bannière

a

Australie

 Les six colonies australiennes (actuellement appelées Etats), qui sont, en les énumérant dans l'ordre que leur assigne le chiffre de leur population respective, la Nouvelle-Galles du Sud (capitale Sydney), Victoria (cap. Melbourne), Queensland (cap. Brisbane), l'Australie Méridionale (cap. Adélaïde), l'Australie Occidentale (cap. Perth) et la Tasmanie (cap. Hobart), se sont confédérées, le 1er janvier 1901, sous le titre de Commonwealth of Australia, avec Melbourne comme centre fédéral ; mais la constitution de la Confédération australienne n'a donné au Parlement de celle-ci aucun pouvoir en matière d'éducation, et, par conséquent, le nouvel état de choses n'a apporté aucun changement dans ce domaine.

L'oeuvre du peuplement de l'Australie, qui s'est effectuée pendant la période relativement courte de cent vingt ans (le premier établissement européen ayant été fondé en 1788), a été accomplie par une seule race, la race britannique : il en est résulté, en ce qui concerne l'éducation, qu'il n'existe pas de différence essentielle entre les systèmes en vigueur dans chacun des six Etats.

Enseignement primaire. — Administration de l'enseignement primaire. — L'instruction primaire, dans chaque Etat, a été d'abord entreprise par les corps ecclésiastiques, aidés par des subventions du gouvernement. Puis un Comité ou Board (quelquefois plusieurs comités) fut constitué pour administrer les fonds provenant des rétributions payées par les parents, ou alloués par le gouvernement. En dernier lieu, le Comité fut aboli et remplacé par un Département d'instruction publique dirigé par un ministre de la couronne, ayant un siège dans le cabinet, et responsable devant le Parlement, dont il est membre. C'est ce ministre qui administre tous les biens et revenus des écoles, et qui nomme le personnel enseignant ; toutefois, ce qui concerne les diplômes, l'appréciation des mérites, etc., est remis à un commissaire spécial ou à un comité, qui fait au ministre des propositions à la suite desquelles celui-ci agit: de cette façon, on remédie au favoritisme. Au-dessous du ministre, qui change lorsqu'il y a un changement de cabinet, se trouve un fonctionnaire stable (un spécialiste de l'éducation) placé à la tête du Département, et qui, par l'intermédiaire du personnel qu'il dirige, assure dans tout le pays l'exécution des lois sur l'instruction publique. Ainsi, dans chaque Etat, l'organisation est strictement centralisée, l'impulsion venant de la capitale. Dans une population éparse sur un vaste territoire, comme c'est le cas pour la plus large part de celle de chacun des Etats australiens, population où il serait difficile de rencontrer assez de personnes ayant les loisirs et les connaissances nécessaires pour s'occuper de l'administration de l'école, un pareil système paraît celui qui réalise le maximum d'économie et d'utilité. Et que tel soit bien le cas en effet, c'est ce qu'attestent les remarques laudatives fréquemment émises par les visiteurs étrangers au sujet des facilités d'éducation et du niveau élevé d'instruction qu'on rencontre dans les parties de l'Australie où la population est très clairsemée, et qui contrastent avantageusement avec ce que présentent, sous ce rapport, dans les autres pays, les portions de territoire placées dans des conditions analogues.

Etablissement des écoles. — Dans tous les Etats de la Confédération, partout où les parents garantissent qu'un nombre minimum de dix à douze enfants, entre l'âge de six ans et celui de quatorze, fréquenteront régulièrement une école, le Département d'éducation procure un instituteur. S'il y a vingt enfants ou davantage (beaucoup d'écoles comptent plus de mille élèves), l'école a le caractère d'école publique (école de l'Etat). On a recours à différents systèmes lorsque le nombre des enfants est inférieur à vingt. Les instituteurs employés sont, dans la règle, munis seulement de diplômes élémentaires, et les parents sont, dans la plupart des cas, requis de contribuer à la construction de la maison d'école. Il peut se faire que six à huit enfants soient réunis en un point pendant deux ou trois jours de la semaine, et qu'un autre groupe, en un autre point distant de quelques milles, reçoive pendant le reste de la semaine des leçons du même instituteur. Dans les districts où la population est très rare, il peut arriver que l'instituteur aille de maison en maison, donnant des leçons dans chaque maison pendant une partie de l'année. Les différentes variétés d'écoles ainsi constituées s'appellent école « spéciale », école « provisoire », école « de temps partiel » (part-time), école « de maison en maison » (house-to-house). Dans ces écoles, la dépense par tête d'élève est considérable, mais le citoyen d'Australie est fier de cette institution : il sait que, s'il devait quitter la ville pour s'enfoncer dans le désert, l'Etat ferait les plus grands efforts pour procurer à ses enfants l'éducation dont ils ont besoin. Dans quelques Etats, les parents dont la résidence est très éloignée de l'école la plus proche reçoivent un secours pécuniaire destiné à leur permettre d'y faire transporter leurs enfants.

Les écoles primaires du soir, pour les enfants qui ont dépassé l'âge où la fréquentation de l'école primaire du jour est obligatoire, sont peu nombreuses : elles ne sont pas nécessaires, et l'établissement d'une de ces écoles est un fait rare.

Fréquentation. — Dans tous les Etats, excepté un, l'admission des enfants à l'école primaire est gratuite. L'Etat qui fait exception est l'île de Tasmanie, où les enfants âgés de plus de sept ans doivent payer une rétribution scolaire, à moins que leurs parents ne demandent à en être exemptés pour cause d'indigence. Cette rétribution est minime, d'ailleurs, et ne dépasse pas quatre pence (40 centimes) par semaine pour les élèves les plus âgés.

