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Barletti de Saint Paul

Né en 1734, mort en 1809. Il fut sous-gouverneur des Enfants de France, et chercha à répandre les principes pédagogiques de Port-Royal. A cet effet, il publia un grand nombre d'ouvrages élémentaires, entre autres une méthode de lecture. « En 1763, Barletti proposa au gouvernement d'établir une école d'instituteurs, afin de préparer une réforme générale dans l'enseignement. Son projet, accueilli, allait être exécuté, lorsque les intrigues de l'Université et de Sartines s'y opposèrent. Cette école devait offrir des conférences publiques et gratuites sur la vraie manière d'étudier et d'enseigner les sciences, les belles-lettres, les arts et les langues en général. » (Note de Gilbert Romme dans son rapport sur l'instruction publique du 20 décembre 1792.) Persécuté par l'ancien régime, Barletti fut même enfermé quelque temps à la Bastille en 1766. Aussi accueillit-il avec enthousiasme la Révolution. Il fit partie, en 1793, d'une Commission d'instruction publique instituée par le département de Paris: celui-ci fit imprimer un mémoire de Barletti intitulé : Vues relatives au but et aux moyens de l'instruction du peuple français, considérée sous le seul rapport de l'enseignement, août 1793. En floréal an II, reprenant son projet de 1763, il soumit au Comité d'instruction publique son idée concernant « l'établissement d'un cours gratuit en faveur des personnes de l'un et l'autre sexe qui se destineraient à l'enseignement dans les écoles primaires » : et bientôt après il demandait l'autorisation de la Convention pour ouvrir ce qu'il appelait, d'un nom venu d'Autriche, déjà employé par Léonard Bourdon et Grégoire et qui allait faire fortune en France, une école normale. Il est possible que l'initiative de Barlelti ait été pour quelque chose dans la résolution prise par le Comité, le 29 floréal, de présenter un projet « tendant à propager l'instruction publique par des moyens révolutionnaires semblables à ceux qui ont été employés pour les armes, la poudre et le salpêtre », projet qui aboutit en l'an III à la création de l'Ecole normale.