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Aiguille (travaux à l?)

Si le travail à l'aiguille se place au premier rang des occupations manuelles de la femme, c'est pour des raisons positives, d'utilité immédiate ou future, qui ont leur origine dans le besoin primordial de vêtement et de parure.

Nous ne voulons point rappeler ici les considérations générales qui, de tout temps et dans toutes les civilisations, ont justifié cette importance ; nous bornons notre dessein à signaler les idées directrices qui nous paraissent devoir influencer cet enseignement à l'école ou dans la famille.

Le travail à l'aiguille ou, dans son terme restreint, la couture, est compris au programme officiel des écoles publiques de filles en France, et presque partout à l'étranger, comme matière obligatoire d'enseignement primaire.

Sans doute, la couture n'est pas pour l'esprit en formation une connaissance essentielle, élémentaire, qui serve de point de départ et devienne un instrument d'acquisition d'autres connaissances, comme l'étude de la langue, du calcul, de l'écriture. Elle a tout de même, en sus de sa valeur propre, réelle, une grande valeur éducative, car elle concourt au développement de l'activité, de l'initiative et de l'adresse physique.

Elle permet à la femme de se mieux adapter à sa tâche domestique, et la prépare éventuellement à une tâche professionnelle. L'enseignement de notions aussi expressément utiles pour la mise en valeur de l'individu dans son milieu propre, ? la famille et le ménage, ? et dans le milieu social où il est appelé à vivre, est donc bien fondamental. Ajoutons que cette conception morale et économique d'un enseignement manuel figurant comme coopérateur d'une éducation bien entendue, c'est-à-dire harmonique, est très légitime dans une démocratie, où l'on tient que le travail manuel, aussi bien que le travail intellectuel, peut revêtir un caractère noble et libéral. Elle contribuera nécessairement à amortir les préjugés sociaux sur la distinction hiérarchique des professions et métiers, et, par là, à réduire le nombre de ceux qui doutent de la noblesse et de la bienfaisance du travail manuel.

L'enseignement du travail à l'aiguille à l'école primaire comprend des exercices nombreux et variés, de valeur et de difficulté très inégales.

A la base, les exercices conduisant directement à l'exécution d'ouvrages d'utilité courante, ménagère, tels que : l'étude des principaux points de couture : point devant, point arrière, point de piqûre, d'ourlet, de surjet, de marque, de couture rabattue, de boutonnière, de bride, de reprise, de chausson, de feston ; ? pose d'agrafes, montage de fronces et de plis ; ? confection d'objets de layette, tabliers, petits jupons, chemises, corsages et jupes de coupe et de façon très simples ; ? exercices de raccommodage et de transformation appliqués à des objets de lingerie et d'habillement d'un genre simple et d'usage personnel ou domestique ; ? remmaillage, retaille de bas.

On peut encore comprendre dans cette première catégorie, la plus importante, l'exécution d'ouvrages faciles au crochet de laine et au tricot, répondant à des besoins de vêture de première nécessité (fichus, chaussons, brassières, jupons).

Viennent après, par ordre d'utilité et de difficulté, les exercices d'ornementation et travaux dits d'agrément, tels que broderie (anglaise, richelieu, renaissance, au passé), jours, dentelles (au crochet, au métier), tapisserie, premières notions de modes (chapeaux, capelines, bonnets).

Voilà, assurément, un programme riche et plein. Comment l'interpréter ? Comme pour toute autre matière, en le considérant sous ses deux aspects : le contenu et la méthodologie.

Or, contenu et méthodes sont subordonnés aux conditions d'âge des élèves, au milieu familial et social où ces enfants vivent et vivront vraisemblablement, au choix des maîtres et aux ressources matérielles de l'école ou de la famille, aux fins et résultats que se proposent les uns et les autres.

Ainsi, la répartition et l'adaptation des exercices se feront suivant que les élèves sont plus ou moins jeunes, adroites, exercées dans la famille au travail manuel: que la classe est nombreuse ou réduite, composée d'écolières de forces égales ou diverses, suivant la situation économique des familles ; selon que l'école est urbaine ou rurale ; que l'avenir des enfants est engagé ou non, dès l'école, dans une voie Professionnelle ; suivant encore l'orientation donnée à enseignement du dessin, etc., etc.