L'obligation scolaire est universelle. Le législateur, ayant établi des dispositions pour mettre l'éducation à la portée de tous, exige des parents qu'ils fassent profiter leurs enfants de cet avantage, ou qu'ils leur fassent donner par d'autres moyens une éducation équivalente. A moins qu'il n'existe un motif valable d'absence, les enfants entre six et quatorze ans d'âge (dans l'Australie Méridionale et la Tasmanie, entre sept et treize ans), s'ils habitent dans le rayon de deux milles (ou, en quelques cas, de trois milles) d'une école, doivent fréquenter cette école pendant les trois quarts au moins du nombre des jours où elle est ouverte (dans l'Australie Occidentale et la Tasmanie, tous les jours) ; à défaut, les parents ou tuteurs sont cités devant un juge qui a le pouvoir de leur infliger une amende. Des fonctionnaires désignés par les noms de attendance officers, truant officers, ou visiting officers, sont attachés aux Départements d'instruction publique, pour faire des enquêtes sur les cas de non-fréquentation ou de fréquentation irrégulière, et déférer au besoin les délinquants aux tribunaux.

Durée des classes et vacances. — La durée moyenne de la journée scolaire est d'environ cinq heures. Le travail commence entre neuf heures et neuf heures et demie du matin, et finit entre trois heures et demie et quatre heures, avec une courte pause coupant la classe du matin, une pause assez longue pour le déjeuner, entre les deux classes, et, parfois, une courte pause coupant la classe de l'après-midi. Les vacances ont une durée totale annuelle de six à sept semaines ; les grandes vacances ont lieu à l'époque de Noël (saison d'été).

Statistique. — Les chiffres qui suivent sont dus à une obligeante communication de M. G. H. Knibbs, directeur du Bureau fédéral de statistique, et rédacteur du Year-Book of the Commonwealth of Australia.

En 1906, le nombre des écoles primaires de l'Etat (State schools), des instituteurs et des élèves était le suivant :

Image1

Le personnel enseignant comprend des instituteurs principaux ou institutrices principales (principal teachers), des adjoints ou adjointes (assistants), des élèves-maîtres ou élèves-maîtresses (pupil teachers ou junior teachers), et des maîtresses de couture (sewing mistresses) ; ces dernières n'existent que dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria, d'Australie Méridionale et d'Australie Occidentale. La proportion des sexes dans le personnel enseignant est la suivante : Nouvelle-Galles du Sud, 3164 hommes, 2339 femmes ; Victoria, 1987 hommes, 2967 femmes ; Queensland, 1152 hommes, 1249 femmes: Australie Méridionale, 407 hommes, 1019 femmes ; Australie Occidentale, 359 hommes, 553 femmes ; Tasmanie, 192 hommes, 354 femmes.

Dépenses de l'enseignement primaire de l'Etat, 1906.

Image2

Le chiffre de la dépense par tête d'élève va en progressant : en 1906 il a été de £ 5. 0 s. 2 d., tandis qu'en 1901 il était de £ 4. 9 s. 3 d.

Programmes. — Dans tous les Etats, le programme des écoles primaires comprend non seulement les matières ordinaires de l'enseignement élémentaire : lecture, explication des choses lues, récitation, orthographe, grammaire, composition dans la langue maternelle, écriture, arithmétique (écrite et mentale), géographie, histoire d'Angleterre (y compris celle de l'Australie), histoire naturelle, physique, dessin, chant, exercices physiques, travaux à l'aiguille (pour les filles), — mais aussi, dans les grands centres où existent les conditions requises, le travail du bois (pour les garçons les plus âgés), la natation, la gymnastique, la cuisine (pour les filles). En outre, des leçons collectives sont données sur l'hygiène (avec des sujets tels que « Ce qu'il faut faire en attendant le médecin », « La morsure des serpents », « Secours aux noyés »), sur la tempérance, sur les principes élémentaires de la morale, sur la politique, sur la bienveillance à l'égard des animaux. Le système froebélien est étudié par les institutrices, et, dans beaucoup de classes enfantines, ses principes sont appliqués, sous une forme modifiée. Les instituteurs sont encouragés à créer, avec l'aide de leurs élèves, des jardins autour de l'école, à cultiver des champs d'expériences, lorsque les circonstances s'y prêtent, et à réserver un jour dans l'année pour planter des arbres (un arbor day, selon la dénomination américaine), plantation à laquelle assistent les parents des élèves. Dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria, les instituteurs sont aidés en cette partie de leur tâche par un fonctionnaire appelé supervisor of agriculture. Les exercices militaires sont en honneur, et il existe de nombreux corps de «cadets », pourvus de petits fusils.

