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Alfred Le Grand

Roi des Anglo-Saxons, 849-901. Il fut pour ce peuple encore à demi barbare ce qu'avait été Charlemagne un siècle auparavant pour les peuples francs et germains. Alfred lui-même disait qu'il y avait « dans son royaume très peu d'hommes capables de comprendre leur office en anglais ou de traduire une lettre écrite en latin ; je ne me rappelle pas, ajoute-t-il, en avoir trouvé un seul au sud de la Tamise quand j'ai commencé mon règne ». Aussi fit-il venir des savants étrangers, l'évêque de Reims Hincmar, l'abbé Grimbald, le fameux théologien Jean Scot. Lui-même, comme Charlemagne, donna l'exemple de l'étude ; il avait près de quarante ans quand il apprit le latin ; et il y fit de tels progrès, qu'il put traduire en langue saxonne les ouvrages qu'il crut le plus utile de faire connaître à ses sujets : l'Histoire ecclésiastique de l'Angleterre, de Bède le Vénérable ; les Histoires d'Orose, auxquelles il joignit de curieuses notes géographiques ; la Consolation philosophique de Boèce ; quelques méditations de saint Augustin ; enfin le Pastoral ou livre des soins pastoraux, écrit par le pape saint Grégoire à l'usage du clergé. Il ajouta à ce dernier livre une préface où on le voit se préoccupant avec une véritable ardeur des moyens de répandre l'instruction parmi son peuple : pour y contribuer, il envoya une copie de cette traduction à tous les évêques du royaume ; trois de ces copies existent encore.