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Berquin (Arnaud)

 Littérateur français, né à Bordeaux vers 1749, mort à Paris le 21 décembre 1791. Il avait d'abord composé des idylles et des romances qui eurent du succès. Mais ce qui a rendu son nom populaire, c'est la série de ses publications pour le jeune âge. Aimé des enfants, dont il recherchait la société, il composa pour eux des contes, des romans moraux, des pièces de théâtre, toute une bibliothèque enfin de lectures qui ont fait le charme des jeunes générations.

Il commença par l'Ami des enfants, 24 petits vol. in-12, publiés au cours des années 1782 et 1783, et qui reçut, dès 1784, de l'Académie française le prix annuel destiné aux livres les plus utiles: c'est dans l'Ami des enfants que parut l'histoire de Sandford et Merton, imitée de l'anglais de Day, qui est restée populaire. Puis vinrent les Lectures pour les enfants ou choix de petits contes et drames également propres à les amuser et à leur inspirer le goût de la vertu (1784), l'Ami des adolescents, 12 vol. in-12 (1784), une Introduction familière à la connaissance de la nature (1790), traduction libre d'un ouvrage de Miss Trimmer, la Bibliothèque des villages (1790), enfin le Livre de famille ou Journal des enfants (1791). Sans vouloir faire de Berquin un pédagogue marquant, on ne saurait méconnaître l'influence qu'il a exercée sur l'éducation morale de la jeunesse. Nous n'avions guère en France qu'un seul auteur qui eût écrit pour l'enfance et pour la jeunesse : Mme Leprince de Beaumont, l'auteur du Magasin des Enfants (1757). C'était rendre un service véritable que de se consacrer à ce genre de littérature, qui, comme l'a dit finement un critique, vaut à l'auteur plus de reconnaissance que de gloire. Si Berquin n'avait pas le mérite absolu de l'invention, puisqu'il s'inspirait souvent des étrangers, surtout de Weisse, il y apportait des qualités personnelles de coeur et d'esprit, une grande délicatesse de sentiment, une plume facile sans être banale, une sensibilité vraie, bien que souvent exprimée sous la forme conventionnelle et avec les fadeurs alors à la mode. Si ses écrits ne captivent plus nos enfants comme ceux d'autrefois, c'est moins la faute de Berquin que le fait du changement survenu dans les moeurs et, partant, dans les relations sociales, dans les usages, dans le ton même de la conversation.