La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Citoyenneté, valeurs et violence. Ethique et médiation : sont-elles au coeur des problématiques d'éducation ?


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Titre : Désir d'emprise et éthique du formateur en travail social
Auteurs : VALLET Patricia

Texte :
Je vous présente ici une recherche qui a fait l'objet de mon doctorat d'études psychanalytiques. Cette recherche propose une lecture psychosociologique et psychanalytique du désir d'emprise repéré chez des formateurs en travail social, et tente de fonder une éthique du formateur.
Ma contribution pourrait s'articuler en 3 parties :
- La première est une approche du concept de "pulsion d'emprise" élaborée par Freud puis reprise par plusieurs commentateurs et notamment par Roger Dorey qui ouvre des perspectives intéressantes pour notre travail. L'emprise est située comme un mode très particulier d'interaction, qui vise la neutralisation du désir d'autrui et peut se déployer sous deux formes : une modalité "perverse" où la relation d'emprise s'exerce sur un registre érotique, et où l'arme utilisée est la séduction ; une modalité "obsessionnelle" où l'individu exerce son emprise par la force (du pouvoir institutionnel, du savoir, etc.) en figeant l'autre dans une position de servitude totale.
- La question des formes de l'emprise ainsi repérée, une deuxième partie présente l'enquête de terrain que j'ai menée auprès de formateurs en service social à partir d'entretiens et d'observations. Ces vignettes cliniques permettent de tracer quelques typologies du discours des formateurs, dans la lignée de ce qu'a ouvert Eugène Enriquez.
- La troisième partie ouvre alors les voies d'une éthique du formateur : différenciant la Morale (conçue en référence à des modèles professionnels pré-déterminés) et l'Ethique (qui vise le surgissement d'un sujet singulier) cette approche envisage la fonction du formateur à l'articulation de ces deux dimensions. Ainsi "l'aporie formative" peut se penser comme cette capacité à assumer diverses positions contradictoires avec souplesse : engagement et dégagement, présence et absence, etc.
Enfin l'éthique du formateur suppose de s'éloigner de la "relation d'emprise", fondée sur le déni de l'altérité de l'être en formation, pour aller vers "la maîtrise", qui est au contraire fondée sur la reconnaissance et l'acceptation de celle-ci.

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