| Cette étude porte sur le savoir d'expérience développée dans la vie de tous les jours par des éducatrices en garde scolaire. La perspective adoptée est celle de l'ethnométhodologie pour comprendre comment les membres d'une communauté se donnent des moyens, ce que nous nommons un code de pratique, pour organiser leur vie sociale. La méthodologie retenue pour reconstruire le code des éducatrices est l'utilisation de récit de pratique. L'événement raconté dans le récit lui confère un statut de problème complexe et permet d'accéder au sens que les acteurs lui donnent. Les récits discutés en groupe selon une approche pédagogique bien connue, la méthode des cas, a permis de recueillir des données issues d'un discours collectif. Les résultats de recherche sont interprétés suite à une démarche d'analyse de données par théorisation ancrée. Un premier niveau d'analyse concerne le code explicité, soit le code personnel de chacune des éducatrices tel que reconstruit suite à leur récit. Un deuxième niveau concerne le code partagé par les membres, soit le code social des éducatrices en garde scolaire. Enfin un troisième niveau d'analyse concerne un code émergeant, soit un code moral issu du discours en groupe. Ce troisième niveau représente une belle découverte dans cette recherche. Rappelons que selon la position épistémologique qui postule que le code de pratique est un donné qui se construit dans l'action. Le troisième niveau d'analyse a permis de mettre à jour certaines dimensions du savoir d'expérience des éducatrices en garde scolaire. Six dimensions prennent ainsi un sens particulier pour les éducatrices : 1) Dans l'école tout se sait, 2) L'âme d'un sauveur, 3) Le soutien d'équipe, 4) Les cas d'exclusion, 5) Les besoins de formation, 6) Le partage des responsabilités. Les trois codes nous aident à comprendre la construction sociale du savoir développé dans le contexte de la garde scolaire.
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