La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Citoyenneté, valeurs et violence. Ethique et médiation : sont-elles au coeur des problématiques d'éducation ?


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Titre : La production de solidarité dans les associations intermédiaires : vers le modèle du "salariat de la précarité"
Auteurs : BALZANI Bernard

Texte :
Le champ de l'insertion par l'activité économique (IAE) développe des activités d'accueil, d'accompagnement et de mise au travail de publics dits en difficulté, de plus en plus nombreux et variés (RMI, chômeurs de longue durée, jeunes en difficulté, handicapés, etc.). Depuis plus de vingt ans maintenant, les acteurs de ces dispositifs, notamment les associations intermédiaires, recherchent une meilleure employabilité de ces salariés - traduite dans une double contrainte -, économique (rentabilité de l'action) et social (solidarité envers les plus éloignés de l'emploi), ce qui produit des modes de gestion spécifique de l'emploi, à partir d'activités diverses (des "petits boulots" à l'intérim d'insertion en entreprise) sous des statuts atypiques, le plus souvent.
Les associations intermédiaires, forme historique de ce que nous appelons l'intérim d'insertion (précédant les entreprises de travail temporaire d'insertion de la loi de 1998 contre les exclusions) participent d'un double mouvement, à la fois vecteur de l'insertion des publics jugés jusqu'ici exclus (une analyse de cette notion serait à reprendre), et participant à une précarisation croissante des publics accueillis (à laquelle peut s'ajouter une partie des "permanents" des structures). Ainsi, les modes de gestion de la main-d'oeuvre contribuent-ils à maintenir dans la spirale de l'exclusion une part importante de la population, la renvoyant vers les dispositifs de l'assistance. Plus de la moitié des "sorties" du dispositif des associations intermédiaires ne s'effectuent pas vers l'emploi ordinaire. Ont été intégrés aux "sorties" positives, les retours dans le circuit des politiques de l'emploi et de lutte contre le chômage.
Mais la population accueillie, les parcours "d'insertion" ne sont pas homogènes : ils recouvrent des réalités très contrastées. Ils renvoient aussi à des conceptions de la solidarité diverses, où donnent toutefois les notions de ruptures (Paugam), de parcours (Drancourt, Dubar), de souffrances, de peur et de trahison (Dejours), qui construisent dans une interaction qui reste à élucider, les traits d'une situation de précarité pour ceux et celles qui y sont.
La contribution se propose de dresser un bilan de ce dispositif à partir des apports de la sociologie du travail et de l'emploi mais également de la sociologie des organisations, et de réfléchir à ce que les publics concernés ne soient plus seulement des bénéficiaires mais des acteurs de leur formation.

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