C'est pourquoi toute minutieuse et rigide distribution de programmes est vaine et impraticable.

En résumé, l'ensemble des exercices du travail à l'aiguille se ramène à trois groupes : 1° couture et raccommodage ; 2° coupe et confection ; 3° travaux d'ornement et d'agrément.

Une maîtresse de travail à l'aiguille, de sens pédagogique, en empruntant à ces trois groupes d'exercices, se fera un programme et une méthode fondés sur les principes rationnels communs aux autres enseignements, en allant graduellement des exercices élémentaires et faciles aux plus compliqués ; en exigeant la bonne et sincère exécution du travail ; l'observation, la comparaison, bref, le raisonnement des procédés employés. Elle dirigera l'esprit de ses élèves dans la recherche de l'économie, du bon goût, fait de sobriété et de juste appropriation de l'objet confectionné à sa vraie destination. Elle les mettra en garde, notamment, contre la dépense excessive de temps, d'adresse et d'argent affectée à des travaux de pure fantaisie, à des frivolités, à des objets de faux luxe et de fausse élégance.

A l'école primaire, c'est la couture ménagère qui doit être le fond du programme des travaux à l'aiguille.

L'école professionnelle, qui vise la formation d'habiles ouvrières devant connaître l'ensemble et le détail du métier (lingères, couturières, brodeuses, corsetières, modistes, dentellières), aura nécessairement un programme plus élargi et plus diversifié. Là, les façons et ouvrages de luxe trouvent leur place, justifiée par les nécessités d'un apprentissage industriel et commercial.

Quant aux procédés de démonstration, ils se ramènent aux deux types connus : l'enseignement collectif et l'enseignement individuel. Ces deux modes ont chacun leurs avantages, et il devient parfois utile ou inévitable de les combiner dans une même leçon.

Toutefois, dans une classe de couture bien réglée, surtout au degré élémentaire, il est facile et profitable pour l'ensemble des écolières de consacrer le début de la leçon à la démonstration collective d'un nouvel exercice. Ainsi peut être menée de façon uniforme l'étude des points et autres exercices préparatoires, qui se font sur des pièces d'étoffe semblables pour toutes les élèves d'un même cours. Mais, dès que les écolières ont acquis une habileté suffisante, elles s'intéresseront davantage à leur travail s'il est appliqué à la confection d'objets réels (layette, linge personnel, très simple, linge de maison, raccommodages).

Pour ce dernier exercice, le mode de démonstration individuel est seul possible, puisque la nature de l'objet à ouvrer dépend des circonstances, soit que les pièces à raccommoder viennent de la réserve de l'institutrice, vêtements usagés, recueillis pour les oeuvres de bienfaisance, soit que les élèves les apportent de la maison familiale.

Il est possible, dès le cours moyen, alors que les petites filles ont dix et onze ans, de consacrer une leçon sur deux au raccommodage.

A procéder ainsi, le profit moral s'ajoute au gain de l'étude technique, puisqu'on apprend en même temps aux enfants le respect et la pratique de la bonne tenue extérieure, et, en les habituant à travailler pour autrui, l'exercice de la bonne solidarité sociale.

Enfin, la démonstration des travaux à l'aiguille doit encore porter sur des recommandations d'hygiène : tenue du corps, pose des mains, attitude visuelle ; sur le maniement des outils, leur choix, au point de vue de la qualité, de l'adresse (aiguilles, ciseaux, machines), des connaissances pratiques relatives au sens, à la qualité des tissus à travailler, à leur valeur comparative ou marchande, toutes notions indispensables à la bonne ménagère.

Au surplus, ces dernières notions seront reprises et développées au degré supérieur du programme d'études, qui se rapporte particulièrement à l'enseignement de la coupe et de la confection.

La coupe est la manière de tailler et d'assembler les différentes pièces d'un vêtement.

Pour les commençants, elle comprend les procédés successifs tels que : tracé sur papier du dessin ou patron, conduit d'après des mesures déterminées dans des manuels spéciaux appelés (un peu abusivement) méthodes de coupe ; ? taille de l'étoffe suivant le patron dessiné ; ? assemblage des parties ; ? essayage sur mannequin, puis sur les corps vivants ; rectification.

