française justement estimée et qui fait encore autorité dans l'enseignement, avec de bons Exercices orthographiques ; un Mémorial poétique de l'enfance ; Une lecture par jour, ouvrage composé d'extraits des meilleurs écrivains français ; des Eléments de cosmographie, de géographie, etc. Boniface est un de ceux qui ont le plus contribué à améliorer chez nous l'enseignement primaire dans le premier tiers du dix-neuvième siècle. En 1825, par reconnaissance pour les services qu'il avait rendus à l'éducation, la ville de Cambrai l'avait admis au nombre de ses habitants notables.

Auguste Demkès