Préparation du personnel enseignant. ' La méthode employée presque partout pour préparer des instituteurs et des institutrices joignant à l'habileté professionnelle des connaissances étendues, est de faire suivre les cours d'une école supérieure (high school), pendant deux ans, à un certain nombre de jeunes garçons et de jeunes filles qui se sont distingués parleur intelligence à l'école primaire ; puis de les envoyer enseigner dans les écoles primaires pendant un ou deux ans sous la direction des instituteurs (ou institutrices) principaux et de leurs adjoints ; et enfin de compléter la préparation d'un certain nombre d'entre eux en les plaçant pour un ou deux ans dans un collège spécial, annexé à une université où le plus grand nombre réussiront à prendre leurs grades. Ce système de préparation du personnel enseignant est récent ; et les écoles d'Australie sont, aujourd'hui, encore loin d'être pourvues d'instituteurs et d'institutrices tels que ceux qu'une semblable méthode est destinée à produire. Mais les instituteurs et institutrices imparfaitement préparés, actuellement en exercice, ne sont pas négligés. Plusieurs moyens sont mis en oeuvre pour leur perfectionnement. Les principaux sont la publication d'un journal mensuel destiné à les guider et à les aider, journal qui est envoyé gratuitement à tous les instituteurs et institutrices par chacun des Départements d'instruction publique, et l'institution de classes spéciales et d'écoles d'instruction, ouvertes dans divers centres, et pour la fréquentation desquelles des facilités spéciales sont accordées aux instituteurs.

Surveillance et direction des instituteurs et des institutrices. — La position matérielle des instituteurs et des institutrices dépend surtout du nombre des élèves fréquentant l'école qui leur est confiée. Plus ce nombre est grand, plus est élevé le traitement de l'instituteur (ou institutrice) principal, et plus considérables aussi sont les garanties de capacité qu'on exige de lui. L'avancement dépend à la fois du mérite et de l'ancienneté. Le mérite est évalué au moyen de l'inspection du travail de l'instituteur, et de l'examen de ses élèves ; il est tenu compte également de ses aptitudes littéraires, de son caractère et de l'estime en laquelle son école est tenue. Le traitement de l'instituteur (ou institutrice) ne dépend pas des résultats de l'examen subi par les élèves ; le système du « paiement d'après les résultats » (payment by results) a cessé d'être en vigueur ; mais de bons rapports de l'inspecteur sont indispensables à l'avancement ; des rapports défavorables ont pour conséquence des pénalités, telles qu'une lettre de blâme, une amende, ou une rétrogradation dans les cadres. Les devoirs des inspecteurs sont, d'une part, d'imprimer une direction convenable aux efforts des instituteurs et institutrices de leur district, et, d'autre part, d'évaluer le degré d'utilité des services qu'ils rendent à l'Etat. Les méthodes employées pour atteindre ces deux buts peuvent varier beaucoup. Chaque année, un inspecteur fait deux visites à chacune des écoles placées sous sa surveillance : visite d'inspection et visite d'examen. Une grande liberté lui est accordée dans le choix des procédés qu'il emploie ; mais il doit envoyer des rapports détaillés au directeur de l'éducation ; un duplicata de chaque rapport est remis à l'instituteur ou institutrice pour le renseigner, et doit être conservé parmi les documents de l'école. La tendance actuelle dans l'inspection des écoles est de ne pas examiner minutieusement les connaissances acquises par les enfants, et d'éviter par là ce qui pourrait tendre à provoquer le « bourrage » des élèves plutôt qu'à encourager le travail intelligent. Il y a un peu plus de cent inspecteurs de district, auxquels s'ajoutent un certain nombre d'inspecteurs spéciaux pour des branches particulières, telles que la musique, le dessin, les exercices militaires, les travaux à l'aiguille, le travail manuel, et la cuisine.

Traitements. — La rémunération des instituteurs et institutrices varie dans les divers Etats ; mais les indications générales qui suivent donneront une idée suffisamment exacte de l'état des choses. Les traitements annuels des instituteurs principaux peuvent aller de £ 100 à £ 450 ; ceux des adjoints, de £ 72 à £ 250 ; ceux des instituteurs principaux nommés seulement à titre provisoire ou temporaire, de £ 88 à £ 120. L'institutrice reçoit à peu près les quatre cinquièmes du traitement de l'instituteur dans les positions correspondantes ; mais les femmes ne peuvent pas remplir les fonctions de direction dans les écoles du degré supérieur. La proportion des institutrices s'accroît rapidement, les traitements des instituteurs des degrés les moins élevés étant inférieurs au salaire d'un ouvrier ; certains symptômes, toutefois, paraissent indiquer que la situation matérielle des instituteurs de cette catégorie s'améliorera. Lorsqu'il s'agit d'écoles rurales, l'instituteur (ou l'institutrice) est logé dans la maison d'école ; mais dans la plupart des Etats un loyer doit être payé pour la jouissance de ce logement ; ce loyer ne représente que l'intérêt du capital dépensé. Les traitements sont payés chaque mois par le centre de l'administration de chaque Etat.

Comités locaux. — Comme il a été dit, l'établissement et l'entretien des écoles sont du ressort du gouvernement, c'est-à-dire du ministre de l'instruction publique et du Département qu'il préside. La loi prévoit, toutefois, que le ministre pourra se faire assister par des comités (boards of advice). Les membres de ces comités sont tantôt nommés par le ministre, tantôt élus par l'ensemble des parents résidant dans une circonscription donnée. Un comité se compose généralement de trois à sept membres, dont les fonctions sont gratuites. Les principales attributions de ces comités sont : de faire rapport sur la situation des écoles, des bâtiments scolaires, ainsi que sur les livres, le mobilier, les agrès de gymnastique, etc. ; de suspendre les instituteurs (ou institutrices) dans le cas de mauvaise conduite, en faisant rapport au ministre ; de visiter les écoles, de constater le nombre des élèves présents, et de donner leur opinion sur la façon d'agir des instituteurs et institutrices ; de signaler au Département d'éducation les parents qui contreviennent aux dispositions concernant l'obligation, et de tâcher d'obtenir des parents qu'ils envoient régulièrement leurs enfants à l'école. Dans quelques Etats, les comités ont à leur disposition une petite somme annuelle à dépenser pour les bâtiments scolaires et les terrains ; mais ils n'ont pas à s'occuper des traitements. En général, l'intérêt que les comités prennent aux écoles n'est pas grand, et leur influence est minime ; ils ne sont pas un facteur important ou actif dans l'organisation de l'instruction publique ; mais on pense, dans une partie du public, qu'il serait avantageux d'accroître leurs pouvoirs.