La confection est l'exécution par la couture à la main ou à la machine des objets ainsi préparés.

Plusieurs procédés scolaires ont été propagés en France depuis 1868 pour initier les jeunes filles à la coupe des vêtements usuels. Le mérite de l'initiative en cette matière revient à une ingénieuse ouvrière parisienne, Mlle E. Grandhomme, qui enseigna elle-même, d'abord, à la première école supérieure de Paris ; puis, en 1871, encouragée par M. Gréard, alors directeur de l'enseignement primaire de la Seine, et par la Caisse des écoles du IXe arrondissement, fit les premiers cours de coupe aux élèves d'une école communale, rue Clauzel. Les résultats furent bons, et l'enseignement de la coupe fut généralisé dans les écoles publiques de Paris, vers 1875.

Depuis, beaucoup d'autres « méthodes » de coupe ont été publiées, notamment celle de Mme Schéfer, employée aussi dans les écoles primaires de Paris, dont les tracés exigent des calculs un peu compliqués (dérivés de 1/4, 1/8, 1/16 du tour de poitrine). L'une des plus pratiques, quant à la clarté et à la réduction des règles, et aussi pour la sobre élégance des formes obtenues, est celle de Mme Guerre, appliquée par l'auteur dans des cours d'école professionnelle à Paris.

En général, le travail préparatoire relatif à la prise des mesures, au dessin de patrons, prescrit par ces méthodes, est long et compliqué, la précision du tracé géométrique plus apparente que réelle et, en tout cas, peu conforme à la nature, qui ne produit point des corps proportionnés suivant le système rigide des manuels. Et c'est pourquoi ces longs tracés de patrons à base de rectangle sont inutilisés, dans la pratique professionnelle, par les gens de métier. Ceux-ci, tailleurs, couturières, taillent le patron sans dessin préalable, sur papier, ou sur l'étoffe même, d'après les mesures prises par eux sur la personne à habiller, ou se servent, en les appropriant, des patrons-types vulgarisés par les journaux de modes. On trouve encore ces patrons, dressés d'après les mesures prises sur le client, et à prix modeste, dans le commerce spécial de vente de patrons.

Mais on ne saurait en demander autant à de jeunes élèves : les méthodes de coupe que nous appellerons « scolaires » ont cet avantage de fournir, pour l'établissement des patrons, un guide indispensable au début ; or ce guide est justement le tracé des patrons d'après des règles fixes, pouvant être appliquées par des écolières ou des ménagères encore peu expérimentées, et conduire à la réalisation de formes convenables qu'elles n'obtiendraient sûrement pas autrement, faute de sûreté de main et de coup d'oeil.

A l'atelier vraiment professionnel, les procédés de coupe, d'assemblage, d'essayage et de confection sont tout autres. Les mesures à prendre sont réduites à trois ou quatre essentielles (tour de taille, tour de poitrine, tour des hanches, longueur du buste) au lieu des douze et quinze mesures prescrites à l'école. On procède souvent au moyen du moulage. L'inventeur de cette nouvelle méthode de coupe, Mme Berge, en a publié un excellent manuel. Si le vêtement à confectionner est représenté sur une figurine, la coupeuse habille un mannequin en copiant la gravure qu'elle a sous les yeux : elle fait du moulage, c'est-à-dire qu'elle se sert d'une mousseline spéciale, dite mousseline à patrons, qu'elle coupe, épingle, moule sur le mannequin ; le bon goût, la sûreté dé main, l'art personnel sont alors les seuls facteurs qui interviennent.

La coupeuse procède de même si elle crée le vêtement. Le travail fini, les épingles retirées, la mousseline devenue patron est remise avec l'étoffe aux ouvrières les plus habiles, qui copient ce patron et préparent le vêtement en vue de l'essayage.

