bannière

a

Athlétiques (Jeux)

 Les exercices physiques occupent, comme on sait, une part très large dans l'éducation anglaise. On peut dire sans exagérer que beaucoup de parents envoient leurs enfants aux écoles publiques pour qu'ils y apprennent à jouer autant que pour y apprendre à travailler. Les Anglais, à ce point de vue, sont les héritiers directs des Grecs et des Ro- mains. Le jeu, dans les écoles, surtout dans l'enseignement secondaire, n'est pas seulement toléré, il est organisé par les maîtres, qui ne craignent pas de s'y mêler souvent, sans que leur dignité paraisse en souffrir. Nous n'avons rien en France qui corresponde aux deux grands jeux nationaux britanniques, dans lesquels enfants, jeunes gens, et même hommes faits de toutes les classes de la société, ne cessent de se mesurer avec une infatigable émulation sur les immenses pelouses des écoles publiques, des universités ou des paroisses : le cricket (il se joue au printemps et en été avec une balle que l'on arrête avec des battoirs) et le foot-ball (jeu de ballon à coups de pied, qui se joue en automne et en hiver). Outre ces deux passe-temps célèbres, qui défraient principalement les conversations des écoliers de tout âge, et qui contribuent puissamment à conserver longtemps, chez ceux qui s'y adonnent, une âme saine dans un corps sain, il y a encore chaque année dans les écoles (avril et mai) des exercices athlétiques proprement dits, marche, course (avec et sans obstacles), saut ordinaire, saut à la perche, lancement du palet, du marteau (d'un poids de 16 livres), etc., sans oublier les diverses formes du jeu de raquette, et le canotage et la natation auxquels les écoliers se livrent quotidiennement pendant l'été.

La préparation aux jeux athlétiques est tout un art, qui exige des conditions spéciales d'hygiène et un régime alimentaire très profitable à la santé et à la formation du caractère.

Rien n'est plus pittoresque que de voir les jeunes athlètes, vêtus de flanelle blanche et coiffés de casquettes multicolores, prendre leurs ébats sur les vertes pelouses où ils se donnent rendez-vous sous les yeux de leurs parents et amis.

Jusqu'en 1810, tous les exercices physiques, dont la marche était le principal, s'appelaient pedestrianism. C'est en 1812 que le collège royal militaire de Sandhurst inaugura les jeux athlétiques. Cet exemple ne fut guère suivi qu'à partir de 1840, où les grandes écoles de Rugby, Eton, Harrow, Shrewsbury, et l'académie militaire de Woolwich, entrèrent aussi en lice. Quinze ans après, les universités d'Oxford et de Cambridge, déjà célèbres par leur rivalité à former de bons rameurs, voulurent aussi disputer d'autres palmes athlétiques (1864). Depuis, ces luttes se sont régulièrement reproduites chaque année. Une société connue sous le nom de London Athletic Club fait la loi en matière de jeux pour toute l'Angleterre.

B. Buisson