Enseignement biblique. — Dans le programme qui a été donné plus haut, il n'a rien été dit de la Bible : la raison en est que le sujet ne pouvait pas être traité brièvement, des divergences d'opinion ayant eu pour résultat qu'il existe, sur ce point, des différences entre les législations. Toutefois, dans tous les Etats, la loi veut que la plus grande partie de la journée scolaire soit consacrée exclusivement à un enseignement séculier (secular) c'est-à-dire non-biblique (non-scriptural), et qu'on n'exige pas des instituteurs l'aptitude à donner une connaissance de la Bible (a knowledge of the Scriptures). Dans la Nouvelle-Galles du Sud, les mots « instruction séculière », dans l'Act de 1880, sont censés inclure un enseignement religieux général, étranger à toute théologie dogmatique et polémique ; et les instituteurs donnent, comme une part de leur tâche ordinaire, des leçons bibliques, en se servant des extraits de la Bible édités, il y a déjà longtemps, par les commissaires de l'éducation nationale en Irlande. En plus de ces leçons, une heure par jour peut être mise à part pour un enseignement religieux spécial, qui doit être donné dans une salle de classe séparée (si possible) ou dans une partie distincte de la salle de classe, par un ecclésiastique ou un maître de religion de telle ou telle dénomination, aux enfants de cette dénomination dont les parents n'ont pas d'objection à ce que leurs enfants reçoivent cet enseignement. Si le temps affecté à cette sorte d'enseignement n'est pas utilisé par un maître de religion, ce temps doit être employé à l'enseignement séculier ordinaire. Aucune dénomination religieuse n'a réclamé pour elle plus d'une heure par semaine, et, pour des raisons diverses, dans la majorité des écoles, l'enseignement religieux spécial ainsi prévu n'est pas donné. Les choses se passent à peu près de la même façon dans l'Australie Occidentale et la Tasmanie. Dans les Etats de Victoria et de Queensland, nul instituteur (ou institutrice) n'est autorisé à donner à ses élèves un autre enseignement que l'enseignement séculier, strictement entendu dans le sens de non-biblique. La même chose peut être dite de l'Australie Méridionale, sauf qu'il existe dans cet Etat une clause (dont il n'est, d'ailleurs, pas fait usage) autorisant le ministre de l'instruction publique à prescrire à l'instituteur, si les parents le désirent, de lire à leurs enfants des passages de la Bible pendant un quart d'heure chaque matin avant le commencement du travail ordinaire de la classe ; mais cette lecture doit être faite « sans explication ni commentaire ». Dans les Etats de Victoria, de Queensland et d'Australie Méridionale, les maisons d'école peuvent être employées, en dehors des heures de classe, et contre le paiement d'un loyer, pour n'importe quel but, avec l'approbation de l'autorité scolaire ; des personnes peuvent profiter de cette faculté en utilisant la maison d'école pour donner un enseignement religieux, et dans ce cas il n'est pas perçu de loyer. Dans l'Etat de Victoria, des heures spéciales sont assignées pour cet usage de la maison d'école, à savoir de neuf heures un quart à neuf heures trois quarts du matin, et de trois heures et demie à quatre heures du soir, et une formule d'autorisation, dont le libellé est soumis à la sanction du ministre de l'instruction publique, doit être signée par le père qui veut que ses enfants reçoivent ce genre d'instruction. Dans tous les Etats, si un père refuse de laisser son enfant recevoir l'enseignement religieux, sa volonté est respectée. Le système suivi dans la Nouvelle-Galles du Sud, l'Australie Occidentale et la Tasmanie, de prescrire aux instituteurs et institutrices (s'ils n'objectent pas que leur conscience les en empêche) de donner des leçons bibliques, n'a donné lieu à aucun mécontentement prononcé ; dans les Etats de Victoria et d'Australie Méridionale, la proposition d'introduire le même système a été soumise à un référendum, et n'a pas été adoptée.