Ceci est du métier et même de l'art. L'école primaire ne saurait y prétendre. L'enseignement des travaux à l'aiguille, tout important qu'il soit pour les filles, ne doit point prendre dans les classes primaires une place excessive, encore moins une place prédominante, comme à l'école professionnelle proprement dite, où se poursuit un véritable apprentissage technique. Ce serait aller contre l'objet de l'école primaire ? qui fait oeuvre d'éducation générale et d'instruction positive portant sur des connaissances essentielles, morale, langue, écriture, calcul, indispensables dans la vie ordinaire, en toute société civilisée ? que de spécialiser trop tôt les écolières, avant treize ans, terme de la scolarité obligatoire. A rétrécir ainsi l'horizon, en ramenant l'école primaire à la conception de l'ouvroir ou de l'atelier, on aboutirait plutôt à un recul qu'à un progrès social.

Pour éviter ce double écueil, l'enseignement des travaux à l'aiguille doit garder son caractère de couture ménagère pour les écolières de six à treize ans.

[Mme M. RAUBER, inspectrice de l'enseignement primaire.]

Législation. ? L'enseignement primaire dans les écoles de filles comprend les travaux à l'aiguille (Loi du 28 mars 1882, art. 1er). Ces travaux figurent également aux programmes des écoles primaires supérieures (Décret du 18 janvier 1887, art. 35, modifié par le décret du 21 janvier 1893) et des écoles normales d'institutrices (Décret du 18 janvier 1887, art. 82, et arrêté du 4 août 1905, art. 1er)

Dans les écoles mixtes exceptionnellement dirigées par des instituteurs, des maîtresses sont chargées de l'enseignement des travaux de couture. Elles sont nommées par l'inspecteur d'académie, et reçoivent une indemnité annuelle non soumise à retenue, dont le taux est fixé par le préfet, sur la proposition de l'inspecteur d'académie, sans que toutefois elle puisse être supérieure à 80 francs par an.

Cette indemnité est mandatée par le préfet et payée semestriellement les 30 juin et 31 décembre de chaque année, sur le vu d'un état dressé par l'inspecteur d'académie (Décrets du 18 janvier 1887, art. 24, et du 2 août 1890, articles 8 et 9). ? Voir Certificat d'aptitude à l'enseignement élémentaire des travaux de couture.

Les aspirantes au brevet élémentaire doivent exécuter, sous la surveillance de dames désignées à cet effet par le recteur, les travaux à l'aiguille prescrits par l'article 1er de la loi du 28 mars 1882. Durée de l'épreuve : une heure (Arrêté du 18 janvier 1887, art. 147, modifié par les arrêtés des 20 janvier 1897 et 9 décembre 1901). ? Voir Brevets de capacité.

Programmes. ? Les indications portées aux programmes des écoles primaires élémentaires, en ce qui concerne les travaux à l'aiguille, sont comprises sous la rubrique générale de « Travaux manuels pour les filles », dont l'objet et la méthode sont ainsi définis :

« Sans perdre son caractère essentiel d'établissement d'éducation et sans se changer en atelier, l'école primaire peut et doit faire aux exercices du corps une part suffisante pour préparer, et prédisposer, en quelque sorte, les filles aux soins du ménage et aux ouvrages de femmes.

« Pour les jeunes filles, l'enseignement du travail manuel n'a pas pour but, à l'école élémentaire, de faire exécuter le plus grand nombre possible d'exercices ni de faire confectionner des « chefs-d'oeuvre ». Il est essentiellement éducatif : il associe dans la plus large mesure l'intelligence à l'action des doigts ; il développe le goût, l'habileté, la dextérité des enfants ; il leur fait comprendre l'importance du travail manuel, leur en donne l'habitude et le leur fait aimer. L'enseignement est gradué et simultané. Chaque leçon donne lieu à des démonstrations collectives au tableau. L'étude des formes, le souci des proportions, n'ont pas une valeur moindre que la perfection des points ou des mailles. Les exercices types, accompagnés de brèves directions et au besoin de croquis, sont, au fur et à mesure de l'exécution, classés et conservés par les élèves dans la section enfantine. »

Les instructions suivantes ont été données en ce qui concerne le matériel à apporter par les élèves, et la distribution des exercices :

