La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Le sujet apprenant et communicationnel. L'individualisation aide-t-elle le sujet à se construire ?


  Voir la contribution longue


Titre : Transhumance initiatique dans le désert "Eduquer, c'est mettre des forces en marche" Saint-Exupéry
Auteurs : KAINZ Georgette / BEN NASR BEN ALI BEN Kamel / ZNIBER Abdel

Texte :
Présentation d'un projet de cheminement personnel pour des adolescents, réputés "difficiles" en grandes difficultés familiales, sociales, psychologiques qui recourent à des conduites délinquantes et de violence pour grandir. Ces adolescents font l'objet d'un suivi éducatif dans le cadre de mesure pénale, telle CJ, SME, LS, Libération Conditionnelle.
Caractéristiques de ces adolescents : grande insécurité intérieure ; vulnérabilité et extrême sensibilité par rapport à l'environnement ; expression par l'agir, le passage à l'acte parce qu'il n'ont pas de mots pour dire leur mal-être et leurs souffrances ; dépendance aux personnes et/ou aux produits ; Difficulté d'articulation, voire de limite entre le dedans et le dehors ; manque de repère et de limite ; image dévalorisée de soi, compensée par des comportements de toute puissance...
La durée : Il y a le temps de la préparation (environ 9 mois), le temps de la transhumance Saharienne et le temps de l'élaboration de l'expérience, du témoignage de l'évolution, ce qui permet un cheminement d'environ deux années pour trois semaines de vie dans le désert.
Le projet, initié par la Protection Judiciaire de la Jeunesse s'étaie sur un réseau qui constitue une enveloppe autour de l'adolescent qui va se déplacer géographiquement pour tenter d'avancer dans la compréhension de ses difficultés, entouré d'adultes capables d'une authentique écoute et d'une bienveillante attention constantes tout en se heurtant aux lois incontournables d'un milieu naturel sans concession (la forêt vosgienne, l'erg oriental...).
La rupture d'avec l'environnement familier de l'adolescent lui permet de ré-interroger son rapport au monde et d'en modifier ses représentations. L'immersion dans la poussière de sable et la lumière, l'immersion dans le silence et le vide, l'immersion dans un monde culturellement différent....
La marche permet de mettre le corps en mouvement : on marche avec sa tête... et on tend vers l'unité de soi-même.
D'abord accrocher l'adolescent, le faire rêver pour lui ouvrir des portes, des possibles... Le mettre en route dans sa tête, l'aider à investir un espace transitionnel..., puis déjouer ses capacités à tout mettre en échec pour l'amener à réussir son exploit... L'aider à nommer ses problèmes, à cerner sa problématique par un travail d'entretien et de groupe (GAPEX : Groupe d'Activités Physique d'EXpression). Lui permettre de vivre en complète rupture d'avec son environnement familier, le soutenir dans l'expression de ses difficultés, lui donner des outils pour qu'il retrouve le sens de choses basiques et ainsi de son histoire... Lui apporter suffisamment de sécurité, d'étayage et d'enveloppe pour lui permettre de régresser et de se reconstruire, en un mot l'aider à cheminer avec lui-même, à se trouver, à cerner son identité... et faire en sorte que son chemin fasse trace.
Le désert, c'est deux couleurs (le bleu et le sable), une ligne (la courbe), c'est le silence, c'est du vide à habiter, des relations à vivre : ce qui ne vient pas de soi vient de l'autre.

Menu