Ecoles confessionnelles et écoles privées. — Dans tous les Etats il existe, dans les centres de population, des écoles confessionnelles et des écoles privées (private-venture schools). Des premières, la plupart appartiennent soit à l'Eglise catholique romaine (et c'est de beaucoup le plus grand nombre), soit à l'Eglise anglicane. Les enfants qui les fréquentent paient une rétribution et, dans aucun cas, le gouvernement n'accorde une subvention. Beaucoup de ces écoles sont entretenues par des parents qui les préfèrent aux écoles de l'Etat pour leurs enfants jusqu'à l'âge de six ou huit ans ; quelques-unes, tant écoles confessionnelles qu'écoles privées, sont du type appelé grammar school, et sont destinées à des élèves qui ont dépassé l'âge de la fréquentation de l'école élémentaire. Les écoles privées, ainsi que les écoles confessionnelles catholiques et anglicanes, sont regardées par les autorités scolaires comme une menace pour la valeur de l'éducation. Dans l'Etat de Victoria, il a été institué un Comité d'enregistrement (Registration Board), dans lequel sont représentés le Département d'éducation, l'université, et les principales écoles confessionnelles (denominational) : tous les instituteurs (ou institutrices) et toutes les écoles autres que ceux et celles qui relèvent du Département d'éducation sont tenus de s'y faire enregistrer ; et, à l'expiration d'un délai fixé, il ne sera toléré dans l'Etat l'existence d'aucune école qui ne se serait pas conformée à des exigences raisonnables concernant la nature du bâtiment, le mobilier, et la capacité du personnel enseignant. Le droit que possède le gouvernement de contrôler l'enseignement donné aux élèves des écoles privées prend sa source dans les dispositions de la loi sur l'instruction obligatoire, aux termes de laquelle « une instruction suffisante et régulière » reçue dans une école privée est une excuse valable pour ne pas fréquenter l'école pendant un nombre de jours aussi élevé que celui qui est requis pour la fréquentation des écoles de l'Etat. En Tasmanie, les écoles privées ont été soumises à l'enregistrement, d'après le système adopté dans l'Etat de Victoria. Dans l'Australie Occidentale, les écoles qui ne sont pas écoles de l'Etat doivent être déclarées suffisantes par le Département d'éducation, pour que la fréquentation en soit regardée comme remplissant les conditions requises par la loi. Dans le Queensland et l'Australie Méridionale, il n'existe pratiquement aucun contrôle de l'Etat sur les écoles privées ; toutefois un article de loi porte que les administrateurs de celles-ci peuvent, s'ils le désirent, les soumettre à l'inspection des inspecteurs officiels. Il y a environ 2400 écoles confessionnelles et privées dans la Confédération ; leur personnel enseignant se compose de 8400 instituteurs ou institutrices, et elles comptent 153000 élèves.

Enseignement secondaire. — Etablissements secondaires de l'Etat ou aidés par l'Etat. — L'enseignement secondaire est loin d'être organisé par l'Etat d'une façon aussi complète que l'est l'enseignement primaire. Néanmoins, des mesures ont été prises grâce auxquelles des élèves de l'école primaire, qui se sont distingués par leurs talents, peuvent poursuivre leurs études de façon, ou bien à entrer ensuite dans une université, ou bien à se créer une carrière dans quelque profession. Dans quelques-unes des grandes écoles primaires (plus particulièrement dans la Nouvelle-Galles du Sud, le Queensland et l'Australie Occidentale), il existe une classe (form) dont le programme est celui de l'enseignement secondaire : latin, langues modernes, géométrie, algèbre, sciences ; l'instruction y est gratuite ou donnée moyennant une rétribution purement nominale. II y a aussi quelques high schools créées par le Département d'éducation, et entretenues en grande partie par lui, où la rétribution scolaire est minime. Enfin, des bourses sont accordées à des jeunes garçons et à des jeunes filles pour leur permettre de recevoir l'enseignement secondaire dans des établissements approuvés par le Département. Dans la Nouvelle-Galles du Sud, outre les écoles primaires dotées d'une form où se donne un enseignement plus élevé (ces écoles sont appelées superior schools), il existe quelques high schools de l'Etat. Le Département d'éducation de l'État de Victoria a établi récemment plusieurs écoles de continuation (continuation schools), qui, tout en servant d'écoles normales du degré inférieur (junior teaching colleges), donnent à peu de frais un bon enseignement secondaire. Ce Département a aussi institué, à titre d'essai, des écoles, non entièrement gratuites, pour des garçons de quatorze à seize ans, où l'agriculture pratique occupera une place prépondérante et où les autres matières d'enseignement tendront à favoriser chez les élèves le désir de s'adonner plus tard soit à l'agriculture, soit à des professions qui y sont apparentées. Le Queensland a dix grammar schools dont la fondation est due en partie au gouvernement, et qui reçoivent maintenant de lui un subside annuel. Dans l'Australie Méridionale, certaines écoles primaires possèdent des classes de continuation (continuation classes), et dans la capitale, Adélaïde, l'Etat a établi il y a quelques années, malgré une vive opposition, une école supérieure (advanced school) pour les jeunes filles, où les élèves paient une rétribution modique. Enfin, dans la capitale de l'Australie Occidentale, une école du degré supérieur (high grade school) sera prochainement ouverte par les soins du Département d'éducation, et dès maintenant, dans cette ville, une école secondaire de garçons reçoit un subside du gouvernement ; en outre, à Perth et dans quelques autres centres, des écoles du soir, entretenues par l'Etat, pour des élèves ayant dépassé l'âge de quatorze ans, donnent un enseignement qui fait suite à celui de l'école primaire.

Tandis que la coéducation est la règle dans l'enseignement primaire, on la rencontre rarement dans l'enseignement secondaire. La très grande majorité des établissements secondaires sont soit des écoles de garçons, soit des écoles de filles.

Bourses et concours. — Pour que les meilleurs élèves des écoles primaires puissent, si leur famille est pauvre, recevoir néanmoins une instruction supérieure, il a été établi dans tous les Etats un système de secours pécuniaires — bourses ou prix obtenus au concours — qui, par une aide matérielle, permettent à un grand nombre de jeunes gens de fréquenter une école secondaire, et à quelques-uns de suivre les cours d'une université. Les concours pour les prix donnant droit à un subside attirent beaucoup de concurrents, et les gagnants ont le droit de choisir eux-mêmes l'école où ils veulent entrer, pourvu que ce soit un établissement approuvé par l'Etat.

