La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Citoyenneté, valeurs et violence. Ethique et médiation : sont-elles au coeur des problématiques d'éducation ?


  Voir la contribution longue


Titre : Les intellectuels français face à l'actualité de la violence : les impasses de la pensée contemporaine
Auteurs : BOSSY Jean-François

Texte :
Nous voudrions envisager la question des moyens conceptuels et des schémas idéologiques mobilisés par les intellectuels français pour penser la violence d'aujourd'hui et son caractère inédit.
Explosion des chiffres de la petite et grande criminalité, abaissement régulier de l'âge des délinquants, développement des bandes. Face à l'urgence des dispositifs à mettre en place et des réponses à apporter, quel schéma de pensée mobiliser ?
Notre thèse vise à montrer qu'un certain virage s'est produit dans la manière dont la réflexion philosophique contemporaine s'est efforcée de s'adapter à cette nouvelle donne, de penser les phénomènes de société, de poser un diagnostic sur les maux du présent. Un schéma a désormais été déclaré caduc, hérité du marxisme, qui avait voulu prendre les apparences à contre-pied, diagnostiquer dans toute forme de violence visible et manifeste la réplique à une violence inaugurale, institutionnelle, celle du "système", de l'Ecole, ou de la reproduction des élites.
La résurgence nihiliste et mortifère du terrorisme international à travers les attentats du 11 septembre 2001 semble avoir entamé un tournant y compris dans la manière de statuer sur les phénomènes de violence locaux et intra-nationaux : toute tentative pour retourner contre l'agressé la responsabilité rétroactive du crime semble désormais proscrite, obscène même, tant l'agresseur affirme et met en acte le déni de toute rationalité, l'outre passement de toute limite civilisationnelle : nous serions désormais confrontés à une rigoureuse marche en arrière, à un incontestable processus de décivilisation caractérisé par le déni de l'altérité, de toute pudeur et de tout égard envers l'autre.
Notre propos consistera à interroger ce refus de l'analyse sociale et sociologique et le déni plus large d'une explication par les causes de la violence. Nous tenterons de montrer comment le danger auquel se heurte ce type d'analyse rejoint paradoxalement celui qu'elle dénonce : une pensée qui pratique la diabolisation de l'autre et dépolitise à outrance le domaine envisagé.

Menu