La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Différences et comparaisons. Quel rôle les questions de genre jouent-elles en éducation ? Les études comparatistes servent-elles la construction d'une Europe de l'éducation ?


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Titre : L'arrivée de la mixité à l'ex Ecole Polytechnique Féminine : L'origine féminine de cette école attire-t-elle les filles ?
Auteurs : STEVANOVIC Biljana

Texte :
Cette communication se base sur une recherche en cours dans le cadre d'une thèse. L'objectif est d'analyser l'évolution de la mixité dans une école d'ingénieurs, l'Ecole Polytechnique Féminine. Cette école d'ingénieurs, à l'origine destinée aux filles, a été fondée en 1925 par une femme Marie-Louise Paris, ingénieur elle-même. L'école Polytechnique Féminine forme des femmes ingénieurs pendant 69 ans afin de devenir mixte en 1994 en s'ouvrant aux garçons. Depuis l'ouverture de l'école à la mixité les effectifs féminins baissent considérablement jusqu'à compter aujourd'hui 37 % des filles.
Comment expliquer qu'il y ait une diminution importante des filles à l'école ? Où sont-elles parties ? Vers d'autres écoles d'ingénieurs mieux cotées que l'EPF ou peut-être vers d'autres filières ?
Pour tenter d'éclairer cette baisse des pourcentages des filles à l'école due à l'arrivée de la mixité, nous avons choisi d'interroger celles qui y sont entrées depuis qu'elle est mixte : quels sont les enjeux qui les poussent à se présenter aux concours ? Se distinguent-ils de ceux des garçons ?
Partie de cette interrogation, nous cherchons à comprendre pourquoi les élèves, filles et garçons, choisissent cette école. En reprenant la thèse de P. Bourdieu et M. de Saint-Martin opposant dans le champ des grandes écoles "grande" et "petite" porte, nous posons l'hypothèse que l'EPF étant une "petite" grande école privée à prépas intégrées, les garçons la choisissent parce qu'elle leur permet, alors qu'ils ont un niveau scolaire insuffisant pour accéder aux classes préparatoires et aux grandes écoles les plus prestigieuses, d'obtenir malgré tout le titre d'ingénieur généraliste, alors que les filles la choisissent parce que l'origine féminine de l'école les rassure et leur redonne confiance pour affronter ce milieu traditionnellement considéré comme un territoire masculin.
L'analyse thématique des entretiens semi-guidés, auprès des 31 élèves (15 filles et 16 garçons) nous a permis de distinguer quatre groupes d'élèves :
L'école comme dernière chance d'accéder au titre ingénieur généraliste : les élèves qui après l'échec en Maths SUP et en Maths SPE entrent à l'école pour obtenir, malgré tout, le titre d'ingénieur généraliste.
L'EPF, école désirée : les élèves qui étaient attirés par le côté généraliste de l'école, ainsi par l'une des options qu'elle propose.
L'EPF, la continuation de l'histoire familiale : les élèves qui ont déjà eu une mère, soeur ou tante qui est passé par cette école et qui savait que l'EPF était une bonne école.
L'école et ses prépas intégrées, possibilité d'obtenir un diplôme d'ingénieur en évitant les classes préparatoires classiques : Les élèves qui s'auto sélectionnent et craignent l'atmosphère compétitive des classes préparatoires.

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