Ecoles privées. — Il existe un certain nombre d'écoles secondaires et de collèges d'un caractère privé ; ces établissements sont fréquentés par des jeunes gens des deux sexes dont les parents préfèrent l'enseignement de ces écoles privées à celui des écoles de l'Etat. Ces établissements préparent les jeunes gens qui se destinent aux lettres, à la médecine, au droit, au génie civil, aux sciences, etc., à suivre les cours de l'université.

Inspection de l'enseignement secondaire. — Les écoles de l'Etat, telles que les high schools de la Nouvelle-Galles du Sud, les écoles de continuation et les agricultural high schools de l'Etat de Victoria, sont inspectées par des fonctionnaires du Département d'éducation. Mais le travail des écoles secondaires privées ne peut être évalué que par les résultats obtenus aux examens universitaires qui ont lieu périodiquement dans les grands centres. Ces examens comprennent trois degrés de plus en plus difficiles : primaire, junior, et senior, et, au degré supérieur, des honneurs (honours) sont décernés aux concurrents qui ont réussi.

Enseignement commercial. — Il n'existe pas d'écoles de commerce appartenant à l'Etat, mais on trouve dans les capitales plusieurs écoles privées qui donnent une instruction purement commerciale. Des examens à la suite desquels sont délivrés des diplômes donnant accès à diverses situations ont été institués par une ou deux Chambres de commerce, par l'Institut des banquiers (Bankers' Institute) et par l'Institut des comptables (Incorporated Institute of accountants). Il y a un mouvement tendant à obtenir que les universités prennent en mains la direction de ces examens. Il faut faire la remarque, à ce propos, que la pratique habituelle consiste plutôt à instituer des examens qu'à créer de bonnes écoles. L'enseignement commercial en Australie n'est pas encore établi sur une base convenable, et le besoin se fait sentir d'une meilleure préparation professionnelle pour les jeunes gens qui doivent gagner leur vie dans le monde des affaires.

Collèges d'agriculture. — Quatre Etats sur six ont fondé des collèges d'agriculture ; l'Australie Occidentale et la Tasmanie n'en ont pas encore. Dans ces collèges, on étudie à la fois la science agronomique et la pratique de l'art agricole, car ils disposent de vastes étendues de terres arables qui sont en partie cultivées par les étudiants. L'âge d'admission est fixé à seize ans. L'enseignement n'y est pas gratuit ; ce sont des internats, et le prix annuel de la pension d'un élève est généralement de £ 30 ; un certain nombre de bourses sont accordées pour chacun de ces établissements. Le plus important d'entre eux est le Stawkesbury Agricultural College, dans la Nouvelle-Galles du Sud ; le cours d'études y comprend les principes de la chimie, la botanique, la météorologie, la bactériologie, l'entomologie, la mécanique appliquée, l'arpentage, le génie civil, la comptabilité agricole, l'art vétérinaire, la technique pratique de l'agriculture, de l'horticulture, de la laiterie avec fabrication du beurre et du fromage, l'art du charpentier et du chaudronnier, l'élève des moulons, de la volaille, des porcs, etc. Dans le Queensland, le collège d'agriculture est à Gatton, et dans l'Australie Méridionale à Roseworthy. L'Etat de Victoria possède deux collèges d'agriculture, placés sous l'autorité d'un Conseil de l'enseignement agricole, administrant des revenus qui proviennent d'une dotation de terres publiques ; l'un de ces collèges se trouve à Dookie, l'autre à Longeronong. Il y a quelques années, un collège de viticulture avait été créé près du fleuve Murray, et un spécialiste venu de France avait été placé à la tête de l'établissement comme principal : mais le nombre des élèves ne s'est pas trouvé suffisant pour justifier la continuation de son existence.

Les cinq collèges ci-dessus mentionnés ont une population totale de 400 élèves ; leur dépense annuelle totale est d'environ £ 34 000 :' elle est couverte en partie par la rétribution que paient les élèves, et par le produit de la vente des récoltes, etc.

Outre cette instruction donnée aux futurs agriculteurs, des connaissances théoriques et pratiques sont mises à la portée des travailleurs agricoles au moyen d'un journal mensuel et de diverses publications qu'éditent les Départements d'éducation. L'autorité scolaire organise aussi des séries de conférences à l'usage des fermiers, et est toujours prête à donner les indications qui lui sont demandées.

Enseignement technique. — Malgré les mesures prises en vue de poser, à l'école primaire, de solides fondations pour un enseignement technique ultérieur, le besoin de cet enseignement n'a point paru se faire sentir d'une façon un peu marquée, bien qu'il y ait des symptômes d'un éveil sur ce terrain. Dans tous les Etats, il est vrai, il a été créé des moyens de donner un enseignement relatif à l'industrie, aux sciences et aux arts : mais ces moyens sont peu de chose en comparaison de ce qui a été fait -pour l'enseignement primaire et l'enseignement supérieur. Une Commission royale pour l'enseignement technique, qui s'est livrée à une longue enquête, et a publié cinq rapports successifs, dont le dernier est daté d'août 1901, a fait beaucoup pour éveiller l'intérêt public et préparer une meilleure organisation des efforts ; et les résultats commencent aujourd'hui à se manifester. Les directeurs des écoles techniques des capitales se plaignent que l'installation est tout à fait insuffisante pour le nombre des étudiants qui se pressent aux portes de leurs établissements.

