Fondée en 1883 par M. Pierre Foncin, inspecteur général de l'instruction publique, qui en est encore le président, aidé de Victor Duruy, de MM. Paul Cambon, Paul Melon et Mayrargues, l'Alliance française, reconnue d'utilité publique dès 1886, est une association nationale qui a pour but la propagation de la langue française dans les colonies et à l'étranger. C'est une oeuvre éminemment patriotique, à laquelle l'Institut s'est intéressé en lui décernant, en 1901, le prix Hubert Debrousse. Elle se propose de faire connaître et aimer notre langue dans nos colonies et tous les pays de protectorat ; elle veut conquérir pacifiquement les indigènes, faciliter avec eux les relations sociales et les rapports commerciaux ; elle se met en relations avec les groupes de Français établis à l'étranger, ainsi qu'avec tous les amis de notre langue et de notre littérature ; elle s'efforce de seconder l'action des maîtres français établis à l'étranger, sans distinction de culte ni d'opinion. Elle contribue à la fondation d'écoles et de cours d'adultes, les subventionne, fournit des livres ; elle récompense les élèves et les maîtres, s'occupe du recrutement de ceux-ci.
Depuis sa fondation, plus de quatre millions ont été dépensés pour la diffusion de notre langue à l'étranger. Son budget annuel atteint, y compris les frais d'administration, de publication d'un Bulletin trimestriel, etc., 5Q0 000 francs environ. Les allocations envoyées, en 1907, en Afrique, en Amérique, en Asie et en Europe par le siège central ont dépassé 50 000 francs ; les comités départementaux ont fourni de leur côté plus de 12 000 francs, et les comités de l'étranger ont, sur leurs propres ressources et sur place, dépensé plus de 200000 francs.
Depuis quatorze ans, elle a ajouté à son oeuvre, à son siège social, 186, boulevard Saint-Germain, à Paris, des cours de vacances pour les étrangers. Ces cours se développent chaque année davantage ; ils ont lieu en juillet et août, et ont compté 847 auditeurs et auditrices de toute nationalité pour la dernière session (1908) Des examens et des diplômes sanctionnent les études. Des cours semblables ont été ouverts sous le patronage de l'Alliance dans plusieurs villes de France, à Nancy, Grenoble, Caen, Bordeaux, etc. « Tous ces cours de rayonnante vulgarisation attirent des amis, qui partent plus amis encore de la France. »
Sur l'initiative de M. Herbette, conseiller d'Etat, l'un des vice-présidents de l'Alliance, des réunions dites du lundi soir ont été organisées au siège social ; des conférenciers éminents s y font entendre.
L'Alliance française compte aujourd'hui 50 000 adhérents. « Nulle oeuvre ne mérite davantage, a dit M. Edouard Petit, d'attirer les sympathies et de grouper les efforts de tous ceux qui veulent assurer et la grandeur intellectuelle et la prospérité matérielle de la métropole ; car propager sa langue dans le monde, c'est assurer l'achat de ses produits nationaux et c'est étendre l'aire de sa clientèle politique et morale. »
L'Alliance française est ouverte à tous les bons Français, à tous ceux qui ont à coeur le prestige de notre pays, à tous ceux qui aiment la France ou la considèrent comme une seconde patrie.