« 1° Les élèves sont pourvues, selon leur âge, d'un sac, d'une pochette ou d'une ménagère, autant que possible confectionnés par elles et propres à contenir : dé, aiguilles, fil, ciseaux, centimètre et pièces d'exercice ;

« 2° Les travaux de tricot, crochet, filet, ne seront exécutés qu'après les divers exercices de coulure usuelle et de raccommodage ; « 3° Les exercices sur pièces d'essai prévus au programme du cours moyen seront limités au strict nécessaire : on devra aussitôt que possible passer à la confection d'objets usuels. »

Voici les programmes eux-mêmes :

« Section enfantine (Deux heures et demie par semaine). ? 1°.? ; « 2°?. ;

« 3° Premiers éléments de la reprise : exercices sur canevas, en laine ou coton de couleur ;

« 4° Crochet : étude de la maille, au gros crochet de bois ou d'os. ? Application des exercices précédents : confection d'objets usuels très simples, tels que cache-nez, petits jupons, fichus, etc.

« Cours élémentaire (Deux heures et demie par semaine). ? 1° Eléments de couture usuelle à point devant, point arrière, point de côté, surjet. ? Exercices sur canevas en grosse toile ;

« 2° Etude du point de marque sur canevas : ligne droite, ligne oblique, ligne brisée. ? Application méthodique aux lettres de l'alphabet, en commençant par les plus simples ;

« 3° Premiers exercices de raccommodage : reprises sur canevas ou grosse toile ;

« 4° Exercices récapitulatifs des divers points de couture sur pièces d'essai. ? Applications pratiques à des objets très simples, tels que sac, mouchoir, serviette, fichu, etc. ;

« 5° Tricot : étude collective de la maille (bande d'essai). ? Applications : jarretière, manchettes, etc. ;

« 6° Crochet : étude des points usuels. ? Applications : brassière, chaussons, etc.

« Cours moyen (Deux heures et demie par semaine). ? 1° Exercices de marque : alphabet et chiffres au point, et marque sur toile ;

« 2° Couture usuelle : a) Revision des premiers exercices ; b) Point de piqûre, point de boutonnière ; couture simple, couture en surjet, couture rabattue en droit fil, ourlet piqué, boutonnière, bride et pose de boutons. Exercices sur pièces d'essai ;

« 3° Raccommodage : a) Reprises sur tricot et tissus divers ; b) Pièces à un coin et à deux coins au point de surjet et en couture rabattue ;

« 4° Confection en étoffe de petits objets de layette et de vêtements pour jeunes enfants, tels que chemise, jupon, taie d'oreiller, tablier, brassière, etc. L'exécution devra toujours être précédée du tracé avec mesures en grandeur naturelle ;

« 5° Tricot, crochet, filet : a) Tricot : étude du bas. ? Applications : bas d'enfant, chaussettes ; b) Crochet : reproduction de dessins. ? Applications : chaussons, bonnet d'enfant, petite couverture, etc. ; c) Filet : étude de la maille.

« Cours supérieur (Trois heures par semaine). ? 1° Couture usuelle : a) Revision des exercices précédents de couture et de raccommodage ; 6) Couture rabattue en biais ; fronce, bordage, plis, ruches et plissés ; point de flanelle, point de chaînette, point d'épine, point de feston, jours très simples ; point d'ornement : exercices sur pièces d'essai. ? Applications variées :

« 2° Raccommodage : a) Reprises en biais, reprises sur drap ; 6) Pièce à quatre coins, pièce arrondie, exécutées en surjet et en couture rabattue. ? Application : réparation de vêtements ;

« 3° Notions de coupe : confection de petits vêtements simples et d'objets de lingerie, en étoffe, d'après un patron : chemise, tablier, jupon, robe et blouse d'enfant, objets de layette ;

« 4° Tricot, crochet, filet ; confection de petits objets, tels que jupon, brassière, bonnet, chaussons, filet, sac ;

« 5° Usage et maniement de la machine à coudre. Exercices élémentaires de couture à la machine. (Lorsque l'école possédera une machine à coudre, le maniement en sera enseigné aux plus grandes élèves.) »

Aux termes des décrets du 3 mai 1904, du 6 juin 1905, et du 31 janvier 1907, l'enseignement professionnel de la dentelle à la main et l'enseignement de la broderie au métier sont organisés dans un certain nombre d'écoles primaires publiques de filles. Les heures consacrées à cet enseignement peuvent être prises sur celles qui, dans les programmes, sont attribuées aux travaux de couture.