Dans la Nouvelle-Galles du Sud, la direction de l'enseignement technique est entre les mains du Département de l'instruction publique depuis 1889. Le principal centre d'activité est naturellement Sydney, où sont le Collège technique et le Musée technologique. Des collèges ont été créés dans quelques-unes des principales villes. Le nombre total des classes en activité en 1906 était de 654, avec 15 600 étudiants. Un système d'examens qui vise à tenir compte de l'ensemble du travail accompli dans l'année par les étudiants est en vigueur.

Dans l'Etat de Victoria, l'éducation technique relative aux mines est depuis bien des années l'objet d'une attention spéciale ; et les écoles des mines ont récemment élargi leur programme pour se transformer en écoles techniques d'un caractère général. Il y a, dans l'Etat, cinq écoles pour les sciences, les arts et l'industrie ; cinq pour les arts et les sciences ; deux pour les arts et l'industrie, et cinq pour les arts seulement. Chaque école est placée sous l'autorité d'un comité local choisi par les souscripteurs, le gouvernement se réservant le droit de s'y faire représenter par un ou plusieurs membres. Les élèves paient une rétribution, et le gouvernement verse en outre une subvention annuelle, sous certaines conditions. Des allocations sont également accordées pour la construction des bâtiments, l'acquisition de mobilier et de matériel. Des examens ont lieu à la fin de chaque année ; les examinateurs s'ont nommés par le Département d'éducation ; la situation d'un élève dépend des résultats de l'examen annuel, combinés avec les notes fournies par les professeurs sur son travail. Le nombre total des élèves est d'environ 6000. Les principaux établissements sont le Working Men's College, à Melbourne, et l'Ecole des mines, à Ballarat : celle-ci tient le premier rang parmi les écoles de ce genre dans la Confédération ; son plan d'études comprend plus de cinquante matières d'enseignement, et des élèves qui y ont pris leurs grades occupent des positions importantes dans un certain nombre de mines de divers pays étrangers.

Dans l'Etat de Queensland, la direction de l'enseignement technique a été remise en 1905 au ministre de l'éducation, qui désigne un fonctionnaire du Département comme inspecteur des collèges techniques (la Nouvelle-Galles du Sud et l'Etat de Victoria ont aussi un inspecteur chargé du même emploi). Ce fonctionnaire fait des rapports sur l'enseignement technique en général, inspecte les collèges, et veille à l'emploi des subventions. Les examens ont lieu sous la direction du Département d'éducation. L'Etat compte 17 collèges techniques en activité, avec 2500 élèves environ. A Charter Towers, il y a une école des mines placée sous l'autorité du Département des mines.

Dans l'Australie Méridionale, l'éducation technique a surtout en vue les mines et les arts. L'Ecole des mines et des industries, administrée par un conseil qui chaque année fait rapport au gouverneur de l'Etat, avait en 1906 quarante-six branches d'enseignement inscrites à son programme. Il y a de petites écoles dans cinq ou six autres centres. L'Ecole de dessin, de peinture, et d'art industriel, à Adélaïde, comptait, en 1906, 605 élèves. Les écoles des mines avaient un total d'environ 2400 élèves.

Il y a à Perth, dans l'Australie Occidentale, une école technique affiliée à l'université d'Adélaïde : cette école a des branches dans plusieurs autres centres. Ces écoles sont sous l'autorité du Département d'éducation ; le fonctionnaire chargé de leur surveillance a le litre de directeur de l'éducation technique. Le nombre de leurs élèves est d'environ 850.

La Tasmanie possède un important établissement, l'Ecole des mines et de métallurgie de Zeehan : l'enseignement y comprend l'art des mine3, la chimie métallurgique et l'essai. Cet établissement est affilié à l'université de Tasmanie. Il existe deux autres écoles, l'une à Hobart, la capitale, l'autre à Launceston ; elles sont placées sous l'autorité du Département d'éducation, et chacune d'elles est administrée par un comité nommé par le gouverneur en conseil.

La dépense faite pour l'enseignement technique par les gouvernements des six Etats a été la suivante en 1906 : Nouvelle-Galles du Sud, £26764 ; Victoria, £ 21 444 ; Queensland, £ 6 803 ; Australie Méridionale, £ 7663 ; Australie Occidentale, £ 12930 ; Tasmanie, £2650 ; ensemble, un total de £ 78 254. Cette somme, comme le fait remarquer l'auteur de la statistique fédérale, représente seulement 1 s. 3 d. par tête de la population totale, tandis que, pour l'enseignement primaire, la proportion est de £ 1. 16 s. 3 d. ; ces chiffres montrent avec évidence que l'enseignement technique n'a pas encore pris la place qu'il doit occuper dans l'organisation de l'instruction publique en Australie.

Universités. — L'Australie compte quatre universités. Deux d'entre elles, celle de Sydney et celle de Melbourne, ont été fondées par des hommes prévoyants, qui aimaient l'instruction, juste au moment où les mines d'or donnaient leur plus abondante moisson. Le premier examen d'immatriculation eut lieu à Sydney en 1852, et l'université de Melbourne fut ouverte en 1855. L'université d'Adélaïde et l'université de Tasmanie sont d'une date plus récente : la première a été créée en 1874, la seconde en 1889.

Les universités reçoivent une subvention annuelle de l'Etat, mais leur administration est entre les mains de leurs graduates. Les femmes y sont admises sur un pied d'entière égalité avec les hommes. Aucune profession de foi dogmatique n'est exigée de ceux qui suivent les cours, et les universités ne confèrent aucun degré en théologie.

