La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Comment les analyses de la pratique dans la formation renouvellent-elles les questions de l'identité et de la culture ?


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Titre : La troisième révolution pédagogique
Auteurs : DE LYLLE Gisèle

Texte :
Educabilité cognitive, construction de savoir, centration sur l'apprenant, différenciation pédagogique, compagnonnage méthodologique... la mutation professionnelle engagée dans l'enseignement avec la réforme du 10 juillet 1989 n'est pas simple affaire de méthode pédagogique. Elle met en cause les "évidences" au fondement des pratiques traditionnelles d'enseignement et de l'organisation de l'école républicaine depuis ses origines, en particulier la représentation de l'homme défini par la raison partout et toujours identique à elle-même. C'est une révolution, la troisième après celles dont furent témoins la Renaissance, où l'idée de former l'homme apparût dans l'éducation et le siècle des Lumières, où former l'homme devint former la raison, un idéal que les républicains allaient considérer au principe même de leur Etat.
Cette révolution se joue sur deux scènes où s'affrontent tradition républicaine et modernité : les IUFM, sans doute, qui sont censés former les maîtres aux compétences nouvelles, mais aussi les établissements d'enseignement où le changement s'impose non en vertu de textes de loi, mais comme une condition à l'exercice même du métier. Ici l'adaptation des pratiques intervient d'abord en réponse au refus essuyé de la tradition magistrale. Elle est sommaire mais suffisante pour autoriser la reconnaissance de l'éducabilité cognitive et affective et engager dans la voie d'une représentation nouvelle du métier exprimée encore de manière très contradictoire, faute des outils que la formation pourrait proposer.
La contribution proposée condense les résultats d'une recherche sur la professionnalité menée près d'une trentaine de professeurs stagiaires de toutes catégories :
- quelles sont les cadres de pensée qui fondent les pratiques traditionnelles d'enseignement et l'organisation de l'école républicaine ?
- en quoi est-ce que la représentation nouvelle du métier portée par la réforme du 10 juillet 1989 oblige à en questionner l'évidence ?
- en quoi l'âge des transformations qui touchent la formation des enseignants peut-il être considéré comme celui d'une révolution d'une ampleur égale à celles que connurent la Renaissance et le XVIIIe siècle ?
- comment et pourquoi s'impose-t-elle aujourd'hui ?
- comment nourrir la dynamique du changement engagé ?

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