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Andorre

Petite république située dans les Pyrénées, entre la France (département de l'Ariège) et l'Espagne, et dont le territoire est formé, sur le versant nord, par les pâturages de la Soulane, et, sur le versant sud, par les hautes vallées de la Valira orientale et de la Valira du nord, qui se réunissent en amont du bourg d'Andorre (Andorra la Vieja), le chef-lieu, pour former la Valira ou Embalire, affluent du rio Sègre. De France, on entre dans l'Andorre par le port de Saldeu (2540 mètres). Le petit Etat andorran a une superficie d'environ 140 lieues carrées ; il est divisé en 6 paroisses (Canillo, Encamp, Ordino, la Massana, Andorre, et San Julia), et peuplé d'environ 6000 habitants. L'Andorre est placée, depuis le seizième siècle, sous la double suzeraineté de l'évêque espagnol d'Urgel et du comte de Foix (représenté aujourd'hui par la France) : chacun des deux suzerains nomme un « viguier » ; ces deux viguiers exercent conjointement le pouvoir exécutif ; le pouvoir législatif appartient à une assemblée de vingt-quatre conseillers élus par les chefs de maison. Les Andorrans parlent un dialecte catalan ; ils pratiquent la religion catholique, et leur clergé relève de l'évêque d'Urgel. Quant à l'instruction publique, voici ce qu'en dit un voyageur français qui a visité le pays en 1897 : «L'instruction est bien rudimentaire. Il y a cependant une école par paroisse, et, dans chaque paroisse, ce sont les vicaires qui remplissent l'office d'instituteur ; l'enseignement n'est pas obligatoire, car les enfants ne fréquentent l'école que pendant les quatre ou cinq mois de la mauvaise saison en hiver, quand monts et vallons sont couverts de neige. Pour les filles, il y a une maison religieuse dont les soeurs sont fournies par l'évêque d'Urgel ; elles donnent l'enseignement primaire à Canillo, Encamp, Ban Julia et Andorre. »

En 1877, Elisée Reclus écrivait : « Les pâturages que la république d'Andorre possède au nord des Pyrénées, sur le versant de l'Ariège, servent d'asile à une maison de jeu ». Cette maison n'était qu'en projet, et le projet n'a pas abouti ; le voyageur de 1897, en traversant la Soulane, a vu les restes abandonnés de la construction qui avait été commencée : « Dans ce désert, dit-il, pas de cabane, si ce n'est deux masures en ruine construites en pierre schisteuse, à côté desquelles nous passons. Ce sont les premières assises de la maison de jeu qu'une société d'un genre spécial se proposait d'élever là, sans doute pour pouvoir détrousser plus aisément les joueurs naïfs, si jamais il en était venu. »