Les universités australiennes ont compté parmi leurs professeurs des savants éminents qui, par leurs publications, ont fait connaître au monde entier ces établissements scientifiques et apprécier de tous les hommes compétents les travaux qui s'y accomplissent.

Université de Sydney. — Cette université comptait à ses débuts trois professeurs et une vingtaine d'étudiants ; aujourd'hui elle compte 76 maîtres, dont 16 ont le rang de professeurs, et plus de 1000 étudiants. En outre de l'enseignement des lettres, des sciences, de la médecine, du droit, du génie, elle a une école des mines et une école dentaire, et ses cours sont aussi suivis par des étudiants en pharmacie. L'université doit beaucoup à des bienfaiteurs privés. Le capital provenant de cette source s'élevait, à la fin de 1905, à £ 482 419, dont £ 231 518 proviennent du legs princier de M. Challis. L'Ecole des ingénieurs a reçu £ 100 000 en donation d'une seule personne, Sir Peter Nicol Russell.

Université de Melbourne. — Cette université a 70 maîtres (dont 16 professeurs en titre), et environ 900 étudiants. On peut y prendre des degrés dans les lettres, la médecine, la chirurgie, le droit, le génie civil, les mines, les sciences, la musique, la chirurgie dentaire ; elle délivre aussi un diplôme pour la science de l'éducation. Autour de l'université sont groupés trois collèges confessionnels (denominational), dont l'enseignement vient s'ajouter à celui qui est donné dans les facultés, savoir : Trinity College, fondé sous les auspices de l'Église d'Angleterre ; Ormond College, fondé par l'Eglise presbytérienne ; et Queen's College, fondé par les méthodistes. Un terrain à bâtir a été réservé pour un collège catholique romain ; et l'école normale d'instituteurs et d'institutrices (Teachers' Training College), qui appartient au Département d'éducation, occupe une partie des terrains de l'université. Le Collège dentaire (Australian College of Dentistery) a été affilié à l'université en 1906. Il y a, en ce moment, tendance à un développement dans la direction de l'enseignement relatif aux mines et à l'agriculture.

Université d'Adélaïde. — La fondation de cette université a été rendue possible par la munificence de Sir Walter Hughes et de Sir Thomas Elder. Elle a débuté avec quatre professeurs et une soixantaine d'étudiants ; elle compte aujourd'hui 34 maîtres (dont 9 sont professeurs en titre) et environ 650 étudiants. Elle donne des grades dans les lettres, les sciences, le droit, la médecine et la musique. Elle seule, parmi les universités d'Australie, possède une faculté de commerce. Elle combine ses ressources avec l'Ecole des mines et des industries de l'Australie Méridionale, qui lui est annexée, pour donner des cours de génie appliqué aux mines, de métallurgie, de mécanique, d'électricité ; les deux corps ont organisé en commun des examens et délivrent des diplômes en diverses branches appliquées. L'université d'Adélaïde a été la première en Australie à accorder des titres universitaires aux femmes.

Université de Tasmanie. — Cette université est la moins importante des quatre. Elle a des professeurs de littérature classique et anglaise, de mathématiques et de physique, de droit et d'histoire moderne, et on y enseigne en outre les langues modernes, la chimie et la géologie, la mécanique, la physique, la psychologie et la morale, l'arpentage. Son siège est à Hobart, et ses maîtres vont à Launceston faire des lectures et donner aux élèves un enseignement et des directions.

Il n'existe pas encore d'université dans le Queensland ni dans l'Australie Occidentale ; mais des démarches sont faites pour arriver à en créer aussi dans ces deux Etats.

Un mouvement d'extension universitaire (university extension) a commencé il y a quelques années : des conférences du soir sont données dans un certain nombre de localités par des conférenciers accrédités par les universités, mais le nombre des auditeurs n'est pas considérable.

Divers. — Associations littéraires et scientifiques. — Dans toutes les capitales, il existe des associations pour l'étude des questions littéraires et scientifiques, qui encouragent les recherches originales. Les principales sont les diverses « Sociétés Royales», dont l'établissement remonte à bien des années déjà.

Bibliothèques. — L'Australie compte de nombreuses bibliothèques publiques. Les plus importantes, parmi celles qui sont entretenues par l'Etat, sont celles de Melbourne et de Sydney : la première possède environ 100000 volumes, la seconde 180000. Elles ont une section de prêt gratuit et une section de références.

Musées. — Il existe dans les capitales et dans un certain nombre d'autres villes des musées scientifiques ainsi que des galeries de peinture et de sculpture.Budget de l'instruction publique. — La dépense totale pour l'éducation, les sciences et les arts, pendant l'année budgétaire finissant le 30 juin 1906, dans les six Etats formant la Confédération (population totale, 4 200 000 habitants) a été de £ 2 576 250. Bibliographie. — Les sources originales d'information sont les Acts des Parlements concernant l'éducation, les règlements d'exécution qui les accompagnent, et les Gazettes officielles de chaque Etat. Mais on trouve d'utiles renseignements dans deux publications qui ont été également utilisées : le Year-Book of the Commonwealth of Australia, 1901-1907, by G. H. KNIBBS, F. S. S., Commonwealth Statistician, et le Year-Book of Australia, édité par The Year-Book of Australia and Publishing Co. Ltd., Sydney.

[CHARLES R. LONG, M. A., Inspecteur des écoles au Département d'éducation de l'Etat de Victoria, rédacteur en chef du School Paper et de l'Education Gazette and Teacher's Aid.]