Dans les écoles primaires supérieures de filles, les programmes portent, sous la rubrique « Travaux manuels », ce qui suit :

« Directions pédagogiques. ? L'enseignement du travail manuel à l'école primaire supérieure a, comme à l'école élémentaire, un caractère éducatif. Il donne aux élèves, par des exercices plus variés, des applications plus étendues, l'ensemble des connaissances nécessaires à la pratique de la vie. Il n'est pas professionnel, et se limite aux travaux qu'une femme peut facilement exécuter dans un ménage pour les besoins journaliers de la famille. Par une judicieuse application du dessin aux travaux d'aiguille, par un coup d'oeil rétrospectif sur le vêtement et les travaux d'art féminins, par une étude sommaire des principes qui règlent les combinaisons de formes, de couleurs, de matériaux, il cultive le goût, développe l'esprit d'invention, et rend le travail plus agréable et plus rémunérateur. »

Le programme est le suivant :

« Première année (Quatre heures par semaine). ? 1° Couture usuelle et raccommodage : revision des éléments compris dans le programme de l'école primaire élémentaire. ? Application à des objets de lingerie très simples (chemise, brassière, béguin, bavette, taie d'oreiller, etc.) ;

« 2° Coupe et confection : dessin des patrons et coupe des objets de lingerie mentionnés ci-dessus. ? Application à des objets de lingerie très simples (chemise, brassière, béguin, bavette, etc.) ;

« 3° Tricot, crochet, filet. ? Applications.

« Reproduction de dessins. ? Application à des objets usuels ;

« 4° Premières notions sur le vêtement aux différentes époques ; démonstration à l'aide d'images.

« Deuxième année (Quatre heures par semaine). ? 1° Couture usuelle et raccommodage. Exercices à la main et à la machine ;

« 2° Coupe et confection : dessin des patrons, coupe et couture d'objets tels que tablier, petite robe d'enfant, pièces de layette et de trousseau ;

« 3° Broderie, étude des points, feston, cordonnet, plumetis, jours simples, points d'ornement, exercices sur pièces d'essai. ? Application aux objets confectionnés ;

« 4° Notions élémentaires sur le vêtement aux différentes époques.

« Troisième année (Trois heures par semaine). ? 1° Couture usuelle et raccommodage. Exercices à la main et à la machine ;

« 2° Coupe et confection ; dessin des patrons. Corsages (simple et garni), jupe unie, pièces de layette et de trousseau de façon simple ;

« 3° Broderie et garnitures/Reproduction, arrangement et composition, sur motifs donnés, de dessins applicables à l'ornement du vêtement : broderie, soutache, etc. Exécution de ces dessins sur étoffe ;

« 4° Modes : garniture et arrangement de chapeaux très simples ;

« 5° Etude historique du vêtement et des travaux d'art féminin. (Démonstration faite autant que possible à l'aide de collections artistiques.) »

Dans les écoles normales d'institutrices, le tableau de la répartition des matières d'enseignement indique une heure en première année, deux heures en deuxième année, trois heures en troisième année, à consacrer à la couture et au raccommodage.

Il n'existe pas de programme pour les travaux à l'aiguille en première et en seconde année. Pour la troisième année, le programme est ainsi conçu :

« Couture et raccommodage. ? Tricot : bas et brassières. Crochet : chaussons, jupons d'enfant. Revision des principaux points de couture.

« Tracé des patrons de layette les plus usités : chemise, brassière, couche-culotte. Confection de ces objets.

« Coupe et confection de chemise d'enfant, pantalon, jupon, petite robe, tablier.

« Coupe et confection de camisole, matinée, blouse et cache-corset de femme.

« Usage de la machine à coudre. Relevé et ajustage de patrons. « Quelques séances seront consacrées à des travaux d'agrément tels que : broderie, dentelle, servant d'application aux leçons de dessin décoratif. »