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Assyrie

 Le pays d'Assour — qui tire son nom d'Assour, le dieu national des Assyriens — occupait la partie moyenne du cours du Tigre, entre l'Arménie au nord, la Médée à l'est, la Chaldée au sud, la Syrie (Aram) à l'ouest. Sa population était de race sémitique. Les villes principales étaient Ninive, au nord, et El-Assour, au midi. Les récits d'Hérodote sur Ninus et Sémiramis sont des fables. Les rois d'Assyrie furent d'abord vassaux des rois de Chaldée, puis des pharaons d'Egypte. A deux reprises, ensuite, ils fondèrent un empire indépendant : le premier dura du treizième au onzième siècle avant l'ère chrétienne ; le second, du onzième au septième siècle : les noms des féroces conquérants Touklat-habalasar (Tiglathphalazar), Salmanasar, Saryoukin (Sargon), Sin-akhéirib (Sennachérib), Assourban-hipal, sont connus de chacun. Vers 625 avant l'ère chrétienne, les Mèdes et les Chaldéens réunis prirent et détruisirent Ninive. L'emplacement de Ninive (sur la rive gauche du Tigre, en face de Mossoul) a été découvert au dix-neuvième siècle, et les inscriptions trouvées dans les ruines de ses palais, en écriture cunéiforme sémitique, ont permis de reconstituer l'histoire de la monarchie assyrienne.

« Ninive détruite, l'empire d'Assyrie tomba : au bout de quelques années, il était passé à l'état de légende ; moins de deux siècles après, on ne connaissait plus d'une manière certaine le site de sa capitale. Certes les autres grandes nations de l'Orient, l'Egypte et la Chaldée, n'avaient pas aux jours de leur gloire épargné les vaincus : mais du moins, à côté de leur oeuvre de colère, elles avaient accompli une oeuvre de civilisation. C'est d'Egypte et de Chaldée que sont venus les arts et les sciences de l'antiquité ; l'Egypte et la Chaldée nous ont donné les premières connaissances sérieuses qu'on ait eues en astronomie, en médecine, en géométrie, dans les sciences physiques et naturelles ; si les monuments de la Chaldée ont péri sans retour, ceux de l'Egypte sont encore debout pour nous prouver à quel degré de perfection les premier-nés des hommes avaient porté l'architecture. Et si maintenant nous demandons à l'Assyrie autre chose que des conquêtes, nous ne trouvons rien en elle qu'elle n'ait emprunté à ses voisins. Elle prit ses sciences à la Chaldée, ses arts à la Chaldée et un peu à l'Egypte, son écriture à la Chaldée, sa littérature scientifique et religieuse à la Chaldée ; la seule chose qui lui appartienne en propre, c'est la férocité de ses généraux et la bravoure de ses soldats. Du jour qu'elle apparut dans l'histoire, elle ne vécut que pour la guerre et pour la conquête ; le jour où sa population épuisée ne lui permit plus les succès du champ de bataille, elle n'eut plus sa raison de vivre et disparut. » (G. Maspéro.)