La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Dispositifs d'action et d'évaluation : des problèmes de gouvernance ?


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Titre : Mettre en réseau un collège et les écoles de son secteur : quelle démarche pour quels effets ?
Auteurs : GRANGEAT Michel

Texte :
Á la rentrée 2001, un collège de l'académie de Grenoble et les 11 écoles primaires de son secteur sont mis en réseau. Pour les initiateurs de l'innovation, il s'agit de stimuler les échanges de forces, les transferts de valeurs, entre les deux ordres d'enseignement afin de travailler la continuité des apprentissages et la complémentarité des acteurs. Cette innovation paraît intéressante à étudier : elle cherche à agir pour rendre l'école moins injuste, plus efficace et plus vivable pour tous (Dubet et Duru-Bellat, 2000).
Les moyens propres à cette innovation sont faibles mais des procédures d'optimisation de l'existant sont mobilisées. Des observations mutuelles en classe sont organisées. Des stages de formation communs aux établissements sont instaurés. Des ateliers thématiques (pratiques d'évaluation, suivi des élèves, enseignement scientifique, projets culturels, langues vivantes, éducation à la santé) permettent les échanges entre acteurs et la conception de dispositifs harmonisés. Un comité scientifique (Van Zanten, Grangeat, Meirieu, Mendelsohn) assure l'orientation de l'innovation. Un groupe de pilotage rassemble des représentants des institutions (IEN premier degré, IPR, IA), des ateliers et du comité scientifique.
L'intérêt principal de cette innovation est, cependant, qu'elle place l'évaluation au centre de la démarche. Très vite, ensuite, une méthodologie d'évaluation est instaurée ; fondée sur l'élaboration et l'explicitation des référentiels nécessaires pour apprécier la cohérence ou les effets des dispositifs éducatifs mis en place (Figari, 1994), cette méthodologie vise la régulation réfléchie des pratiques (Grangeat, 2001).
Cette innovation permet d'explorer plusieurs questions actuelles : l'égalité devant, à ou par l'école, dans le cadre de la massification et de la prise en considération de la diversité des élèves ; l'harmonisation des cultures éducatives, pédagogiques et didactiques, de la maternelle au lycée ; la cohérence des politiques publiques entre différents niveaux et territoires institutionnels.
Dans quelle mesure la qualité des dispositifs d'enseignement est-elle modifiée par l'instauration de ce réseau ? L'hypothèse est que les conceptions des enseignants évolueront vers une meilleure décentration, dans trois directions complémentaires : intégration des pratiques d'enseignement personnelles dans un projet collectif ; appréciation des effets des activités scolaires sur les parcours d'apprentissage ; considération de la particularité propre à certains élèves. Cette décentration consiste à élucider les conceptions implicitement à l'oeuvre au sein du curriculum réel, à mettre au jour tout "ce qui va de soi" dans le vécu des établissements sans jamais être discuté.
L'étude s'intéresse donc à ce que disent et pensent les enseignants de leurs pratiques (Tochon, 2000), tout en visant à réduire l'écart entre ce dire et le faire.

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