Lorsqu’on évoque l’évaluation scolaire, on pense obligatoirement à la mesure, au contrôle, à la note. Il faut reconnaître qu’en France, on évalue constamment, dans tous les secteurs, enfants et adultes. La thématique de l’évaluation a émergé tout naturellement, à la suite d’études réalisées sur le thème de « l’échec scolaire » en France, puis en Grèce. En effet, trop d’évaluations nuisent aux élèves et représentent alors un des facteurs qui favorisent la démotivation des élèves, la mésestime d’eux-mêmes, si elle est négative. C’est un sujet indissociable de l’éducation, de la pédagogie, de l’orientation. Ma profession d’animateur et de formateur m’amène à côtoyer constamment des élèves ayant des difficultés scolaires, qui considèrent que l’évaluation scolaire les « achève » et les stigmatise dans leur fort intérieur.
J’organise des entretiens avec des élèves volontaires, désireux de s’exprimer sur ce sujet. Comment vivent-ils leurs évaluations ? Est-ce que ces évaluations contribuent à modifier leur caractère, leur motivation ? Est-ce que des décisions découlent de ces évaluations ? Est-ce qu’ils approuvent toujours ces évaluations ? Est-ce qu’ils les subissent ? Je complète ces entretiens par des entretiens avec les professeurs afin de croiser, de comparer, de comprendre leur opinion sur le sujet par rapport aux élèves. La méthodologie de ma recherche est l’écoute (verbale et non verbale) ainsi que la compréhension de la parole des sujets. La démarche clinique me permet de prendre du recul vis-à-vis de ma pratique professionnelle. Elle me pousse à inhiber mes idées préconçues sur le sujet, me retranche dans l’observation, l’écoute, la constatation pour pouvoir analyser. À l’heure actuelle, peut-on affirmer que l’évaluation est vraiment un outil d’évolution pour l’élève, un outil positif sans jugement de valeur humaine ?