INRP - Affichage d'une contribution

La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Quel sens les savoirs de la pratique donnent-ils à la formation ?

Titre :	Le management éducatif et la formation des chefs d'établissement
Auteurs :	MARECHAL-GARDEZ Dominique

Texte :
Une organisation n'est pas un système clos : sa capacité à atteindre ses objectifs est liée à son insertion dans un système plus global qu'il soit local, national ou international ; les modèles de la contingence l'ont démontré. Le secteur public, tout comme le secteur privé, est donc soumis aux pressions de l'environnement. Celui-ci peut être décrit selon deux dimensions : la complexité, liée au grand nombre de facteurs en jeu et à leur différence, et la stabilité liée à la prévisibilité des événements. L'environnement, on le voit, se complexifie et devient instable. Dans ce type d'environnement l'école ne peut plus fonctionner comme par le passé, c'est-à-dire comme un système mécaniste se caractérisant par une hiérarchie verticale avec centralisation de la prise de décision, un recours fréquent aux règles et procédures, une division du travail importante et le recours à l'impersonnalité (qui correspond à la façon dont les organisations traitent leurs membres sans tenir compte de leurs caractéristiques personnelles). Comme l'ont montré les études de Burns et Stalker notamment, plus l'environnement est complexe et instable, plus l'organisation a intérêt à mettre en place un système organique qui applique aux prises de décisions le principe de la décentralisation et de la concertation, adopte une structure de pouvoir souple caractérisée par la délégation et reconnaît l'importance de l'individu. Les principes caractéristiques du management post-industriel sont tout à fait transposables dans le système éducatif. Le ministère de l'Éducation nationale a mis en place une démarche de déconcentration qui tend à simplifier les structures et autonomise les établissements scolaires. Le rôle du chef d'établissement devient alors fondamental dès lors que l'autonomie de l'établissement est en mesure de permettre toute adaptation locale nécessaire à l'efficacité du service public. L'idée de management peut alors entrer dans le discours pédagogique. Il faut cependant prendre garde à une transposition directe des modèles de management car si l'entreprise fournit un éclairage intéressant, parce que l'élève n'est pas un produit, la situation dans l'Éducation nationale réclame une approche spécifique. Le management éducatif intègre une conception du sujet comme être moral conscient de sa liberté et de sa responsabilité. Il se trouve à la croisée du management participatif et du management par les valeurs culturelles du milieu. Ses qualités d'écoute et de communication vont être indispensables à la réussite de son équipe pédagogique dans le cadre d'un management éducatif fondé sur la participation. Or, si la démarche ministérielle vise aussi à favoriser d'autres modes de direction d'établissement, elle a simplement négligé semble-t-il la formation préalable des responsables. Le management éducatif réclame en effet pour sa mise en oeuvre une formation aux modèles et techniques de management adaptées à l'organisation dont le chef d'établissement a la charge. Cette formation inclut la compréhension du fonctionnement du sujet au travail et de la dynamique du ou des groupes dont il fait partie. Le manager-éducateur devrait avoir pour objectif de créer les conditions pour que son équipe soit motivée et, à cette fin, il lui faut passer d'une logique d'autorité et d'obéissance à une logique de participation et de responsabilité.

Texte :

Une organisation n'est pas un système clos : sa capacité à atteindre ses objectifs est liée à son insertion dans un système plus global qu'il soit local, national ou international ; les modèles de la contingence l'ont démontré.
Le secteur public, tout comme le secteur privé, est donc soumis aux pressions de l'environnement. Celui-ci peut être décrit selon deux dimensions : la complexité, liée au grand nombre de facteurs en jeu et à leur différence, et la stabilité liée à la prévisibilité des événements.
L'environnement, on le voit, se complexifie et devient instable. Dans ce type d'environnement l'école ne peut plus fonctionner comme par le passé, c'est-à-dire comme un système mécaniste se caractérisant par une hiérarchie verticale avec centralisation de la prise de décision, un recours fréquent aux règles et procédures, une division du travail importante et le recours à l'impersonnalité (qui correspond à la façon dont les organisations traitent leurs membres sans tenir compte de leurs caractéristiques personnelles). Comme l'ont montré les études de Burns et Stalker notamment, plus l'environnement est complexe et instable, plus l'organisation a intérêt à mettre en place un système organique qui applique aux prises de décisions le principe de la décentralisation et de la concertation, adopte une structure de pouvoir souple caractérisée par la délégation et reconnaît l'importance de l'individu.
Les principes caractéristiques du management post-industriel sont tout à fait transposables dans le système éducatif.
Le ministère de l'Éducation nationale a mis en place une démarche de déconcentration qui tend à simplifier les structures et autonomise les établissements scolaires. Le rôle du chef d'établissement devient alors fondamental dès lors que l'autonomie de l'établissement est en mesure de permettre toute adaptation locale nécessaire à l'efficacité du service public. L'idée de management peut alors entrer dans le discours pédagogique.
Il faut cependant prendre garde à une transposition directe des modèles de management car si l'entreprise fournit un éclairage intéressant, parce que l'élève n'est pas un produit, la situation dans l'Éducation nationale réclame une approche spécifique.
Le management éducatif intègre une conception du sujet comme être moral conscient de sa liberté et de sa responsabilité. Il se trouve à la croisée du management participatif et du management par les valeurs culturelles du milieu.
Ses qualités d'écoute et de communication vont être indispensables à la réussite de son équipe pédagogique dans le cadre d'un management éducatif fondé sur la participation.
Or, si la démarche ministérielle vise aussi à favoriser d'autres modes de direction d'établissement, elle a simplement négligé semble-t-il la formation préalable des responsables.
Le management éducatif réclame en effet pour sa mise en oeuvre une formation aux modèles et techniques de management adaptées à l'organisation dont le chef d'établissement a la charge. Cette formation inclut la compréhension du fonctionnement du sujet au travail et de la dynamique du ou des groupes dont il fait partie.
Le manager-éducateur devrait avoir pour objectif de créer les conditions pour que son équipe soit motivée et, à cette fin, il lui faut passer d'une logique d'autorité et d'obéissance à une logique de participation et de responsabilité.